chapitre 3 : Chat solitaire

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- Un blaireau ? S'écria Coquille .
Émeraude et Feuille s'interposèrent entre le blaireau et les jeunes apprentis .
Chêne, Laurier et Étoile quand à eux s'étaient postés de chaque côté des Recueilleur . Feuille leurs cracha de déguerpir .
- On reste ! Miaula fièrement Étoile en levant la tête.
Feuille soupira.
- C'est bon...
Il n'eut même pas le loisir de finir sa phrase que le blaireau se jeta sur lui.
Émeraude feula et lui tombit sur le dos tandit que Chêne, Laurier et Étoile lui griffait les flans.
Coquille les regardait avec admiration, durant leur combat ils semblaient danser, tous sur le même rythme et avec une telle grace... quand soudain un malaise s'empara de lui. Il sentait une boule se former dans son ventre et remonter vers sa gorge. Il sentait la souffrance de cette blaireau (car c'était une femelle), il sentait son chagrin de ne pas pouvoir voir ses petits une dernière fois avant de mourir, ses petits qu'elle avait simplement caché dans une grotte voisine et qu'elle venait nourrir. Il était devenu cette blaireau. Il ressentait ses douleur, il ressentait les trois apprentis la griffer jusqu'au sang tandit que Feuille et Émeraude tentaient de lui crever les yeux sans aucune pitié. Il se sentait défaillir... Et il tomba sur le sable dans un bruit sourd.

*******

- Coquille ? Coquille ?
Coquille se réveilla brusquement, et ne remarqua pas tout de suite où il était. Ni... qui il était..il se releva et tout lui revin d'un coup. Il était dans la tanière de Houx, Lièvre, Pigeon et Érable. Les quatres guérisseurs . Ces derniers ne possédaient qu'une seule tanière à eux quatre. C'était une tanière, composé de fougères et de lière.
- Ah ! Coquille ! Tu est réveillé !
C'était Pigeon qui s'était écrié d'une voix douce.
- Q-qu'est ce que je fait là ?
- Tu T'es évanoui pendant que Feuille et Émeraude se battaient contre le blaireau.
Une vague de panique traversa Coquille. Il s'était évanoui ? Quelle honte... Et la blaireau ? Était-elle... morte ? Il n'osait pas formuler cette question à voix haute.
- Je me suis évanoui ? Hésita-t-il d'une voix confuse.
- Oui. Sur le sable.
- Est ce que je peux sortir ?
- Oui, tu va mieux, ce n'était qu'un petit coup de choc.
Tant mieux. Pensa-t-il. Il pourrait se reposer en paix. Mais... Bourgeon ne manquerait sûrement pas de se moquer de lui. Il Hésita. Aller ! Un peu de courage ! Il sortit de l'antre des guérisseurs en clignant des yeux. Le soleil était haut. Il avait donc dormi toute une nuit ? Il chercha Bourgeon des yeux et le vit, à quelques longueurs de queue de lui, en train de se faire enguirlander par Feuille.
Il s'approcha discrètement pour les écouter.

- Donc tu crois que c'est drôle de pousser les apprentis dans l'eau ? Elle aurait pu se noyer tu sais ?
Jusque-là Coquille se demandait qui avait poussé Marée dans l'eau. C'était donc son frère.
Perdu dans ses pensées, il n'entendit pas la réponse de ce dernier. Feuille repris.
- Tu mériterait de passer une lune de corvées de bile de souris tu sais ?
- Je m'en fiche !!
- Très bien, je dirait donc aux anciens de t'appeler en cas de problème.
Coquille recula de quelques centimètres. Il en avait asser entendu .
Crac !!
Feuille et Bourgeon se retournèrent d'un coup .
- Quesque c'était ? S'exclama Feuille.
Coquille se recrovilla sur lui même. Pourvu qu'ils ne le vois pas !
- Coquille ? Dit Bourgeon d'une voix accusatrice.
- Heu...
- Coquille sort de là. Soupira Feuille.
L'apprenti sortit de sa cachette, honteux.
- Tu nous as écouté !!? Cracha Bourgeon.
- Non je...
Bourgeon se jeta sur lui.
- Espèce de sale face de souris !!!
Coquille se dégagea de son étreinte et s'enfuit en courant.
- Sale trouillard !!!
Coquille pleurait de rage et de honte. Il n'avait pas été asser courageux pour tenir tête à son frère. Il avait raison. Coquille était un trouillard.
Il se coucha dans son nid, dans la tanière des apprentis. Triste et seul.

