Nouvelles et autres textes

Démons

Elle courait pour échapper aux démons qui la poursuivaient, ses jambes lui faisaient mal et chaque respiration lui brûlait les poumons. Le long couloir noir dans lequel elle s'épuisait depuis si longtemps semblait se poursuivre à l'infini. Elle n'osait pas se retourner, ce qui rampait et murmurait derrière elle lui faisait bien trop peur pour qu'elle se risque à jeter un regard par dessus son épaule.
Enfin elle aperçut une lumière au loin, l'espoir lui réchauffa le cœur et sa bouche s'étira en un sourire dément. Elle accéléra encore et tendit les bras vers la vive clarté qui grossissait au fur et à mesure qu'elle s'en approchait. Arrivée à son niveau elle voulut s'en saisir mais ses mains ne rencontrèrent que le vide et elle bascula en avant dans le gouffre qui l'attendait. La lumière n'avait été qu'un leurre destiné à l'attirer dans l'abîme.
À présent elle tombait dans les ténèbres noires, les yeux exorbités sous l'effet de la terreur et la bouche ouverte en un cri effroyable qui déchirait les tympans. Elle finit par heurter violemment le fond avec un bruit sourd, ses côtes craquèrent sous le choc et sa respiration se bloqua pendant un court instant.
Elle ouvrit les yeux et se mit à pleurer, elle était enfermée ici sans espoir de pouvoir s'enfuir et à la merci des démons qui l'avaient retrouvée. Elle se roula en boule comme pour se réconforter mais ils l'attaquaient sans relâche, son corps se tordait de douleur, elle hurlait à s'en arracher la gorge tandis que des larmes brûlantes dévalaient ses joues sans s'arrêter. La souffrance était intolérable, elle lui broyait le cœur comme un prédateur le ferait avec sa proie. Elle avait mal, terriblement mal, elle criait pour tenter de les arrêter mais c'était inutile ; ils faisaient parti d'elle à présent, ils avaient pris possession d'elle et la dévorait de l'intérieur.
Ses cris se firent de plus en plus faibles, elle était à bout de force. Tout ce qu'il lui restait à faire c'était se recroqueviller sur le sol dur et et froid en attendant la mort qui la délivrerait enfin de cette souffrance incessante.