Jour 7 |Dernier Jour

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Avant de partir au collège , je me suis coupée les cheveux. Pourquoi ? Je ne sais pas, une pulsion.

Est ce que vous vous souvenez de quel jour on est aujourd'hui ?

Nous sommes Lundi.

Et que se passe-t-il aujourd'hui ?

Je meurt.

Je vais pas vous mentir, ça me fait totalement flipper. Est-ce que  ça fait mal ? Est-ce que je vais avoir une lente agonie ou est-ce que c'est bref ?
Je le saurai ce soir.

Angoissée comme jamais, je part en direction du collège, aux côtés de Nao. On a un peu reparlé de ce qu'il s'est passé hier, et on s'est tous les deux dit qu'on avait des sentiments pour l'autre, mais on était aussi d'accord sur le fait que ça ne servait à rien de se mettre en couple. On sait pourquoi.

Je tiens la main de Nao tellement fort qu'elle pourrait imploser. J'ai peur, tellement peur. A quoi ça sert que j'aille au collège le dernier jour de ma vie ? Mais bon...

Je m'avance vers le portail, toujours main dans la main avec Nao.
En entrant, j'entends pour une des dernières fois ce stupide vacarme qui m'arrache les oreilles, mais auquel je me suis habituée.
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Comme d'habitude en classe, je subis moqueries et railleries en tout genre, en grande partie sur mon comportement étrange. Nao est tellement en colère que ça me fait peur. A la récré, je suis allée le voir en le suppliant de ne pas faire de mal à mes harceleurs.

Puis, je suis allée voir le groupe de mes harceleurs, et je leur ai dit :

"- Sachez que je vous pardonne toutes les monstruosités que vous m'avez dites, et je vous pardonne toute la douleur que vous m'avez causé."

"- Mais on en a rien à foutre de ton pardon à deux balles ! Va plutôt crever au lieu de nous emmerder !" répondit un des membres du groupe.

Haha, encore une incitation au suicide comme ils les aiment. De toute façon, leur vœu se réalisera bientôt. Ce soir, je serai morte, et il ne pourront plus me reprocher de vivre.
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Il est 17h30,et c'est la fin des cours. Nao et moi sommes passé chez lui avant de revenir à la plage, pour que je puisse dire au revoir à sa mère. Elle a accepté qu'il dénigre ses devoirs, et je pense que c'est totalement justifié. Qui aurait envie de faire ses devoirs en sachant que la personne qu'il aime est en train de mourir à côté ?

Nous sommes donc allés à la plage. J'ai savouré cette sensation de sérénité une troisième fois, une dernière fois, la dernière fois avant que je ne tombe dans un sommeil éternel.

Ici, on est pas dans un conte de fée ou un Disney, je vais pas revivre grâce à un baiser de mon prince charmant comme dans la belle et la bête, la belle au bois dormant ou blanche neige et les sept nains. Je vais vraiment mourir, et la plage m'aide à accepter ça, avec son impression de sérénité et de bonheur, comme si elle me disait que je pouvais partir en paix.

Je m'imagine ce que doit ressentir Nao. Il sait très bien qu'il sera à côté de moi quand je vais mourir, et qui serait à l'aise en sachant que la personne qu'il aime va mourir sous ses yeux ? Personnellement je ne le serai pas.

Nous avons commencé à parler de tout et de rien.

De ce qu'il y a après la mort,
Du passé,
De l'avenir,
Du présent,
De notre amour,
De l'école,
Des enfoirés de ce monde,
De choses heureuses,
De choses tristes.

Je ne sais pas ce qu'il adviendra de Nao quand je serai morte. J'espère que je pourrai veiller sur lui quand je serai au ciel. Je suis à la fois triste de quitter Nao et à la fois heureuse de revoir Maman et Papa.

Sous la pluie | TERMINÉEOù les histoires vivent. Découvrez maintenant