Chapitre 11: Déposition

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Point de vue de Grace

Nous venions de déposer mes affaires chez Connor. J'étais restée seule dans le taxi en l'attendant pendant qu'il faisait l'aller-retour jusqu'à son appartement. A son retour, j'avais repris la place tout à fait à gauche sur la banquette à l'arrière du taxi, au lieu de celle du milieu où j'étais restée collée à lui le temps du premier trajet. Son contact m'apportait pourtant sécurité et réconfort. Néanmoins, je ne savais pas vraiment définir la relation qui m'unissait à Connor et je ne voulais pas envahir son espace personnel trop longtemps. Après tout, il avait considéré notre moment d'égarement dans son cabinet de consultations comme une erreur.

Le taxi nous déposa juste devant le poste de police de notre quartier. Le personnel de l'accueil avait visiblement été prévenu de notre future arrivée. On nous demanda de patienter sur les sièges du couloir principal, le temps que quelqu'un vienne nous chercher.

-Vous n'êtes pas obligé de rester, glissai-je à Connor alors que nous étions assis côte à côte.

-Je pensais qu'on se tutoyait depuis tout à l'heure. Je ne suis plus votre médecin, enfin sauf si vous en avez encore besoin.

-Je sais bien mais c'est perturbant. Je suis désolée de t'avoir mêlé à toute cette histoire. Je comprendrais si tu t'en allais.

-Je suis content que tu l'aies fait. De toute façon, je dois moi aussi être interrogé. Regarde là-bas, je pense que c'est l'inspecteur qui va nous recevoir.

En effet, un homme d'un certain âge en uniforme de gradé vint à notre rencontre et nous serra la main à tous les deux.

-Enchanté, inspecteur Jarvis. Madame Hawking, c'est moi qui vais prendre note de votre déposition. Vous pouvez me suivre en salle 2.

-Est-ce que Connor peut venir avec moi ?, demandai-je, stressée à l'idée de l'échange à venir.

-Qui êtes-vous ?, demanda-t-il à Connor, vis-à-vis de Madame je veux dire. On m'a dit qu'un médecin se trouvait sur les lieux, est-ce vous ?

-Oui, je suis un ami.

Voilà ce que j'étais pour Connor, une amie. Je me sentais bien avec lui, en confiance, et cela me réchauffait le cœur de le considérer également comme un ami. Connor me sourit et passa une main dans mon dos, m'entrainant à la suite de l'inspecteur.

Je ne sais pas pourquoi mais j'avais imaginé que la déposition aurait lieu dans une salle vide et froide, comme pour un interrogatoire. La salle 2 comme ils l'appelaient était peinte dans un orange clair chaleureux et les sièges sur lesquels l'inspecteur nous invita à nous asseoir étaient très confortables.

-Vous voulez un verre d'eau ?, nous demanda l'inspecteur Jarvis.

Je déclinais poliment tandis que Connor accepta. Le policier sortit de la pièce quelques instants.

-J'ai peur de ne pas y arriver, confiai-je à Connor.

-Tu peux le faire, j'en suis persuadé. Tu dois juste donner ta version des faits, il n'est pas question ici de bien faire ou de mal faire.

L'inspecteur revint dans la salle avec deux verres d'eau à la main. Il en déposa un devant Connor puis s'installa avec le sien devant son écran.

-Je vous écoute, racontez-moi ce qui s'est passé, depuis le début.

-Vous allez noter tout ce que je dis ?

-Oui, la grande majorité.

-A quoi cela va-t-il servir ?

-A définir les charges qui seront retenues contre lui.

L'idée que David puisse être condamné à des sanctions plus ou moins conséquentes me paraissait irréel. Comment avions-nous pu en arriver là ? Retracer les évènements m'aiderait peut-être à y voir plus clair.

Docteur BarlowOù les histoires vivent. Découvrez maintenant