Compte à rebours.

Chapitre 15 : Le piège.

J'attrapai mon téléphone sur ma commode et cliquai sur le message. C'était un message de Michael. Qu'est-ce qu'il veut? A cette heure-ci? Après l'accident de Jason?

Je sentis subitement des papillons partout dans mon corps on dirait que moi-même je décollerai à l'espace dans quelques minutes .Voyons ce que serait ma réaction en le lisant son message.

"Tu dors?". C'était le message qu'il venait de m'envoyer. Je dors ou non? Je ne savais même pas si je dormais ou non. Les yeux entrouverts, les papillons ou plutôt les oiseaux aux ventres, la tête ailleurs, mi-endormie… Que suis-je supposée répondre? Un : non est-ce qu'on pourrait parler? Ou un.. Bon, vaut mieux ne pas lui répondre.

Je reposai mon cellulaire au bord de ma table de nuit tout près de mon lit et retournai sous ma couverture toute chaude et soyeuse. Je me réveillai aux eclats du soleil provenant de la fenetre en face de moi. Le reveil sonnai a mes oreilles, je les bouchai donc et fit ma routine matinale de tous les jours.

Ce n'était pas un normal Mardi où je devais avoir des cours de français, anglais et maths et puis les embrouilles avec Mr Michael Loy. Ce jour, c'était l'anniversaire de Beth. Je sais à quel point elle aime les surprises, les cadeaux, et toutes les petites labeurs de son jour d'anniversaire qu'on commémorait chaque année en gravant des souvenirs inoubliable dans nos mémoires mais si jamais je lui offre quelque chose, en cette situation, elle va sûrement me cracher dessus. Je suis peut être fautive pour le fait de ne pas lui avoir révélé que j'habitais actuellement avec Michael Loy mais c'était encore plus pire de sa part. Sa réaction était horrible, elle m'en veut à mort. Je ne vais pas me casser la tête pour des personnes stupides qui vous balaye comme de la cendre sur une cheminée, pas vrai? Je laisserai alors le temps faire pour ne pas me torturer comme toutes les autres personnes le font.

Je sortis de la maison juste après avoir mis mes jolies converses bleu nuit. Au seuil de la maison, Michael retenait la porte pour que je ne puisse pas la renfermer.

-Tu fais quoi là encore? Dis-je en reculant de la porte.

Il ferma la porte derrière lui et me dépassa.

-Tu ne m'as pas répondu hier. Dit-il en se retournant vers moi.

Je regardai de travers pour inventer de nouvelles sottises.

-Quelle réponse? Je… n'ai pas jeté un coup d'oeil à mon telephone. Tu m'as envoyé quelque chose? Dis-je en bégaillant, faisant mine de ne rien savoir.

-C'est bon. J'y vais!

Il se retourna.

Je soupirai fort et le suivis jusqu'au lycée. Après avoir couru le long des marches, j'atteris à ma classe de cours et m'assis devant. Oui, sur la table de devant, la juste première.

-Je vous assure qu'ils habitent ensemble, pour de bon. Jason nous a tout dévoilé! Lança une certaine Jen.

-Oui, Jen a raison! En plus, c'est evident qu'ils sortent ensemble. Mança une autre.

J'avais juste envie de les gifler toutes les deux, ainsi que toutes celles qui les entourent, Beth incluse. Elles attendent mon arrivée pour murmurai à mon dos et jeter quelques petites phrases pour m'intimider. Croient-elle que j'allai éclater en sanglots comme une gamine? Ou reporter ça aux profs? Je m'en balance, royalemment.

Jason et sa troupe firent leur entree royale du matin à la classe. Les filles en bavait parce que Jason, était lui aussi le populaire de la classe, entourées de filles cherchant à sa conquête mais j'etais la petite Abbygail Holmes qui le voyais les yeux doux, le visage innocent, un bouquin à la main. Tout avait commencé si vite et il n'était pas mon premier amour ni premier ringard ni tout le champ lexical du mot amour. Nous deux c'était la folie, les bêtises, les aventures, le sarcasme, les baignades à la plage, les bacs à sables, les balançoires … et à la fin : une infirmière et son patient qui la deteste intensivement.

Je ne peux pas croire qu'il venait de raconter l'accident d'hier à tout le monde… Ah Jason! Si seulement je pouvais voyager dans le temps et je sais qu'avec des "si" on pourrait mettre Paris dans une bouteille.

Assise sur ma chaise pendant quatre deux heures déjà, la cloche avait enfin sonné pour que je sorte immédiatment de cet enfer. On m'appelait au telephone, ce n'etait pas un numero privé.

-Allô? Dit une voix de garçon.

-Oui allô? Repondis-je.

-Je… je t'aime. Lança le garçon.

-Quoi? Criai-je en verifiant mes oreilles. T'es qui?

-Tu … pourrai venir à la cafétériat? Dit-il en coupant ses mots.

-Bon d'accord. Si c'est pour savoir qui tu es alors je…

Il raccrocha.

J'avais dix minutes pour me dépêcher d'aller voir cet inconnu qui venait de confesser il y a  quelques minutes. Je montai les escaliers pleins de monde en les bousculant pour enfin arriver à la terrasse. Il n'y avait que moi, des pots de fleurs, des murs m'arrivant à la poitrine, un ciel et un soleil. Soudain, j'aperçus Michael de l'autre côté de la terasse. Euh… c'est quoi ça? Je ne comprends plus rien.

Il avança et en apercevant que c'était moi, il bégailla. Enfin, nous bégaillâmes tous les deux. Non Abby, tu ne penses quand même pas que c'est lui? Hein? Pour rien au monde.

-Tu… Dis-je en detournant mon regard timidement.

On claqua la porte de la terasse férocement. Qui? Comment? Quand? Je ne sais pas. C'était si machinal que je n'avais pas pu voir qui etait-ce. Il me semble que Micharl est aussi ébahi par ce petit tour qu'on venait de subir. Était-ce un …. Piège?

Je courrus vers la porte en toute vitesse. Malgré qu'elle était en verre et qu'on pouvait tout voir à travers, je n'aperçus rien mais je remarquai une voix. Des rires. Oui, je venais d'être dupée pour la première fois de ma vie et en plus de ça, emprisonnée avec Michael. Michael Loy. Cette sensation de papillons encore... Je crois que dans quelques minutes, je n'aurai plus les pieds au sol.

-C... c'était toi? Disons-nous en même temps.

Je compris alors qu'on avait appelé l'un l'autre pour nous faire croire que chacun de nous avait confessé. Beth... si jamais c'est elle... Je ne suis capable de rien de toute façon. La petite peureuse isolée et repliée sur elle-même ; c'est à quoi je ressemble ces derniers temps.

-On nous a piegé, idiote. Dit Michael en jetant un caillou avec son pied.