trois.

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« - Salut, le rebel. »

Jisung leva le nez de son déjeuner et vit le nouveau venu s'asseoir face à lui.

C'était ce garçon, le seul qui avait ouvertement approuvé son morceau de bravoure ce matin. Lee Felix. Il avait pu entendre son nom lors de la distribution de paperasse, et ils avaient fait plus ample connaissance par la suite. Enfin, il s'agissait surtout Jisung qui n'avait cessé de lui glisser des blagues idiotes durant les activités de la matinée, arrachant des sourires à celui qui semblait être le seul à apprécier son humour, Monsieur Jang et les autres responsables de la thérapie lui ayant intimé plusieurs fois de se taire.

« - Salut. » Dit Jisung, la voix basse. « Tu viens en ami ou bien je te fais chier et tu viens me passer un savon ? Parce que si c'est ça, l'autre connard de Jang s'en est déjà chargé. »

Felix sourit discrètement, car "l'autre connard de Jang" ne se tenait pas loin de leur table, surveillant attentivement la pause déjeuner des patients.

« - T'inquiète, je viens pour te féliciter. T'as fait ce que je n'ai pas osé, et ce que d'autres ici n'ont pas osé non plus, tu sais ?

- Ah bon ? Je croyais que t'étais le seul à avoir apprécié mon geste.

- J'en discuté avec les autres et crois moi, t'as fait sensation. Changbin t'admire, Hyunjin te trouve courageux mais con, Minho te donne trois jour avant de te dégonfler et rentrer dans le rang. »

En l'écoutant, Jisung remarqua que le coréen de Felix était un peu maladroit, teinté d'un accent étranger.

« - T'es pas d'ici, je me trompe ?

- Exact. J'habitais en Australie, mais mes parents m'ont envoyé ici, chez une de mes tantes, pour m'inscrire dans ce centre.

- Vous n'avez pas ce genre de thérapie, là-bas ?

- Si, et je suis passé par quelques une d'elles. Mais aucune n'a fonctionné, ce qui a vraiment mis mes parents en rogne, au point où ils ne peuvent plus voir ma gueule apparemment. Donc ils m'ont refilé à ma tante pour ne plus la voir. »

Il racontait tout ça d'un ton bourré de cynisme. Si ça l'attristait, il le cachait bien.

« - C'est grave... Désolé pour toi.

- Pas besoin. C'est pas comme si ça me manquait d'avoir mes parents sur le dos tout le temps. Ma tante s'inquiète aussi, mais elle est déjà moins chiante.

- Si tu le dis. Mais tu penses que cette thérapie là va changer quelque chose ?

- Honnêtement ? D'un côté, j'ai juste envie d'en finir pour dégager d'ici au plus vite. Mes amis me manquent. »

Puis sa voix déjà basse diminua encore d'un ton pour ajouter :

« - De l'autre, j'ai bien envie de leur dire qu'ils peuvent se foutre leurs histoires de guérison dans le cul. »

𝗛𝗔𝗣𝗣𝗜𝗡𝗘𝗦𝗦 𝗧𝗛𝗘𝗥𝗔𝗣𝗬 ☆ JILIXOù les histoires vivent. Découvrez maintenant