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Il se contentait d'observer la pièce autour de lui, faute de meilleure occupation.

Il n'y avait rien de bien distrayant dans cette salle d'attente, pourtant. Un grand bureau de réception, des affiches diverses sur les murs, des brochures sur une table basse, quelques sièges en plastique à côté de celui où il était assis, celui à sa droite occupé par sa mère. Elle lisait une brochure prise sur la table, du moins, c'est ce qu'elle voulait faire croire. Son regard, visiblement anxieux, semblait fixer le vide plutôt que la page sous son nez. Jisung aurait presque de la peine pour elle s'il n'était pas aussi énervé. Car oui, il bouillonnait d'une rage contenue, qui faillit bien exploser lorsque quelqu'un arriva finalement à la réception. L'homme s'adressa aussitôt à eux, tout en passant derrière le bureau :

« - Bonjour, je peux vous aider ? »

Madame Han reprit contenance, se levant pour se rendre au comptoir. Jisung la suivit en traînant des pieds.

« - Oui, s'il vous plaît. C'est pour mon fils. Il est déjà inscrit ici et commence aujourd'hui.

- Son nom ?

- Han Jisung. »

Monsieur Jang, puisque c'était le nom sur le badge épinglé à sa chemise, tapa un instant sur son ordinateur puis posa devant la mère un document tout juste imprimé.

« - Tenez, signez en bas et il pourra rejoindre le groupe tout de suite. » Dit-il d'un air satisfait.

« - Très bien. Je... Il n'y a rien d'autre à faire ?

- Non, tout est en ordre. La journée se termine à seize heures, vous viendrez le chercher ou il rentrera seul ?

- Je viendrais le récupérer. »

Jisung regardait la scène tel un fantôme, ignoré tout en étant le sujet de conversation. Il se sentait comme transparent, bien que Monsieur Jang le jaugeait du regard tandis qu'il récupérait la feuille signée avant de passer une seconde fois derrière le bureau. Enfin, il s'adressa au principal concerné :

« - Eh bien jeune homme, on va pouvoir y aller. Tu dis au revoir à ta mère ? »

Apparemment, non. Il se contenta de la toiser en silence, avec tout le mépris dont un adolescent pouvait faire part.

« - Ce... Ce n'est pas la peine. » Lâcha-t-elle piteusement. « Je vais y aller. À tout à l'heure. »

Monsieur Jang parut vouloir dire quelque chose, mais s'abstint de toute remarque alors qu'elle tournait les talons et sortait du centre. Après cette scène étrange, il fit signe à Jisung de le suivre vers une lourde porte coupe-feu fermée à clef, qu'il se chargea d'ouvrir.

Ce fut une fois le seuil passé et la porte refermée que le réceptionniste se permit finalement un commentaire :

« - Tu ne devrai pas en vouloir à ta mère. Elle fait ça pour ton bien. »

Jisung roula des yeux dans le dos de l'homme. Conneries.

Le fait est qu'il allait très bien, jusqu'à ce qu'elle l'inscrive à cette thérapie.

𝗛𝗔𝗣𝗣𝗜𝗡𝗘𝗦𝗦 𝗧𝗛𝗘𝗥𝗔𝗣𝗬 ☆ JILIXOù les histoires vivent. Découvrez maintenant