Waxi Serigne Touba

Magal Prokhane

Ce jeudi, 05 Mars , à Porokhane, est célébrée Mame Diarra Bousso, celle qui est devenue, par la force de ses vertus, la « femme-référence » chez les musulmanes Sénégalaises. Pourtant, elle n’aura vécu que 33 ans. 33 ans seulement.

Mame Diarra Bousso appartient à la grande famille des Mboussobés. Une lignée d’érudits de l’Islam dont les valeurs religieuses ont traversé les âges sans jamais être altérées. Celle que les parents appelaient Sokhna Mariama, est venue au monde en 1833, et est retournée vers son Seigneur en 1866 avec le sobriquet de « Diariétoulah » (proche d’Allah). 

Ce sobriquet, la future mère de Cheikh Ahmadou Bamba ne l’a pas eu par hasard. Dès le bas-âge, Mame Bousso s’était distinguée des filles de sa génération par son amour pour la lecture du Saint Coran. Elle en maîtrisera la lettre et l’esprit, et ne tardera, guère, à se frayer une place de choix dans le restreint cercle des « khafizoul Kur ‘an » du pays. Sa vie s’était, finalement, résumée entre prières, récitation de versets coraniques et travail domestique et champêtre. 

Son comportement peu commun finira par attirer la curiosité des uns et des autres qui découvriront en elle des valeurs qu’aucune femme de l’époque ne pouvaient se prévaloir. Et comme personne, Mame Bousso s’imprégna, dès l’âge de 18 ans du Soufisme qu’elle découvrit avec beaucoup d’aisance et pour laquelle elle voua des études approfondies, rarement, égalables. 

Devenue épouse de Mame Mor Anta Sally, celle qui avait fini d’éblouir son monde excella, davantage, dans les prières et récitation du Coran sans jamais altérer ses devoirs de mère de famille. L’histoire retient d’elle plusieurs souvenirs, témoignant de la grande obéissance qu’elle vouait à son marabout et époux. L’on peut citer, pour exemples, sa malle qu’elle avait découpée en morceaux de bois pour préparer du Café à Mame Mor Anta Sally ou, même, lorsqu’elle tint pour celui-ci, sous la pluie battante, un pan de mur en palissade qu’il tissait la veille. Les exemples du genre sont multiples. Bref, Mame Diarra Bousso a marqué son époque. Aujourd’hui, des milliers de musulmans rallient sa ville, Porokhane, pour lui rendre hommage.