Le plongeon

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Elle était là. Nue dans la clairière . Elle avançait d'un pas décidé vers ce qui allait être le jour le plus important de sa vie. Ils observaient, non sans un certain plaisir, la créature qu'ils avaient créé. Tous portaient une toge rouge bordeaux a capuche avec de petits symboles dorées brodés sauf un, qui se distinguait par une longue cape de couleur noire et brodés de symboles Illuminatis rouge bordeaux dont l'œil et la pyramide. Car oui ils étaient les précurseurs de ceux qui avaient conquis autrefois la Terre. Mais également leurs successeurs. Bien que la Terre et ses habitants les aient chassés en l'an 2063 ils avaient gardés des bases secrètes un peu partout dans la galaxie et étaient restés aux commandes du CIU et du Dictatorat.

Oui les "élus", ces fous du CIU et du Dictatorat réunis, ici, sur Isylis, avait mis leurs plans a exécution. Ils y étaient parvenus dans la folie de leur âme . Ils avaient créer l'armée la plus redoutable de toute la galaxie. Ils se délectaient de la beauté de leurs guerrières. Car oui, ce n'était que des femmes qui pourraient engendrer a leur tour. Et quand la commandante, nue, se présentait a eux, ils frémirent d'impatience à l'idée qu'elle pourrait trancher des gorges sous leurs ordres immondes. C'est alors qu'une détonation se fit entendre et l'on vit dans le ciel de cette magnifique planète un petit vaisseau en perdition suivi d'une trainée noire fumante descendre en piqué vers le sol.

Elle enfila a la hâte, sur sa peau verte d’écailles, un vêtement léger et pris une arme en se dirigeant vers l'inéluctable bataille qui avait déjà commencé dans le ciel tourmenté de la magnifique planète Isylis.

Nous plongions a toute vitesse vers le sol de la planète Isylis. La fumée noire se dégageant du vaisseau de nos comparses obstruait notre vision. Elirina eut alors une idée. Utiliser la pierre de guérison pour reconstruire leur vaisseau et le stabiliser. Elle saisit alors sa pierre d'une main et de l autre, en la dirigeant vers le vaisseau, commença a reconstruire les avaries. Sa force de concentration fut telle qu'elle commença a saigner du nez. La nef de nos amis se remise en état et commença a ralentir et se stabiliser, nous faisions de même avec la notre. Elirina s’écroula enfin quand nos amis avaient stoppés leur course folle. Erinithia se précipita pour soutenir Elirina qui tombait sur le sol du vaisseau.

La chute avait été d'une telle violence que nous étions totalement chamboulés par cette force avec laquelle nos âmes avaient subies cela. Une évidence nous frappa nous avions tous peur de la perte a un degré bien différent les uns des autres. Pour moi c’était une déchirure tellement ouverte. Une plaie tellement purulente que je me sacrifierais réellement pour que les autres puissent vivre leurs vies dans l'amour et la joie. Nous avions tous eut peur de perdre quelqu'un aujourd'hui mais j'avais lancé dans ma chute ceux que j'aimais afin de retrouver d'autres personnes qui m'étaient chères. J’avais cette sensation de ne pas pouvoir perdre qui que ce soit seulement je n'avais pas hésité a nous sacrifier au lieu de me sacrifier moi-même. Ce sentiment d'avoir pu mettre en échec autant de personnes par ma faute me demanda de me concentrer uniquement sur moi. De paraitre peut être égoïste aux yeux de mes compagnons mais de surtout leur éviter un calvaire de souffrance et de tristesse qu'ils ne pourraient peut être pas gérés de la même façon que moi . Je me décidais alors a leur dire que j'irais seul récupérer la pierre de sang. Cette pierre qui avait déjà fait bien trop de dégâts. Dans nos cœurs, dans nos esprits, dans nos âmes.

Nous délivrions Alvès et les autres de leur prison. Et nous décidions de récupérer les deux vaisseaux. Au dessus de nous la bataille faisait toujours, rage. Je décidais de prendre le vaisseau qui avait servi de prison et ordonna aux autres de retourner sur Atranpos pour effectuer les premiers soins de nos compagnons.

Seule Erinithia voulut m'accompagner sur Isylis mais je refusais assez sèchement en lui prétextant que c'était mon combat. Le conflit était dévastateur au dessus de nos têtes, je ne voulais en aucun cas la perdre, de ce fait je lui avais suggéré la sécurité sur Atranpos. Car ne sachant pas que nous étions à seulement quelques milliers de kilomètres d'Isylis, Jania ne pourrait pas nous trouver.

