Les gouttes de pluies ruissellent sur les vitres,
tandis qu'une infernale tempête effraie les eaux douces de mon esprit. Recroquevillée sur moi même, les genoux touchant le menton, la tête enfouie dans l'oreiller et les bras pliées sur la poitrine, tout se bouscule, se balance, se frappe et s'entrechoque dans mon crâne, sur une couche d'extrême fatigue et d'insoutenables larmes incapable de s'enfuir. Je ne suis donc que le spectateur de ma vie?
Le temps passe et je ne fais que l'observer, comme si je devais attendre quelque chose, qui n'existe pas, peut être que je ne fais qu'inspirer à un idéal qui ne demeure que dans mes nuits où l'inspiration me manque, où mes paumes cherchent inlassablement quelques choses à empoigner, sûrement seulement par besoin d'être rassurer. L'horloge tourne allègrement alors que mes yeux ne font qu'admirer le vide, et tandis que le soleil admet ses derniers éclats à l'ouest, je décide avec le peu de force qu'il me reste, d'aller nourrir mes lèvres d'une énième cigarette.
Avec peu d'entrain, je fais rouler la pierre de mon briquet, puis je viens la déposer sur cette peau gercées par le froid et les morsures, pour enfin aspirer une bouffé avant de la recracher dans un soupir. Mes pensées s'entremêlent à nouveau, et dans un dernier élan de frénésie, l'envie de teinter de rouge le mur à ma droite me surprends, à la manière d'une détonation dans le silence lourd d'une campagne paisible. Mais, je me suis probablement déjà assez fait de mal, alors j'ignore ce dessein macabre et retourne dans ma chambre.
Les étoiles embrasent le ciel, noircit par la violence de ce monde. Et dans la lenteur d'une mélodie lourde d'affliction, mes paupières se laissent aller au sommeil, même si ma gorge abrite un cri sourd, que dans mon cœur se trouve une saveur amer, pleine de colère, et que le bordel de mon crane est semblable à celui d'une métropole aux heures de pointes. Vais-je me réveiller demain?
