Chapitre 2

13 1 0
                                    

Le lycée n'est pas aussi grand que nos professeurs de collège voulait nous faire croire. Après avoir passé le portail d'entré, on se retrouve dans cour tout à fait banale et de taille moyenne. Il y a des bancs un peu partout mais sinon aucune grande différence avec mon ancien établissement. Le bâtiment se trouve sur la droite. Il est tout simple, un grand pavé long d'un quinzaine de salle de classe et haut de quatre étages. Je rigole intérieurement en pensant à ceux qui commenceront par des cours au quatrième. Il y a des grandes vitres qui tapissent le côté extérieur ce qui lui donne un petit aspect futuriste. Malheureusement l'internat qui se situe tout au bout, gâche tout cela. Il est vieux, miteux et de la saleté recouvre l'extérieur. Je voulais y aller mais mes parents ne voulaient pas payer, ils disaient que c'était trop cher et qu'il valait mieux que je prenne le bus. Maintenant quand je vois l'état du bâtiment, je me dis que mes parents on peut-être bien fait.

Il est sept heure et quart et comme je m'y attendais il n'y a que très peu de monde d'arrivé. Peu de gens ont leur bus aussi tôt. Les cours commencent à huit heure, j'ai donc quarante-cinq minutes devant moi. Je rentre donc au chaud dans l'atrium. Même si on est en septembre, les matins sont quand même assez frais.

L'atrium est un grand hall avec plein de tables et de chaises un peu partout. Elles sont presque toutes libres. Il y a seulement un homme d'une cinquantaine d'années, je pense que c'est un professeur, qui occupe une table au fond. À côté de lui, il y a un bar et à côté du bar, il y a deux distributeurs, un pour des boissons et l'autre pour de la nourriture. Si le bar est fermé, les deux distributeurs ont été activés pour la rentrée et sont donc utilisables. J'avais à peine eu le temps de manger ce matin, peu habitué a ce nouveau rythme scolaire, un petit cookie ne me ferait pas de mal.

Après avoir mangé, je m'installe à une table qui n'est pas dans la vision du professeur, et j'attend.

Au bout d'une demi heure, l'atrium commence à se remplir et cinq minutes avant le début des cours, le hall est rempli. Tout le monde se retrouvent, racontent ses vacances, et moi j'attend la sonnerie toute seule à ma table. Cela ne me dérange pas. Je suis habitué.

Et soudain, une petite mélodie retentit. Les élèves commencent à faire moins de bruit en voyant un homme en costume bleu marine arriver avec un micro, suivi d'une femme habillée d'un tailleur beige. L'homme prend quelques minutes pour allumer et brancher le micro à des enceintes que je n'avait pas vu arriver. Je me lève et prend mon sac, je pense qu'il va faire un discours. L'homme tape deux fois sur son micro pour vérifier s'il fonctionne et prend la parole.

- Bonjour à tous. Je me présente, je suis le proviseur de ce lycée, Monsieur Ryneau.

Sa voix était très aigu et ne correspondait pas du tout avec son apparence. Mais ce monsieur d'une quarantaine d'année imposait le respect et absolument personne n'a rigolé lorsqu'il a commencé à parler.

- Comme vous le savez sûrement, continua-t-il, aujourd'hui le lycée accueille uniquement les secondes pour vous permettre de vous faire à l'établissement plus facilement entre vous.

Alors là, il n'y a que les secondes. Mais on est déjà au moins deux cents ! Dans mon collège entier il y avait deux cents personnes ! Je regarde autour de moi et j'ai l'impression que tout le monde fait très grand et mature. Et moi je suis là, avec mon mètre cinquante-huit et mes longs cheveux bleus. Autour de moi ils ont tous des chaussures et des vêtements de marques, mais moi jamais mes parents ne veulent dépenser plus de vingt euros pour les vêtements.

- Vos futurs professeurs principaux arrivent. Ils vont vous appeler un par un.

Sept professeurs entre derrière le proviseur. L'un d'entre eux avance et le proviseur lui tend le micro.

- Je vais appeler la classe de seconde A.

Le professeur cite le début de la liste et lorsque la lettre L passe, l'initiale de mon nom de famille, j'arrête d'écouter. Je ne serai pas en classe A cette année. Le professeur principal de la classe B prend la parole après que la classe A soit partie, et je ne suis pas en classe B. Ni en C, ni en D, ni en E, ni en F. Le dernier professeur s'avance. C'est une professeure. Elle est plutôt jeune, une trentaine d'année, et très souriante. Ses longs cheveux noirs de jais encadrent son visage aux traits fins. Son petit nez en trompette porte ses grandes lunettes rondes vintage très à la mode.

- Je n'ai pas besoin de lire la liste pour vous annoncer que cette année vous êtes tous en classe G, lance-t-elle très enjouée.

J'observe les personnes qui m'entourent, elles sont toutes très différentes. Et à ma grande joie, personne n'a trop l'air de se connaître. Je ne serai peut-être pas là seule qui commence l'année sans ami.

- Allez on monte en salle 402 pour que je vous explique tout, annonce la professeur en nous guidant vers les escaliers.

402 ? Mais c'est au quatrième étage ça ! Ho non !

PommeOù les histoires vivent. Découvrez maintenant