*******

Marée était dégoutée. Les apprentis n'avaient pas pu finir la visite du territoire. Celle ci était reportée.
- Tout ça a cause de... Coquille. S'il ne s'était pas évanoui...
Elle se demandait d'ailleurs comment il avait pu s'évanouir simplement en regardant le combat entre les deux Recueilleurs et le blaireau. Comment ferait-il quand il devra participer à des batailles ? Enfin bon. Là n'était pas la question .

*******

Coquille se réveilla, dans la tanière des apprentis. Alerté par des bruits de voix, il sortit pour voir de quoi il s'agissait.
C'était sa mère qui l'attendait sur le seuil de la tanière

- Mon chéri !!! Tu est saint et sauf, j'ai eu tellement peur pour toi !!!!
Elle se jeta sur lui pour le couvrir de coups de langue.
- Maman...
- Mon petit chaton, viens faire une sieste à la pouponnière .
- Maman Je ne suis plus un chaton !!
Elle s'écarta de lui. Vexée.
- Mais tu sera toujours mon chaton à moi, rétorqua-t-elle d'une voix plus douce.
Coquille se mit à ronronner.
- Je t'aime Mirabelle ! Souffla t'il en se jetant dans ses pattes.
Il s'écarta un peu pour la détailler de plus loin. Elle avait les poils asser longs, et roux. Elle possédait aussi de magnifique yeux ambrés dont Coquille avait hérité. Mise à part ce point là, il ressemblait beaucoup plus à son père, Charbon. Il avait le même pelage noir très court et les mêmes pattes particulièrement larges.
Bourgeon, lui, ressemblait plus à sa mère, il avait son pelage roux et ses yeux mais avec les pattes de son père.

Coquille ressentit une bouffée d'amour pour la chatte qui l'avait élevé. Il s'apprêtait à se rejeter dans ses pattes, quand il aperçu Bourgeon. Il les toisait d'un regard noir, sa fourrure emplie de bile de souris. Pas de doutes, il revenait de la tanière des anciens.
Coquille se sentit tout d'un coup plus triste. Il avait parfois l'impression que Bourgeon ne l'aimait pas... il se demandait bien pourquoi. Ce dernier avait tout de plus que lui, du courage, de la force... et surtout il avait de bon amis sur lesquels il pouvait compter. Non vraiment il ne comprenait pas.

Il se dégagea de l'étreinte de sa mère et retourna se coucher.
- Tu t'en va ? Lui demanda Mirabelle.
- Je suis fatigué, rétorqua-t-il en baillant.
- Bonne nuit mon loulou !
- Bonne nuit maman.

*******

Coquille se réveilla en pleine forme le lendemain matin. Il regarda autour de lui mais Bourgeon était déjà sortit.
Tant mieux !! Pensa-t-il .
Il sortit de la tanière en sautillant. Il mourrait de faim.

- Émeraude !! On visite la suite du territoire aujourd'hui ?
- Oui !! Puisque tu es debout, va réveiller les autres apprentis, et dit leur de venir manger un morceau avant de partir !
Une mission ! Chouette !
Il se précipita dans la tanière des apprentis du clan de l'Écume et les trouva au complet. Chêne et Bourgeon étaient venu leurs rendre visite. Le sourire de Coquille s'effaça. Il eu un pincement au coeur. Ils étaient tous en train de jouer à un jeu. Sans lui. Ils l'avaient oublié.
Chêne se rendit compte de sa présence.

- Ah Coquille ! Que fait tu là ?
Coquille mit quelques secondes à réagir. Les larmes lui montaient aux yeux. Il réussi à balbutier :
- É-émeraude m-ma dit de... d-de venir vous c-chercher...
Tous le regardèrent bizarrement.
- Heu... ouais d'accord.

Ils sortirent et Coquille se retrouva à nouveau seule dans la tanière. Il fondit en larme. Pourquoi ? Pourquoi l'avaient-t-il oublié ? Il n'avait donc aucun ami dans ces clans ? Il était donc destiné à rester seul jusqu'à la fin de ses jours ?
Il releva la tête et aperçu des yeux. Deux yeux qui le regardait froidement dans l'obscurité. Tout le monde n'était donc pas partit ? Qui était celui ou celle qui l'avait vu pleurer ?
- Chut... Souffla la voix.
- Q-qui es-tu ?

Le territoire du soleil couchantOù les histoires vivent. Découvrez maintenant