Derrière le mur

Chapitre 1

L'une des histoires bibliques qui m'a le plus touché durant mon enfance, est sûrement celle de Joseph. Préféré par son père, ses frères, jaloux, ont cherché à se débarrasser de lui, en le vendant comme esclave pour 20 pièces. Joseph fut traité injustement par ses frères puis par la femme de son maître, qui l'a accusé de viol alors qu'il fuyait simplement les mauvais désirs que cette femme avait pour lui. Joseph fut jeté en prison alors qu'il avait mené une vie juste, mais l'Éternel le fit passer par cette épreuve pour ensuite l'élever au rang de gouverneur de l'Égypte.

Cette histoire, pleine d'espoir m'a beaucoup inspiré étant petite. Mais j'étais loin de m'imaginer que je me retrouverais un jour dans la même situation que Joseph...

Je vis à la campagne avec mon père, mes parents sont divorcés et ma mère travaille loin d'ici. Je suis fille unique. J'ai rencontrée Jésus-Christ lorsque j'avais 11 ans, grâce à un ami qui était de passage. Avant, j'étais comme tout le monde, j'avançais dans la vie en me demandant quel était le but de celle-ci. Je me posais, petite, toutes sortes de questions sur ce qu'il pouvait possiblement y avoir après la mort sans jamais obtenir de réponse. Je connaissais les religions, mes parents m'avaient expliqué enfant, que certains croyaient en Bouddha, d'autres en Mahomet et d'autres encore en Jésus-Christ, et que chacun avaient, selon ses croyances des façons de faire différentes. Je trouvais ça trop compliqué, je me disais qu'il fallait être trop parfait pour obtenir les faveurs de Dieu...Mais cet ami parlait de Jésus d'une façon tellement différente. Il me disait : "Efface de ta tête toutes ces pratiques qui constituent la religion et vois simplement Jésus comme un ami, comme un ami qui t'aime infiniment au point de mourir pour toi. Jésus n'est pas une religion, c'est une relation."

Pendant des semaines, j'ai essayé de prier, je voulais un signe, comme pour me convaincre que c'était vrai mais il ne se passait rien. Mon ami me disait d'être patiente et que le temps de Dieu n'était pas celui des hommes, il me disait de continuer à y croire car ma foi serait récompensée. Alors j'ai continué, et un jour Dieu m'a répondu. J'ai ressenti un immense amour s'abattre sur moi, une chaleur m'entourer et j'ai entendu une voix, pas une voix audible mais comme un sensation sur mon cœur "Je t'ai entendu Jeanne. Je suis avec toi maintenant. Je t'aime.". J'ai beaucoup pleuré ce soir là, pas de tristesse non, mais de joie, il y avait tellement de reconnaissance en moi qu'elle devait sortir. Alors j'ai pleuré encore et encore. Mes parents étaient inquiets, ils ne comprenaient pas ce qui m'arrivaient, alors je leur ai expliqué que j'avais trouvé Jésus et qu'Il m'aimait. Cela les a troublé.

Je crois que leurs disputes ont commencé à partir de ce moment là. Mon père était tellement touché par ce que j'avais dit qu'il a commencé à chercher Jésus lui aussi, mais ma mère, elle, n'était pas d'accord avec cette idée, elle était contre, et refusait catégoriquement la foi dans notre foyer. Elle a essayé de me parler un soir en me demandant pourquoi j'avais prié, alors je lui ai raconté tout ce que cet ami m'avait dit. Elle a essayé de me faire changer d'avis mais je n'ai jamais cédé. Mon père me posait de plus en plus de questions sur Jésus et un jour, à table, il m'a proposé d'aller à l'église. Une grosse dispute a éclaté entre mes parents et finalement après quelques jours, ma mère est partie. Durant plusieurs semaines, mon père a tout fait pour la raisonner mais elle a fini par demander le divorce, et leur histoire s'est finie ainsi.

Je m'en suis voulue, énormément, j'avais le sentiment d'avoir détruit ma famille...J'en ai parlé à mon ami qui m'a dit ceci : "Jésus provoque toujours des réactions, parfois bonnes, parfois mauvaises, tu n'y es pour rien si les autres ont fermé leur cœur, chacun est responsable de ses choix...". Plus tard cet ami est parti, il a déménagé, mais avant de s'en aller il m'a offert une Bible. Je ne l'ai jamais montré à mon père et je ne lui ai plus parlé de ma foi. S'il avait été étonné de ma réaction auparavant quand je leur avais parlé de Jésus, aujourd'hui il avait laissé tomber cet espoir. Pourtant il s'y était intéressé et je pense que si ma mère était restée, il aurait sûrement continué de chercher Dieu, mais désormais, il peinait à se remettre de cette séparation et cela avait pris plus d'importance.

De mon côté j'ai continué de marcher avec Jésus, je n'ai jamais arrêté, j'ai appris tout les jours et plus je lisais la Bible que mon ami m'avait offert, plus je comprenais comment le monde fonctionnait. Mes yeux s'ouvraient comme si depuis tout ce temps, la vérité m'avait été cachée. J'ai eu les réponses à mes questions : pourquoi les religions ? Pourquoi les guerres ? Pourquoi la vie ?

A ce moment là j'ai perdu beaucoup d'amis,  certains sont partis  à cause de ma foi, d'autres ont déménagé, d'autres sont partis étudier ailleurs et c'est comme ça qu'ont commencé mes années de lycée. Je n'ai gardé qu'une amie, qui est pour moi la plus précieuse, Loriane. Je la connais depuis toute petite et c'est la seule à être restée. Pour moi, la vie avait retrouvé un équilibre, j'allais en cours, je faisais de mon mieux et le soir j'étudiais ma bible. Mon père avait retrouvé depuis quelques temps le sourire et tout semblait aller bien.

Je me disais que rien de mal ne pourrais jamais m'arriver, car j'étais désormais sous la protection de Dieu. Mais ce que j'ignorais c'est que, Jésus, lorsqu'Il était sur terre n'a jamais promis qu'il ne nous arriverait rien de mal, mais que toutes choses concoureraient à notre bien.

Et je n'allais pas tarder à connaître ce qui serait probablement l'épreuve la plus dure de toute ma vie...