Je me mis aux commandes du vaisseau après un dernier regard vers le leur qui remontait petit à petit dans l'espace infini. Les moteurs étaient endommagés mais les réparations d'Elirina avaient suffit a en réparer un sur les quatres. Je choisissais donc de plonger vers la planète tout en essayant de supporter les affreuses vibrations de l'engin spatial. Je me retrouvais vite dans la basse atmosphère d'Isylis. Puis d'un coup assez brusque je remontais le joystick afin de stabiliser l'appareil dans une plaine entourée par une foret semblant être interdite, sombre et inquiétante à la fois. Je l’observais depuis le cockpit de l'engin spatial. Elle paraissait parfois en mouvement, des vagues causées par le vent chaud mettais la clairière et la forêt dans une sorte de stimulation constante. Je me décidais a sortir du vaisseau pour aller voir de plus près ce qui m'attendais sur cette planète où l'air semblait respirable comme bon nombre de mondes sur lesquels j'étais déjà allé. Je choisissais un petit sac en toile verte que j’accrochais comme une bandoulière, j'y mis quelques denrées alimentaires, quelques objets, quelques armes de poings comme un petit couteau ainsi qu'un fil de fer.

Je descendais de la nef qui semblait dans un état assez pittoresque étant donné son moteur fumant et ses réacteurs presque en feu, tels des brasiers éteins par quelques gouttes de rosée. La fumée noire allait certainement attirer l'œil, je ne devais pas rester a découvert dans la clairière. Je pris mes jambes a mon cou et me dirigeais tout droit vers la forêt bien qu'elle ne m’inspirait guère plus confiance que la plaine. Quand j'arrivais à son entrée, je regardais autour de moi, entendis un craquement de bois mort, plongeais alors à plat ventre entre les arbres, dans un petit buisson touffu et vis une femme sortir en courant de la forêt de l'autre coté du vaisseau. Elle était armée mais je ne distinguais pas son visage. Je m’attardais simplement a essayer de la voir clairement sans grand succès. Je la voyais me chercher du regard. Une peur transcendante me traversa tout le corps. Je n'avais pas pris soin de cacher mes traces. Je la voyait chercher un signe de ma présence. Cela devenait si intense que je du me faire une raison, il fallait que je parte. Mais alors que je m’accroupissais pour m'apprêter a partir, la pierre de sang tomba de ma poche.

Moi : « Que fait elle là !! » criais je sans même prendre acte de la présence de la guerrière.

Elle me fixa alors, sortis sa lame recourbée et m’emboita le pas à une allure vertigineuse. Je courrait sans réfléchir avec la pierre de sang dans la main et la guerrière a mes trousses. C'est alors que traversant la forêt sombre et lugubre a toute allure et ne regardant même plus devant moi, je trébuchais sur une racine quelque peu sortie du sol, me retrouvais dans les airs, la pierre de sang volant et virevoltant à quelques centimètres de ma main. Je plongeais dans un précipice immense. Vers une rivière qui coulait en contrebas. Ma chute fut tellement longue que je pu rattraper la pierre afin de me mettre en position de plongeon. Alors que j’heurtais l'eau de plein fouet, l'onde de choc créa un tunnel fait d’air, dans lequel je fut propulsé a toute vitesse. L'eau se refermait derrière moi, créant une barrière a toute épreuve. Je n'étais donc plus suivi.

Regardant la pierre de sang, je le vis de couleur bleue luisant proche d'un bleu azur imperturbable. Elle brillait dans ma main. Jusqu'au moment où j'arrivais dans les airs d’Atranpos, au dessus du palais de jade. Je me posais sur le balcon de la chambre où Erinithia m'attendais patiemment. Elle ne me vit pas arriver. Mais lorsque je fus a l'intérieur du palais, elle se tourna vers moi tout en écarquillant ses yeux bleus d'une profondeur sans conteste et s'écria.

Erinithia : «  Comment as-tu fais !!! Tu m'as manqué !! J'ai eu tellement peur pour toi …. »

Elle me courut dans les bras, m’étouffant presque de son amour elle posa un délicat baiser sur mes lèvres tout en laissant couler quelques larmes de joie. Je séchais ses larmes et lui exprimais mon amour de la même façon qu'elle, en l’embrassant.

Je pris la pierre de sang tout en la montrant à ma bien aimée. Je lui expliquait alors ce que la pierre avait fait pour que je sois retourné dans le palais de jade avec elle. Du rouge, elle était passée au bleu. Elle m'avait ouvert un portail entre Isylis et Atranpos et j'ignorais comment. Je décidais de prendre Erinithia par la main et de descendre dans la salle commune où étaient tout nos amis pour leur annoncer une certaine victoire. Erinithia n'était pas de cet avis là, je le voyais bien. Il y avait certainement encore un conflit majeur et je ne m’occupais pas directement de nos problèmes car la pierre de sang me paraissait plus importante. Pourtant le combat avait été bénéfique pour nous. Nous avions tout de même anéanti le bouclier d'Isylis, récupérés la pierre de sang et nos amis. Pour moi c'était une victoire qui avait bien value ce plongeon à travers la galaxie. Seulement les choses étaient toutes autres, car il fallait maintenant attaquer de plein fouet les élus présents sur Isylis. Et nous n'avions plus la même force de combat.

C'est pourquoi je devais remotiver mes troupes tout comme retrouver mes amis et leurs montrer que je pouvais encore vaincre. 

Néméter : Tome 2 : Andromède, la voie sanglante Où les histoires vivent. Découvrez maintenant