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Après avoir littéralement pleuré sur la connerie de Bebe, je m'endormis totalement épuisé par ma journée.

Le reste de la semaine fut plus... Triste. Kenny mourut les trois jours suivants sous les pleurs déchirants de Léo. Après chaque mort de Kenny, le Stotch quittait le lycée et partait pleurer des heures entières dans la chambre de son petit ami attendant son retour. Ses morts étaient de moins en moins régulières, c'était, dans un premier temps, un soulagement pour tout le monde de le voir plus souvent en bonne santé puis, dans un second temps, c'était devenu une abomination. L'irrégularité de ses morts ne rendait que plus grave et que plus surprenant chaque décès ce à quoi sa famille et son petit ami ne réagissaient pas très bien. Léo m'avait dit qu'il lui était arrivé parfois d'angoisser lorsque Kenny ne répondait pas au téléphone.
Pour Bebe, elle s'isola souvent et Kenny, avant de mourir, pensa que c'était à cause des rumeurs sur elle qui étaient devenues plus fortes parce qu'elle restait avec moi, celui qui était censé être à l'origine de ces saloperies.

Le matin du jour J, je me fus réveillé par ma mère moins violemment que d'habitude. Elle voulait que je me comporte bien et que je ne dérange pas les McCormick. Elle m'a aussi demandé, qu'au retour, j'aille faire des courses particulières pour elle et m'a dit de prendre ma moto pour aller plus vite.
Oui, je ne l'avais pas dit mais je fais de la moto. J'avais eu ma première moto il y a deux ans et depuis, j'en prenais grand soin.
Après avoir pris les petites demandes de ma mère, je partis chercher Bebe qui me l'avait demandé et on alla chez le McCormick. On y trouva Léo qui était déjà entrain de faire les préparatifs tandis que la famille de l'immortel sortait les cadeaux, fouillait dans des sacs et nous remerciait d'être là. Léo avait ramené une tonne d'ingrédients dans un sac pour pouvoir faire un gâteau et c'est Carol et moi qui nous chargions de cuisiner. Bebe, Léo et Karen mettaient la table et sortaient les cadeaux tandis que l'aîné et le père des McCormick accrochaient les banderoles et s'occupaient des ballons.

Dans la cuisine, je parlai avec la mère de Kenny.

Carol : Alors tu sais cuisiner maintenant ?

Éric : Oui, j'ai appris.

Carol : Tu as acheté quoi à mon Kenny ?

Éric : Un ordinateur. Il avait dit qu'il avait cassé le sien.

Carol : Oh ! Mais c'est cher ça ! Tu n'aurais pas du ! Kenny n'est pas un garçon difficile, tu sais.

Éric : Je sais mais ça me faisait plaisir !

Carol : C'est très gentil, Éric. Comment va ta mère ? Kenny nous a dit qu'elle nous saluait la dernière fois.

Éric : Elle va bien. Elle a beaucoup de travail mais elle ne se plaint pas.

Carol : Ta mère a toujours eut du courage.

Éric : C'est vrai. Dites... Je ne veux pas vous mettre mal à l'aise... Mais depuis quand Léo est là ? Il semblait... Hum...

Carol : Oui, il a dormit ici. Dans le lit de Kenny. Avec lui.

Je devint tout rouge. J'étais curieux de savoir la réponse mais je ne pensais pas qu'elle serait aussi franche. Je secouais la tête pour me changer les idées sous les petits gloussements de madame McCormick et je me remis au travail sur le gâteau. Je cuisinais rarement des gâteaux pour être honnête. J'avais appris à cuisiner quand ma mère avait commencé à être de plus en plus absente le soir et les gâteaux n'avait pas été ma première recherche sur internet. À mes anniversaires, je m'achetais un petit gâteau ou une tartelette pour me faire plaisir et le soir, ma mère mangeait avec moi à table ce qui faisait office de cadeau. Elle le faisait à chaque anniversaire ou jour de fête depuis trois ans et ça, c'était moi qui lui avait demandé. Je cherchais un peu d'amour par tous les moyens...

Pouvez-vous m'aimer à nouveau ? [ABANDONNÉ]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant