Respire. Calme-toi.
Mais quelle idiote ! Quelle idiote !
Respire. Reste calme...
Je me déteste je me déteste
Inspire, expire...
tropnulletuestropnulletunevauxrientuesgrosseetmochetuneméritesrientu« Cécilia ? »
Mes mains tremblent. Il faut que je les calme. Serre les poings. Je serre les poings. Mes ongles s'enfoncent dans ma paume. Ça ne marche pas. Je serre plus fort. Je me concentre sur ma respiration. Respire. Ça va aller.
« Cécilia, je suis désolé... »
Je me retourne : Eustache, le garçon de la cantine, évidemment.
Je serre les poings et la mâchoire. Fort, très fort. Mon pouls s'est accéléré. Je peux entendre les battements de mon cœur tant celui-ci tambourine fort contre ma poitrine.
Respire.
« On peut parler ? Je voudrais essayer de me rattraper...
— Ok, parle. »
S'il parle et que je l'écoute ça devrait aller. Ne pas avoir à parler. Juste écouter. Tu peux tenir en écoutant. Courage Cécilia. Il faut juste l'écouter.
Mon cœur frappe toujours très fort contre mon maigre torse. Je serre la mâchoire et les poings toujours plus. Ça me fait mal, mais seule la douleur me permet de ne pas imploser. Tu imploses déjà Cécilia. De ne pas exploser alors. Fondre en larmes. M'effondrer.
« Je suppose qu'on ne peut pas comprendre ce par quoi tu passes à moins d'avoir été là soi-même... Et encore, ce doit être très différent d'une personne à l'autre, en fonction des raisons qui l'ont menée là, de l'aide qu'elle reçoit, de sa force... »
Oui. Oui. Tout à fait Eustache. Maintenant laisse-moi aller aux toilettes pour que je puisse hurler s'il te plaît. Il faut que cette panique sorte de moi. Je ne peux pas la laisser à l'intérieur. C'est trop dur. Trop douloureux. À l'aide. Laisse-moi.
« Mais... »
Arrête
de
parler
s'il te plaît.
« ...je sais que tu peux t'en sortir. Il te faut juste le déclic. »
Il marque une pause. Ne laisse pas de silence Eustache, ça me laisse le temps de penser. De paniquer. Mais quand il parle il faut analyser ce qu'il dit, réfléchir, réagir, c'est pire. Tu dois mettre ton cerveau en action. Tu parles tout le temps idiot de cerveau.
Idiot. Idiot. Idiote. Idiote. Idiote...
« J'ai cru pouvoir être ce déclic, réussir à te secouer et à te sortir de là. J'ai cru être un personnage de conte de fée l'autre jour, quand je t'ai dit d'aller voir un psy. Comme si tu ne l'avais pas déjà fait... Je suis désolé d'avoir été aussi naïf, je... Qu'est-ce que tu fais Cécilia ? Arrête, tu vas te faire mal ! »
idioteidioteidioteidioteidioteidioteidioteidiote
« Arrête de te frapper la tête Cécilia ! Du calme ! »
idioteidioteidioteidioteidioteidioteidiote
« Cécilia ! »
Eustache s'est jeté sur moi et me tient fermement les poignets. Je distingue mal son visage, si proche du mien pourtant, à travers les larmes qui inondent mes yeux. Tout à coup, il lâche mes bras et me serre contre lui. Un gros câlin. Plein d'amour et de gentillesse.
...
Je suis surprise. Je ne sais que penser.
Laisse-toi faire.
Alors je cesse de réfléchir :
chaud. rassurée. calme.
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C'est s'il y a peu de calories que je mange
Historia Corta« Non, je ne céderai pas. Non, je ne mangerai pas. » Cécilia, lycéenne, n'arrive plus à manger comme avant, et Eustache s'en inquiète. Une nouvelle histoire annexe aux Chroniques du Chinoiroux, mais l'une et l'autre peuvent être lues indépendamment...