Sans que je n'ai le temps de réaliser qu'elle était bel et bien juste là, devant moi, Sarah court vers le lit et se jette dans mes bras. Je sens ses larmes couler sur mon épaule, et mes yeux devenir humides. J'avais tellement pensé à mes parents que j'en avais presque oublié ma meilleure amie. Sa présence amenait une certaine sérénité à mon esprit, et maintenant qu'elle était là, je ne voulais pas la voir partir. Elle me serre encore plus fort, avant de me chuchoter, les yeux remplis de larmes et la voix tremblante :
"Je suis désolée."
Je ne sais pas comment réagir et la regarde simplement. Son regard s'ancre dans le mien, et ses yeux exprime toute la tristesse et l'empathie qu'elle éprouve à ce moment. Elle s'assoit sur le lit, face à moi, prend ma main dans la sienne, et me dit, la voix cette fois sereine et déterminée malgré les pleurs :
"Noémie, je suis là maintenant, d'accord ? Je suis là et je reste. Je vais t'aider à t'en sortir, et je ne compte pas te lâcher. Tu vas y arriver, tu vas te relever, et je serai à tes côtés pour toujours."
Ma gorge se noue, et je parviens à peine à articuler un petit "merci". Pour la première fois depuis des heures, même des jours, je souris. Je veux qu'elle sache à quel point sa présence me fait du bien, et que je lui suis infiniment reconnaissante d'être là. Je la prends à nouveau dans mes bras, avant de la lâcher pour lui raconter tout ce qui s'est passé. Sarah m'écoute, et nous parlons un long moment.
Mais au bout d'une heure, une infirmière entre et annonce à Sarah qu'il est l'heure de partir, et qu'elle pourra revenir demain ou un autre jour si elle le souhaite. Je supplie l'infirmière pour qu'elle lui laisse du temps en plus, mais les règles sont les règles, et elle ne peux malheureusement vraiment pas faire d'exception cette fois ci. Je dis au revoir à Sarah, qui n'est pas disponible demain, mais me promets de revenir après-demain. Je la regarde partir, le cœur lourd et le moral au plus bas. Le soir, je n'ose pas dormir. A chaque fois que je ferme les yeux, les images de l'accident me reviennent et je passe la nuit à faire des cauchemars, plus horribles les uns que les autres.
Le lendemain matin, le médecin me donne enfin l'autorisation de sortir de ma chambre, en fauteuil roulant, parce que mes blessures m'empêchent de marcher. Je me dis que le fait de voir du monde va sûrement me redonner goût à la vie, mais je ne sais pas moi-même si j'ai réellement envie de vivre.
Lorsque je me décide enfin à m'aventurer hors de cette chambre, je décide de faire un tour à chaque étage. Les gens me disent bonjour, et je tente de leur répondre avec un minimum d'enthousiasme. La seule partie de l'hôpital où je ne vais pas, c'est la maternité. Ça me fait trop penser à ma mère et je n'arrive pas à réaliser que je l'ai perdue à jamais...
Je regarde alors par une fenêtre et remarque le parc de l'hôpital, réservé au patients et aux personnes qui leur rendent visite. Le temps est magnifique et plusieurs d'entre eux profitent de pouvoir se retrouver, discuter, lire sur un banc, passer du temps avec leurs proches. La plupart ont l'air heureux de pouvoir prendre l'air. J'hésite un long moment, avant de finalement me décider à sortir, moi aussi. Je n'ai pas mis un pied dehors depuis plus d'une semaine, et l'air frais me manque un peu. Je prends l'ascenseur, et sort. Lorsque je passe la porte, un léger vent vient caresser mes cheveux. Je ferme les yeux et inspire profondément. Évidemment, toujours ces images dans ma tête. Je rouvre les yeux, et observe autour de moi. Des palmiers, du soleil, des sourires... Mais tout me paraît plus terne, dénué d'âme et triste... Je reste là, au beau milieu du chemin, ne pouvant retenir mes larmes, qui viennent s'échouer sur mon visage, lui aussi plus sombre. Mais une voix derrière moi me fait sursauter et vient me sortir de ma mélancolie...
VOUS LISEZ
Un drame, un destin...
General FictionNoémie a 16 ans, et vit avec ses parents dans le sud de la France. Sa vie ressemble à celle d'une adolescente tout à fait normale. Mais ce qu'elle ne sait pas encore, c'est que suite à un accident, tout va basculer...