Docteur Barlow

Chapitre 2: Examen médical

Point de vue de Connor

Après avoir enfilé ma blouse de travail, je me dirigeais directement vers les urgences sans passer par mon bureau. J'avais du retard à rattraper. La journée commença avec quelques points de suture puis j'envoyais un cas plus sérieux de fracture vers le bloc opératoire. A part ça, le service des urgences était plutôt calme.

Un peu plus loin, Mme Hawking venait d'être prise en charge par une infirmière. Je guettais le moment où le rideau qui cloisonnait les lits allait s'ouvrir. Cette jeune femme m'intriguait. Elle plaisantait avec moi mais je voyais bien au fond de ses yeux qu'elle dissimulait un grand mal-être. Après quelques minutes, l'infirmière qui s'occupait d'elle ressortit et, m'apercevant, s'approcha de moi.

-Je peux vous parler Docteur ?

-Oui, bien sûr. Comment se porte la patiente ?

-Pas très bien. En fait, je n'arrive pas à examiner Mme Hawking.

-Comment ça ?

-Elle ne veut pas que je la touche. Au début le contact s'est bien établi, j'ai rempli son anamnèse, elle a répondu à mes questions, même si parfois elle reste vague. Je n'arrive pas à déterminer précisément la cause de sa douleur bien qu'elle semble localisée au niveau de l'estomac. Elle a accepté de se dévêtir avec un peu de réticence. C'est là que j'ai vu qu'elle avait un bleu de la taille de mon poing juste entre les côtes, très récent je dirais. Quand j'ai voulu m'approcher, elle s'est comme renfermée sur elle-même et s'est ensuite rhabillée. Un bleu, ça vient a priori de l'extérieur, enfin vous voyez ce que je veux dire ?

-Vous pensez qu'elle a été attaquée par quelqu'un ? Dans certains cas, les bleus peuvent aussi avoir une cause interne.

-Oui, mais son attitude défensive suggère plutôt un geste de violence. Elle cache quelque chose.

-Bien, même si c'est le cas je ne veux pas la brusquer. Essayons plutôt de gagner sa confiance. Vous me laissez seul avec elle un instant ?

-Bien sûr, voici pour son dossier, dit-elle en me tendant les documents.

Je marchais vers le lit de Grace tout en parcourant rapidement les informations de base sur sa personne: américaine, 28 ans, pas mariée et sans enfants. Grace était en train de ranger son téléphone dans son sac quand j'arrivais près d'elle.

-Rebonjour, dis-je en tirant le rideau autour de nous pour créer un peu d'intimité.

-Rebonjour docteur. J'étais en train de prévenir tout le monde au boulot de mon absence.

-Où est-ce que vous travaillez, si ce n'est pas trop indiscret?

-Chez Pearson Specter Litt, un cabinet d'avocat, je suis juriste.

Je m'étais douté qu'elle travaillait dans le milieu des affaires en la voyant, tirée à quatre épingles dans son tailleur cintré.

-Intéressant, les journées ne sont pas trop stressantes ?

-La pression fait partie du job. Certaines périodes sont plus chargées que d'autres on va dire. Je n'ai pas trop à me plaindre, j'ai de chouettes collègues.

-Oui, l'ambiance au travail compte beaucoup. Je ne sais pas comme je ferais ici sans le reste de l'équipe. Alors, je lis ici que vous ne prenez aucun médicament de manière régulière. Et ces quinze derniers jours, vous n'avez rien pris contre la douleur ?

-Si, du paracétamol hier et avant-hier mais ça n'a pas fait d'effet très longtemps.

-Vous prenez des compléments alimentaires ?