Chapitre 20: Rose et Or Partie II

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« Nous sommes ravi de vous recevoir! Ah, s'il vous plaît prenez place et mettez vous à l'aise! » déclara le Gong en guidant Geonwu vers la table et en pointant vers son siège au bout.

« Merci de m'avoir invité... » Lorsque Geonwu se baissait pour s'asseoir, Ji-eun s'empressa de prendre place à ses côté. Le mouvement brusque surpris presque le poète mais lorsqu'il posa les yeux sur la jeune fille son sourire lui revint. « Tu es celle que j'ai rencontré un peu plus tôt! »

« Je suis contente que tu te souviennes de moi! » répondit Ji-eun avec un ton un peu aguicheur.

Quelques domestiques entrèrent dans la salle, avec des plateaux remplis de nourriture fraîchement préparés. Pendant qu'ils mettaient la table, le Gong prit sa chance et en profita pour poser plus de questions à Geonwu.

« Et donc, j'ai beaucoup entendu parlé de votre poésie. Vous êtes très célèbre ces jours ci. Dites moi, d'où vous vient votre inspiration? » 

Geonwu remercia le domestique qui remplissait son verre et lâcha un petit soupir avant de ne regarder l'homme dans les yeux. « Je m'inspire de beaucoup de choses: mon vécu, les personnes que je rencontre, mais surtout d'ici. » un sourire apparut sur les lèvres du poète lorsqu'il plaça sa main sur sa poitrine, directement sur son coeur.

Le Gong et sa femme se mirent à rire. Ils ne semblaient pas du tout prendre les mots de Geonwu au sérieux.

« Vous êtes vraiment drôle. » déclara le Gong en hochant la tête comme pour dire qu'il était d'accord avec lui même. « Pendant que ma famille mange, je veux entendre l'un de vos fameux poème... » en regardant brièvement autour de lui, il fit signe à l'un de ses serviteurs. « L'une de mes filles manque à l'appel, vas donc la chercher. »

En entendant cela, Ji-eun grimaça en se penchant vers son père. « Père, devons nous vraiment la déranger? Elle est sûrement fatiguée. »

« Absurde! Je veux que ma famille entière l'écoute! » ordonna-t-il en faisant signe au serviteur de se dépêcher.

Ji-eun baissa les yeux. Elle redoutait le moment où sa soeur allait se montrer et elle commença à imaginer le pire. Si elle voulait toute l'attention de Geonwu, c'était maintenant ou jamais. « Geonwu, qu'est-ce qui vous a donné l'envie de commencer à écrire de la poésie? »

« Ma mère m'a toujours raconté comment mon grand-père avait l'habitude d'écrire des milliers de poèmes mais il n'a jamais eu le courage de les partager avec autrui. Ma mère n'a pu sauver qu'un seul de ses poèmes. Une fois que j'ai posé mes yeux dessus, j'ai su que la poésie était pour m-  »

Au début, Ji-eun ne comprit pas pourquoi est-ce que le poète s'était arrêté au milieu de sa phrase. Mais le regard étincelant dans ses yeux et la direction dans laquelle il était tourné indiquaient que le pire était arrivé.

Elle était arrivée.

Comme toujours, Ji-eun avait été complètement oublié et Eunah était devenu le centre d'attention. Et maintenant, elle avait même réussi à voler l'attention de Geonwu. Ce n'était pas juste.

Eunah entra lentement dans la salle, la tête baissée, le regard vers le sol lorsqu'elle s'avança vers la table. Elle n'avait vraiment pas envie de sortir de sa chambre après l'altercation qu'elle avait eu avec son père un peu plus tôt.

« Ah! La voilà! » annonça le Gong, tout joyeux, au contraire de Eunah. Il semblait avoir complètement oublié leur petite dispute. « Je vous présente ma fille aînée, Eunah. » 

« Ravi de vous rencontrer... » réussit à prononcer Geonwu même si ses mots étaient à moitié mangé comme s'il venait tout juste de monter le Mont Hallasan. Ses yeux ne quittèrent pas la jeune demoiselle. Il l'observa prendre place et ce ne fut pas avant que le Gong l'interpella qu'il sortit de sa transe.

Lorsqu'Elle devint Il ! | NamjinOù les histoires vivent. Découvrez maintenant