"- Commissaire Vandelbarr, j'écoute.
- Scène suspecte à Breteville-le-Rabet, on vous demande.
-J'arrive, décrivez-moi la situation je vous prie.
- Une femme retrouvée morte dans son lit, quatre-vingt-sept ans, Francine De Comminges. Son mari a appelé il y a peu, dès qu'il l'a retrouvée.
- Je suis commissaire de la brigade criminelle, Lieutenant Forge, pas infirmière de premiers secours. La scène que vous me décrivez ressemble plus à une mort de vieillesse qu'à autre chose.
- Son mari a appelé la police, ce qui n'est à priori pas un reflex adapté pour une mort naturelle. Et puis de toutes façon, ça fait un mois qu'il ne s'est rien passé, même si ce n'est pas un meurtre, une petite enquête ne nous fera pas de mal."
Vandelbarr soupira. En effet, elle avait été mutée dans le lieu le plus paisible de France, où meurtres et autres crimes étaient très rares, ainsi, il n'y avait qu'une seule brigade criminelle de tout le département. Ceux qui avaient tout de même lieu étaient résolus en une semaine, pas besoin de grande enquête ni de beaucoup de personnel. Pour ainsi dire, elle s'ennuyait. Bien sûr, le fait que ce type d'événements soient peu nombreux était positif mais elle éprouvait le besoin de chercher, d'utiliser toutes ses compétence. Elle était lasse de répondre à des appels de vieillards qui lui demandaient de retrouver leurs chats.
"-Ne touchez à rien, quadrillez les lieux mais attendez moi.
-Entendu.
-Vous avez interrogé le mari?
- Bernard De Comminges, quatre-vingt-neuf an. Il ne paraît pas affligé aux premiers abords. Pas très bavard.
- Arrêtez tout, je m'en occuperai."
Une fois arrivée, Vandelbarr rejoint le lieutenant Forge qui l'attendait assis sur une des marches devant la porte de la maison de campagne. Sans y faire attention, Vandelbarr scrutait les lieux pour y décrocher le moindre indice tandis qu'elle se dirigeait vers la chambre où gisait Francine. C'était un logement humble, baigné dans la lumière par de vieux lustres de bronze.
Le mari attendait le verdict de la police dans la cuisine, une petite pièce carrelée de blanc et de jaune. Sur le buffet, une panière de fruit était vide, de part et d'autre d'un aquarium, vide également, trônaient deux vases, eux aussi, vides. Au centre de la cuisine, il y avait une petite table ronde, entourée de deux chaises, l'une occupée par le mari, l'autre vide. Un petit tableau était maladroitement suspendu au mur, aux côtés d'une horloge de mauvais goût et d'une assiette décorative. Vandelbarr ne comprenait pas cette manie qu'avaient beaucoup de personnes âgées à fixer leurs vieilles assiettes aux murs, mais elle n'y accordait pas d'importance.
Le lieutenant lui indiqua un couloir, orné d'un papier peint représentant des motifs géométriques verdâtres et gris, au bout duquel une porte était largement ouverte, donnant sur la chambre conjugale.
"- C'est ici commissaire. Le médecin légiste estime que la mort a eu lieu il y a une ou deux heures seulement."
Vandelbarr s'approcha du corps inerte. C'était une vieille femme de petite taille, elle était allongée au sol, les yeux et la bouche encore ouverts, le teint bleuie.
"- Asphyxie, strangulation ?
- Étouffement , difficile d'être plus précis aux premiers abords, nous n'avons pas encore touché le corps, on vous attendait.
-Je vous en remercie."
Le commissaire comprenait à présent pourquoi on l'avait appelé, cette mort n'avait pas été naturelle, c'était évident.
"- Qui était sur les lieux?
- Uniquement le mari, la fenêtre était ouverte, mais aucune trace de pas dans le jardin."
La fenêtre était encore ouverte, laissant passer l'air printanier. Pour une fois qu'il faisait beau dans cette région.
"- Je vais interroger le mari, si vous me permettez."
Le reste de l'équipe ne répondit rien, Vandelbarr retourna dans la cuisine. Elle prit place sur la seconde chaise en face de Bernard De Comminges. Il patientait en manipulant un court morceau de fer assez épais, qu'il tordait et retordait dans tous les sens . Seuls ces mouvements puissants et agacés traduisaient son énervement, le reste de son corps était froid et ne laissait transparaître aucune émotion. En effet, il n'était pas bavard.
Vandelbarr prit le soin de fermer la porte de la cuisine avant de commencer l'interrogatoire.
"- Monsieur De Comminges, je suis Louise Vandelbarr, commissaire de la brigade criminelle du département."
Il ne réagit pas.
"- Votre femme est morte."
Vandelbarr ne ménageait pas ses dires, ce qui lui avait valu beaucoup d'ennuis.
"-oui, répondit l'interrogé.
- Elle a été étouffée."
Aucune réponse. Il continuait à manier son morceau de métal sans adresser le moindre regard au commissaire.
"- Racontez moi les moments que vous avez passé à ses côtés... »
Toujours rien.
«- Bien déclara-t-elle froidement, je vois que vous ne voulez pas coopérer, je mettrai ça sur le compte de l'émotion »
Elle sortit de la maison rassembler ses idées. La rue était assez large, bien qu'il n'y avaient seulement quelques maisons. Personne n'était venu les questionner depuis son arrivée, malgré les voitures de la brigade qui stationnait depuis maintenant plus d'une heure, pourtant, les voisins devaient bien se connaître dans ce patelin, perdu au milieu des champs.
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Voilààà premier chapitre de ma première "vraie" histoire sur wattpad! Soyez indulgents svp (;
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Les roses de Harleville
Misteri / Thriller"-Allons, soupira-t-elle, pourquoi vous inquiéter pour une rose coupée? Quelqu'un l'a surement prise pour l'offrir à sa bien-aimée, cela arrive parfois. - Pas une, commissaire, toutes mes roses. Cette nuit, toutes mes roses ont été coupées." Louise...