CHAPITRE 52 : Le Portoloin

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Louison

Aussitôt rassemblé, le petit groupe sortit de la gare de Kings Cross pour se diriger vers une ruelle non loin de là. J'avais déjà entendu parler de Ginny Potter, mais pas plus que cela, et je m'attendais à la rencontrer durant ces vacances, alors je n'étais pas aussi impressionnée que mes amies. Cela dit, je ne préférais ne pas l'être. Quand on a vu Mathilde tomber à genoux et se mettre à pleurer et rire en même temps tout en regardant son idole avec de grands yeux de biche émerveillés, on a plus vraiment la même vision de l'élève studieuse et calme qu'on connaissait auparavant. Autant dire que je n'ai pas vraiment hâte qu'elle se retrouve devant Hermione Granger.

Bref, nous allâmes dans cette ruelle sans trop comprendre pourquoi la rousse nous emmenait là. Pourtant, tout s'expliqua lorsque Mrs Potter regarda autour d'elle pour vérifier que nous étions suffisamment loin de la rue principale pour que personne ne nous repère et que le terrain était suffisamment sombre, elle s'est mis à fouiller frénétiquement dans son sac à main.

J'avoue qu'à cet instant, mon côté paranoïaque enfoui en moi depuis des années a refait surface. Après tout, je connaissais à peine cette femme, qui était elle pour moi ? Et, même chez les sorciers, entraîner une demie-douzaine d'enfants de onze ans (ou dix ans pour moi, vives les fins d'années) dans une ruelle sombre dans un but obscur n'était pas un scénario des plus rassurants. Je croisa le regard brun de Thaïs et vit qu'elle pensait à la même chose que moi. Scorpius également regardait furtivement autour de lui, comme pour évaluer toutes les possibilités. Les plus confiants d'entre nous étaient sans doute Manon, qui avait l'air de penser qu'il s'agissait d'une situation des plus banales, Mathilde, qui observait Ginny Potter avec une adoration presque effrayante et Albus, qui, en tant que fils de la sorcière, ne voyait pas comment sa mère pourrait lui faire du mal.

Alors que mon cerveau commençait à s'emballer et à produire en masse des plans de fuites improbables dans le cas où la sorcière si connue se retournerait contre nous pour nous attaquer, la concernée sortit brutalement sa main de son sac, tenant fièrement une brosse à cheveux en plastique d'un rose bonbon particulièrement flashy. Presque sous le choc, j'échangeai un regard stupéfait avec ma camarade de Poufsouffle, dont les épaules de détendaient un peu. Les yeux écarquillés, j'observai la rousse regarder la brosse comme s'il s'agissait d'une montre.

"Nous partons dans cinquante-huit secondes, annonça t-elle. Pile à l'heure !

 - Attendez, quoi ? C'est un gag ? intervins-je.

 - Non, coupa Mathilde, qui à présent regardait la brosse rose vif avec la même admiration dans son regard que quand elle voyait sa propriétaire. C'est un Portoloin."

Elle s'attendait sans doute à des exclamations étonnées et ravies de ma part, mais ce ne fut pas le cas. A vrai dire, Manon eut un petit cri de souris et Albus et Scorpius sourirent joyeusement, mais moi et l'autre née-moldue de la bande n'eurent aucune réaction, se contentant de lever un sourcil sans savoir de quoi tous les autres parlaient.

"Euh... C'est-à-dire ?

 - Un Portoloin est un objet des plus banals, comme une chaussure ou une brosse à cheveux, qui a été ensorcelé pour devenir une sorte de machine de téléportation. Ils sont commandés pour partir à un unique moment pour aller à un unique endroit, emportant toutes les personnes et tous les objets qui le touchent avec lui, déclama d'une traite Albus.

 - Et celui-ci et commandé pour partir dans vingt-neuf secondes pour se rendre chez nous, termina Ginny.

 - Mais c'est trop cool !" m'exclamais-je en chœur avec Thaïs.

Une machine à téléportation ? Je n'avais jamais rien vu aussi cool de ma vie. Quoi que, la voiture de Retour dans le Futur m'avait bien plu également. Mais ça, il n'y a pas vraiment d'équivalent chez les sorciers... Si ? Je n'en savais rien, mais j'avais super hâte d'utiliser l'engin. Pourquoi est ce qu'on utilise pas ça pour aller à Poudlard ? Le train, c'est cool, et c'est là que j'ai rencontré mes actuelles amies. Mais c'est d'une lenteur !

"OK, fit Ginny d'une voix assurée. Dans dix-sept secondes, on va démarrer. Prenez tous la brosse à cheveux, vite !"

Les six enfants attrapèrent le plastique rose flashy de l'objet, déjà tenu par la rousse.

"Je vous préviens, ça secoue un peu, nous avertit-elle. Accrochez vous bien, et vos valises également ! Ne lâchez surtout pas la brosse, ou vous serez perdu dans un tourbillon spatio-temporel à jamais. Départ dans cinq secondes...

Quatre...

Trois...

Deux...

Un...

Zéro !!!"

Je jette un dernier regard dans la ruelle où je suis, avant d'être emporté dans un tourbillon magique de toutes les couleurs possibles et inimaginables. C'était comme un grand vent plus ou moins froid qui m'emportait dans une tornade d'images et de sons. J'avais l'impression que la vie défilait déjà devant mes yeux si jeunes. Je tremblait, ma main menaçait de lâcher le manche en plastique rose de la brosse, mais je ne défaillais pas et gardait l'objet bien en main, bien que tout mon corps était secoué de vifs tremblements et que mes dents claquaient.

Soudain, je réalisa que j'avais lâché la brosse et mon crâne heurta le sol brutalement. Un bruit sourd, sec comme un claquement de porte, résonna dans mon cerveau et se répandit dans tous mes membres. Ma tête me faisait mal, mes yeux papillonnaient.

Peu à peu, un décor se construit devant moi, et les images floues se concrétisèrent. Alors que je voyais double, une seule et même vision apparut. Celle d'herbes folles d'un vert profond dansant devant mes yeux bleu-vert ébahis. Peu à peu, les sons, sensations et odeurs me revinrent. J'arrivai à me relever doucement, et porta une main à mon crâne douloureux.

"Ça va, Louison ?"

En voyant un adorable blond me tendre la main, sa tête auréolée par le soleil, je rougis et réussis à dire un peu près normalement devant cette apparition divine :

"Oui oui, t'inquiètes..."

Je saisis la main pour me relever, et distingua, un peu honteuse, que j'étais la dernière levée. Tous les autres étaient debout et regardaient au loin, valises à la main, l'homme qui était devant eux en train de sourire d'un air tranquille.

***

Pardon pour le retard, j'étais en vacances au ski pendant les deux dernières semaines, j'ai skié, lugé, fais des igloos et des bonhommes de neige, c'était cool ^^
Bientôt les 2k sur cette histoire, yeah ! Et merci encore pour les plus de 300 votes et les 120 abonnés. Je vous adore les gars <3. Voilà le chapitre 52, j'espère qu'il vous plaira !

Deamignis

Fanfiction Harry Potter - Les liens de la différence [INACHEVÉ]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant