Chapitre 4

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"Noémie, c'est ça ?"

Je tourne la tête d'un coup, et devant moi se tient un garçon d'environ mon âge. Il est grand, sa peau est pâle et contraste avec ses cheveux noir ébène. Leur couleur est captivante. Jamais je n'avais vu de cheveux aussi magnifique. Une mèche bouclée qu'il tente de repousser ne cesse de tomber devant ses yeux vert émeraude aux reflets turquoises, qui semblent, d'un regard profond et envoûtant, transpercer mon âme. Je me sens alors déstabilisée et détourne les yeux. Mon regard se balade sur son corps athlétique avant de revenir se poser sur son visage où un sourire apparaît sur ses lèvres. Et là, mon cœur s'arrête. Vous ne pouvez pas imaginer à quel point son sourire est incroyable. Je me rappelle soudainement qu'il m'a posé une question, et tente d'aligner trois mots en bégayant le moins possible:

"Oui, mais... comment..."

"La chambre de mon frère est juste en face de la tienne, et en sortant je t'ai entre-aperçue pendant que les médecins parlaient de toi devant ta porte. Moi, c'est Marco. Je t'ai vu toute seule et puis tu avais l'air gentille alors je me suis dit que j'allais venir te parler."

"C'est... c'est gentil... merci"

"Ça va ? On dirait que tu as pleuré..."

"Oui... Enfin, non... Enfin, je veux dire... Ça va."

"Bon, alors je te laisse je dois y aller, désolé. Peut-être qu'on se reverra bientôt."

Il termine sa phrase puis s'en va en me faisant un clin d'œil. Décidément, mon cœur a décidé de ne pas suivre un rythme normal aujourd'hui. Je reste plantée là, et le regarde partir. Je le vois rejoindre un enfant qui a l'air d'avoir deux ou trois ans de moins que lui. Il est en fauteuil roulant, comme moi. C'est sûrement son frère. Lorsque je les perds de vue, je décide d'avancer un peu dans les allées bordées de palmiers et arbres en tout genre. J'aperçois une dame assise seule sur un banc. Elle doit avoir au moins la soixantaine. Ses cheveux courts grisonnant sont cachés sous un chapeau à plumes, assez original. Elle porte des petites lunettes rondes, et semblent regarder dans le vide. Je ne sais pas pourquoi, mais cette femme m'intrigue. Elle est la seule personne dans ce parc à être à la fois seule et désœuvrée. Je m'approche d'elle et place mon fauteuil à côté du banc où elle se trouve. Elle ne semble même pas remarquer ma présence et ne me regarde pas. Je laisse à mon tour mon regard divaguer dans ce décor estival. Je ferme les yeux et respire profondément. Mais je ne peux m'empêcher de revoir, encore et encore, ces visions de l'accident. Je rouvre les yeux mais ils sont humides et je recommence à pleurer. J'essaie de contrôler mes pleurs, mais, submergée par les souvenirs et l'émotion, cela devient impossible.

"Pleurer est la chose qui m'a fait le plus de bien ces dernières années, tu sais. Ne te retiens surtout pas, tu verras que tu te sentiras mieux après..."

Un drame, un destin...Où les histoires vivent. Découvrez maintenant