Chapitre 5

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J'ai fait beaucoup de cauchemars durant la nuit, je n'aime pas cet endroit. Enfin c'est bête comme réflexion, personne ne l'aime...

Je me suis levée avec des douleurs partout, je m'étais endormie à même le sol et je le regrettais à présent.

Un peu plus tard dans la matinée, la policière qui m'avait interrogé hier, est venue m'expliquer comme allait se dérouler le jugement. La procédure était entamée et mon père avait apparemment trouvé un avocat. A 16h je me suis présentée à la barre et je n'arrivais pas à parler. J'avais envie de crier mon innocence mais je sentais une petite voix qui me disait "ne dis rien".

Ce qui est le plus dur lorsque l'on ressent comme un silence de Dieu, c'est cette sensation de ne pas savoir différencier la voix de l'ennemi, la voix de Dieu et sa propre voix.

Est-ce que Dieu voulait que je me taise ? Ou est-ce que c'était le diable qui tentait de m'enfoncer ? Les voix se mélangeaient dans ma tête et je ne savais pas ce que je devais faire...

-Mademoiselle Devis, nous vous avons posé une question ! Me lança le juge, me sortant de mes pensées.

-Excusez-moi je n'ai pas écoutée...Répondis-je un peu déroutée.

-Est-ce qu'il aurait pu y avoir une situation qui vous aurait déplu et qui par la suite aurait pu vous pousser à harceler votre camarade ?

-J... Commençai-je sans parvenir à finir ma phrase.

Je tentais de contenir mes pleurs. Alors que je balayais la salle du regard, j'ai croisé celui d'Adelya. Elle me fixait et son regard était si... Mauvais.

-Vous savez mademoiselle Devis, la plupart des harceleurs n'ont pas conscience du mal qu'ils provoquent est-ce que vous auriez pu...

-Non. Affirmais-je alors que tout les regards se tournaient vers moi.

Je ne savais pas comment prouver mon innocence alors j'ai dit la première chose qui m'est venu :

-Non Adelya ne m'a rien fait, on ne se parle pas elle et moi. Je n'ai aucun contact avec elle et je sais que ça finira par être prouvé ! Écoutez, je sais que toutes les preuves m'accusent mais je ne vais pas mentir et avouer un acte que je n'ai pas commis ! Pour vous ce ne sera peut-être pas une preuve suffisante mais pour moi ça l'est : je suis chrétienne ! J'appartiens à Jésus-Christ et il y a 6 ans Son amour ma complètement bouleversé. Son amour est le plus grand trésor que j'ai comment est-ce que j'aurais pu faire du mal à mon Jésus, en détruisant la vie d'une fille pour laquelle Il est mort ! Crais-je les larmes aux yeux.

-Mademoiselle Devis, la religion n'est pas une preuve suffisante pour prouver une innocence. Vous avez sûrement pu le constater, si vous suivez les actualités.

-Oui mais ce que vous n'avez pas compris c'est que...

J'allais répliquer que Jésus n'était pas une religion, et qu'il n'avait rien avoir avec ce que faisaient certains prêtres, que certaines pratiques étaient fondées sur des fausses doctrines et que certaines choses ont été imposé par les hommes et non par Dieu. Mais Jésus m'a arrêté et m'a simplement fait comprendre qu'ils n'étaient pas prêt...

Ce qui est difficile quand on est amie avec Jésus c'est de laisser les autres propager des mensonges. Les religions ne sont pas de Dieu, et si mon ami d'enfance ne me l'avait pas expliqué je serais restée avec cette image en tête.

-Qu'est-ce que nous n'avons pas compris mademoiselle Devis ?

-Je n'ai plus rien à ajouter. Dis-je en retournant m'asseoir.

Suite à ça l'avocat d'Adelya a fait son boulot. Moi je n'écoutais pas, j'étais ailleurs, comme "éteinte", par moment j'avais l'impression d'être dans un rêve. Et puis le juge a dit quelque chose qui a attiré mon attention.

-Nous devions également avoir le témoignage de Loriane Jefferson une amie de la victime et également de mademoiselle, mais pour des raisons personnelles, elle a préféré ne pas se présenter aujourd'hui.

Pourquoi Loriane n'était-elle pas venue ? Est-ce qu'elle savait ce qu'il se passait ? J'espérais qu'il ne lui soit rien arrivée...

Néanmoins, elle représentait un nouvel espoir pour moi, elle détenait la vérité. Et comme elle était également amie avec Adelya son témoignage serait objectif.

Je sorti de mes pensées lorsque ce fut le moment de retourner dans ma cellule. J'avais à peine eu le temps de dire au revoir à mon père que je me suis de nouveau retrouvée face au mur de ma cellule. J'ai passé la soirée assise là, à le contempler. Je n'ai même pas mangé, je ne pouvais rien avaler. J'avais besoin de parler à quelqu'un, à mon père, à Loriane, n'importe qui, mais je savais que ce dont j'avais le plus besoin, c'était de sentir Dieu à mes côtés.

Jésus a souffert à l'agonie pour nous racheter. Lorsqu'Il était sur terre, Il a subi les insultes, les coups et la maltraitance, toute l'horreur humaine sans jamais rendre le mal, Il est allé jusqu'à la croix pour mourir pour tous, y compris ceux qui Lui avaient fait subir ce châtiment terrible. Il nous a prévenu avant de monter au ciel : "aucun serviteur n'est plus grand que son maître, s'ils m'ont détestés, ils vous détesteront aussi." (Jean 15:20). Au début ça me faisait peur...Est-ce que j'étais prête à souffrir pour Dieu ? J'en ai douté pendant longtemps. Mais j'ai finalement accepté.

J'ai accepté parce que quiconque connaît Jésus est comblé d'un amour tellement puissant que l'on a l'impression que notre cœur va exploser, je me disais alors que je pourrais subir les insultes, les moqueries et le jugement tant que Dieu serait à mes côtés.

A chaque fois que j'ai pleuré, que ce soit lors du départ de ma mère, à cause de la culpabilité que je ressentais à l'égard de mes parents ou encore lorsque mes amis s'éloignaient de moi à cause de ma foi, je savais que je pourrais toujours pleurer sur l'épaule de Jésus. Et même si la situation restait dure, ça allait, parce qu'Il me rendait plus forte.

Mais à présent j'étais là, assise face à ce mur et je me sentais...Si loin de Dieu. Je savais pourtant qu'Il était là mais je me sentais vide. C'est vrai j'ai douté, comme j'ai pu douter de nombreuses fois. Dans les moments comme ça le découragement nous pousse jusqu'à nos limites, et l'ennemi ne cesse de saisir la moindre faille pour tenter de nous détruire...

Mais je ne pouvais pas m'avouer vaincu, je resterais fidèle jusqu'au bout.

"Papa...J'ai besoin de toi..." Dis-je à Dieu.

Derrière le murOù les histoires vivent. Découvrez maintenant