𝗛𝗔𝗣𝗣𝗜𝗡𝗘𝗦𝗦 𝗧𝗛𝗘𝗥𝗔𝗣𝗬 ☆ JILIX

huit.

Il se regardèrent dans le blanc des yeux. Puis éclatèrent de rire.

Après tout, la situation avait bien de quoi faire rire : Deux garçons essoufflés, enfermés dans un cabinet de toilette (sachant la sortie du centre fermée à clef, ils avaient trouvé plus judicieux de se cacher que tenter de fuir). Felix appuyé dos contre la porte, Jisung assis sur la cuvette baissée.

Jang avait frappé un instant à la porte, leur hurlant de sortir, puis était reparti. Mais c'était sûrement pour aller chercher de quoi forcer le verrou. Il n'étaient donc pas tranquille pour bien longtemps.

« - Wow. » Felix rigolait nerveusement. « On s'est vraiment foutu dans la merde hein ?

- Oui. »

Est-ce qu'il pleurait ? Felix avait du mal à le dire, son visage étant enfoui entre ses mains.

« - Une dernière volonté avant de se faire trucider ? » Tenta-t-il sur le ton de la rigolade.

Jisung ne donna aucune réponse. Le silence laissant Felix entendre un sanglot tant bien que mal étouffé. Enfin, il releva la tête. Et ouvrit grand les bras, tandis que son visage couvert de larmes se crispait en une grimace gênée d'avoir à demander ceci :

« - Dernière volonté accordée ? »

Pour toute réponse, Felix s'avança vers lui et le serra dans ses bras. Et malgré son visage disparaissant contre son pull, il sentit bien les sanglots qui agitaient de nouveau son ami, et qui lui pincèrent le coeur.

Après tout, derrière l'insolence, il n'y avait qu'un garçon en peine. Il n'y avait même pas pensé, tant Jisung s'était évertué à le cacher, autant aux autres qu'à lui même.

Clac !

Le verrou avait cédé si vite qu'ils eurent à peine le temps de se retourner vers la porte.

« - Pédales de merde. » Cracha Jang, enragé. « Vos parents ne vous paient pas une thérapie de conversion pour vous voir faire ce genre de connerie. »

Face à lui, les deux garçons ne bougèrent d'abord pas d'un iota. Jisung releva enfin la tête, pas pour regarder Jang, mais le visage de Felix, à quelques centimètres du sien.

Et dans un élan d'une audace quelconque, il décida de combler cet écart en embrassant ses lèvres.

Ce serait mentir de dire qu'il ne faisait pas ça pour le plaisir de choquer le thérapeute déjà furieux. Ce serait également mentir de dire que, lorsque Jang vint les séparer en attrapant Jisung par les cheveux pour le jeter au sol, il n'y eut que la chute qui lui fit mal.

Merde, c'était leur premier baiser et sûrement le dernier. Leurs parents et les responsables du centre allaient tout faire pour les séparer, maintenant. Pour la première fois depuis le début de cette thérapie, Jisung regrettait ses actes de rébellion.

Trop tard, le pied de Jang venait déjà s'abattre sur ses côtes.

FIN