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Debout devant une carte qu'elle avait accroché au mur je regardais ma copine se dandiner afin d'essayer d'accrocher des punaises sur les endroits qu'elle souhaiterai visiter, elle voulait voyager partout comme si on avait l'argent pour. Sa vie consistait à rêver de voyages, vouloir habiter autre part. Partir de Toulouse en fin de compte et commencer une nouvelle vie autre part. 

On avait dix-huit ans c'était normal de vouloir partir mais des fois j'avais vraiment trop peur qu'elle s'en aille du jour au lendemain. 

Avec Oli on avait qu'un projet : faire du rap. On voulait entendre notre nom résonner dans les plus grands stades, rendre fiers nos parents. Sortir de la galère en faisant ce qu'on aime. 

— ça me fait trop rêver de voyager, je pourrais traduire des livres tout en écrivant le mien et toi tu écrirais tes textes de rap et quand on reviendrait Oli serait assez grand pour que vous puissiez sortir un album. Une sorte d'année sabbatique. 

Elle finit sa phrase en posant son menton sur mon torse et me regarda dans les yeux, y cherchant une réponse. 

— Phi'' tu te rends compte de ce que c'est de partir un an ? On a ni l'argent, ni le temps. En septembre on entre chacun à l'université, on peut pas partir et tout laisser en plan même si c'est ton rêve on ira pas plus loin que Montpellier.

Elle se retourna et son visage se ferma. Cela fait déjà deux, trois jours qu'elle s'était renfermée sur elle même. Depuis qu'elle s'était pointée chez moi au beau milieu de la nuit me demandant de ne pas lui poser de questions. 

Soudain son téléphone sonna et elle se jeta presque immédiatement dessus. Mais son attitude venait d'empirer, elle me regarda les larmes aux yeux, ça se voyait qu'elle luttait pour pas craquer ; alors je l'avais prise dans mes bras pour la calmer.

Vingt minutes plus tard elle m'annonça que sa grand-mère avait été hospitalisée il y a une semaine et qu'elle était dans un état grave. Avant que sa voix se brisa à nouveau je pu comprendre que sa grand-mère était partie laissant Philippine seule. 

Phi" était la seule personne de sa famille qui appréciait s'occuper de sa grand-mère, elle nous emmenait toujours Olivio et moi la voir après les cours. On passait des heures à discuter elle avait un nombre de ressources incroyables. Quand elle parlait je voyait les yeux de ma copine briller d'admiration pour cette femme qui a tout vécu.  

«Tu verras des gens heureux prendre un appel
Leurs visages se décomposent, et rien n'est plus jamais pareil »

Notes pour trop tard - Orelsan

Notes pour trop tard - Orelsan

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Poussières D'étoiles ★ BigfloOù les histoires vivent. Découvrez maintenant