Tu rêves, Potter

XII-Petits gâteaux et vélo

Leurs sacs, emballés à la va vite gisaient sur le sol, tout comme James qui fixait la voûte que formait les arbres au dessus de lui sans un mot, grignotant d'un air absent son gâteau sec. Lily était assise sur la table de pique-nique, fixant nerveusement la montre à son poignet. Le silence s'était installé entre eux, et il lui fallut prendre tout son courage pour le troubler.

"C'était en janvier. Mon attaque.

-Lily, tu n'es pas obligée de me le raconter si tu n'en as pas envie.

Il s'était redressé tout d'un coup, le regard inquiet, et elle lui adressa un faible sourire.

-J'en... j'en ai besoin. Je l'ai raconté à personne. Je veux pas inquiéter mes parents. Ils savent pas qu'il y a une guerre, tu vois ? Et mes amies... Elles s'inquiètent déjà assez comme ça. Et personne me croirait si j'expliquai ce qui m'a sauvé. Même moi, j'ai du mal à le croire. 

James s'humecta les lèvres, et hocha la tête. 

-Je te croirai toujours, Lily. 

Elle lui sourit timidement.

-Moi aussi, James. J'ai peur, tu sais ? J'ai peur que la guerre m'arrache tous ceux à qui je tiens, et... tu sais, je suis désolée d'être aussi distante quand il s'agit de toi, de faire ma reine des glaces, mais... tu comprends, je peux... Enfin, pouvais pas me permettre d'aimer une personne de plus. Je suis une née moldue, je mets tout le monde en danger. Je m'en rendais pas compte jusqu'à ce que je sois agressée. Tous les livres du monde me protégerons pas de la guerre. Ils m'ont tendus un piège, à ma lisière de la forêt interdite. Ils... ils m'ont lancé un doloris, et ça les amusait, de me voir par terre, et ils acclamaient Rosier... Et puis ils sont partis, pour nous laisser au calme. Tu sais, pour ce sort, il faut de la haine à l'état pure pour que ce soit vraiment efficace. Je lui ai jamais parlé. Jamais. Il me déteste pour ce que je suis. James, son regard, c'était un regard de chasseur. De prédateur. Et j'ai su... Enfin j'ai cru que j'allais mourir. Et un cerf est sorti de nul part pour le charger, et... J'ai dû m'évanouir, parce que je me suis réveillée à l'infirmerie. Je sais pas comment j'ai atterri là, comment un animal sauvage aurait put me sauver la vie, mais c'est ce qu'il s'est passé, James. Et depuis, je me sens comme en sursis. Sans ce cerf, j'aurai dû mourir, ce soir là. 

Lily s'arrêta de parler, et elle s'aperçut que ses jambes tremblaient furieusement. Elle osa un regard vers le garçon, dont les mâchoires étaient serrées. Il leva les yeux vers elle.

-Lily, si il y a une personne qui mérite de vivre, c'est bien toi. Je suis désolé que ça te soit arrivé, j'aurai dû intervenir plus tôt, je...

Il s'arrêta net, et lui jeta un regard paniqué. Lily se figea, son cerveau tournant à milles à l'heure. Si il l'avait simplement trouvé dans la forêt, il n'aurait pas ce regard si affolé. Le même regard que le cerf ce soir là. 

-Tu... Tu es un animagus ? 

Il acquiesça brièvement, les yeux emplis d'inquiétude. 

Elle le regarda intensément, et murmura.

"Remus. Vous le faîtes pour Remus"

La surprise se dessina sur les traits de James, et ils échangèrent un regard entendu. 

"Je ne dirai rien. Pour aucun de vous, je le promets."

"Merci." souffla James en l'étreignant. 

-Merci à toi de m'avoir sauvé la vie, Bambi." rit-elle en inspirant son odeur, qui l'apaisa instantanément. Elle se tendit en réalisant la puissance de ses sentiments qui l'animait depuis qu'il était chez elle. Il semblait que malgré les défenses qu'elle avait instauré, James occupait une place de choix dans son coeur.