Chapitre 3

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Mes yeux semblent minuscules, mes mouvements sont lents,et le moindre mot que Carmen prononce me fait rire 20 secondes. Après avoir allumé le premier joint, Carmen avait changé d'avis et décidé qu'on en fumerait un chacune, résultat, on marchait même pas droit.

Lorsque je rentrai dans le club bondé, je me sentis partir loin, vraiment loin. La musique résonnait dans tout mon coeur, les lumières roses et violettes me faisaient légèrement tourner la tête, et la chaleur que dégageait les corps amassés sur la piste de danse était étouffante mais agréable.
Carmen me prit la main pour m'emmener au carré et commanda une bouteille de champagne, histoire de ne pas finir à vomir aux toilettes tout de suite.
Elle avait aussi appelé d'autres amis à nous afin qu'ils viennent à l'Arc, tels que Mathis, Lucas, Thomas, Léo, et Eve, histoire de s'amuser davantage. Malheureusement, Matthieu sortait déjà avec son meilleur ami de son côté, alors il ne pouvait pas nous rejoindre.
Je bu d'une traite mon coupe de champagne, demandai une vodka redbull en plus à la serveuse la plus proche, puis fonçai sur la piste. Je ne sortais que le weekend, et toute la semaine je travaillais, allais à la salle, et n'avais comme repos que les cafés que l'on prenait de temps en temps après les cours, alors autant vous dire que j'allais profiter de cette soirée au maximum, comme je le faisais tous les vendredis et samedis.
Carmen me rejoignit lorsque Drank and Drugs se fit entendre dans le club rempli, l'ambiance battait son plein, et l'adrénaline nous poussait à continuer de danser, bien que je ne sentais plus mes pieds et que j'agonisais presque. Je ne faisais pas attention aux quelques regards que certains gars me lançaient, j'y était habituée et ne comptais absolument pas y répondre, j'aimais mon copain et tout allait bien avec lui, je n'allais pas tout gâcher pour une petite merde qui drague dans les boites.
En fait, ce n'était pas ce qui me tracassait à l'instant même, le problème et était que je n'arrêtait pas de repenser au collège, à Armel et tout ce dont je me souvenais de lui, ainsi qu'à notre altercation ce matin.
Mais merde, ce gars est horrible, il ne m'accorde aucune importance, il s'habille mal, n'a aucun point commun avec moi, et je ne l'avais pas vu depuis presque de 2 ans! je ne savais même pas qu'il était dans mon lycée bordel! Mais je ne pouvais m'en empêcher, j'avais tant de question. M'aimait il aussi il y a 5 ans? Que pensait il de moi? Et maintenant, est ce que ça lui arrive de m'observer, de regarder ce que je suis devenue? raah ça ne voulait pas s'arrêter, les questions jaillissaient de touts les côtés.

Énervé par moi même et stressée, je prévenu Carmen que je sortais fumer une clope et me faufilais entre les corps dansants pour atteindre la sortie.
L'air frais me fit un bien fou, c'était comme renaître sérieux. la flamme de mon briquet chatouilla le bout de ma cigarette quelques secondes, avant qu'elle ne s'allume. J'inspirai profondément, faisant descendre la fumée dans mes poumons, puis soufflai une longue traînée de brouillard.
Je détestais quand mon esprit de ce focaliser sur une personne en particulier, surtout lorsque celle ci et vraiment la plus incohérente possible par rapport à moi. Je vidais ma tête quelques instants, j'entendais la musique résonner dans mon crâne, mais de loin, et j'adorais cette sensation, là même que quand tu vas dans la salle de bain pendant une soirée, cette impression d'être loin de tout mais de tout de même rester près du son.

Puis, une idée flasha dans mon petit cerveau, une mauvaise idée, le genre que t'as quand t'as trop bu ou fumé, ou les deux.
Je sortis mon iPhone de mon sac, me rendis dans mes contacts, et fis défiler lentement tous les noms qui s'affichait sur le petit écran.
Bingo, j'avais encore le sien, son numéro. Rapidement, je pianotais sur le clavier qui s'affichait et relu mes mots .

« mec, c'est Prudence, faut que je te parle »

Ça me parait bien, songeai-je, tout en appuyant sur « envoyer ».

Satisfaite de ma démarche, j'écrasai mon mégot sur le rebord d'une fenêtre puis retournai dans le club, prête à me déchaîner.

L'écran du taxi affichait 3h37, j'étais épuisée, et a en voir sa tête, Carmen aussi. Elle était affalée sur la banquette, telle une baleine.
La voiture ralentis avant de s'arrêter, je tendis un billet au chauffeur puis sortis lentement du véhicule, de peur de m'affaler sur la route.
Je m'accrochais à la moindre prise possible, tentai de mettre un pied devant l'autre sans trébucher, et vérifiai que Carmen me suivait bien. Je tapai le code avec hésitation et me dirigeai vers l'ascenseur, suivie du gnome.
Arrivée dans ma chambre, je retirai ma robe, sortis un second matelas de sous mon lit, y balançait une couette quelconque, puis m'affalais sur le mien, avant de sombrer dans un sommeil plus ou moins réparateur.

Le lendemain matin, le réveil fut compliqué, ma tête me faisait souffrir, et je vis trouble pendant plusieurs minutes après avoir ouvert mes volets. Carmen semblait dans le même état, malheureusement, il n'y en avait pas une pour rattraper l'autre. Lentement, je le levai, partant à la recherche d'une plaquette de Doliprane et de deux verres, que je ramenai dans ma chambre. Quelques minutes après avoir avalé le comprimé, je me sentais déjà mieux, et prenais mon téléphone pour la première fois de ma journée. Il était déjà 12h15, merde.
je vérifiai rapidement mes réseaux sociaux, puis remarquai une notification message. Bizarre, pensai-je, je ne parle jamais a personne par message. Ma respiration s'arrêta lorsque je vis de qui venait la réponse, et les souvenirs de la veille me revinrent d'un coup.

Eh merde..

Prudence Où les histoires vivent. Découvrez maintenant