𝗛𝗔𝗣𝗣𝗜𝗡𝗘𝗦𝗦 𝗧𝗛𝗘𝗥𝗔𝗣𝗬 ☆ JILIX

quatre.

Bien qu'il n'avait pas spécialement de préjugés sur cette profession, Jisung se dit que la femme en face de lui avait tout de l'image que n'importe qui pourrait se faire d'une psychologue : coupe carrée poivre virant au sel, lunettes à monture épaisse sur le nez, bijoux de grosses perles en toc autour du cou.

Il s'était également permis un coup d'œil à son bureau, soigneusement organisé et décoré de quelques bibelots personnels. Le plus flagrant : un cadre en bois, visiblement peint par la main d'un môme de pas plus de cinq ans. Dedans, une photo de famille. Papa, maman et les enfants, tout beaux, tout sourire pour la caméra. Écœurant.

« - Alors... » Enfin, elle prit la parole, ainsi qu'un stylo et un sourire maternel façonné par des années passées à s'occuper d'enfants. « Comment vas-tu aujourd'hui, Jisung ?

- Comment croyez vous que quelqu'un qu'on envoie en thérapie se sent ? »

En entrant dans la pièce, il s'était juré de ne pas lâcher un mot, mais la méchanceté s'avérait aussi tentante que le silence.

« - Tu as raison, tu ne dois pas être au meilleur de ta forme. » Poursuivit-elle, très calme. « Les premiers jours sont toujours difficiles. Comment les as tu trouvés, d'ailleurs ? »

Il hausse les épaules.

« - D'après ce qu'on m'a rapporté, tu refuses de participer aux activités de thérapie, ou bien ne le fait que de force. » Elle tapait sur la table du bout de son stylo. « Jisung, te rends tu bien compte de pourquoi tu es ici ?

- ...

- Car tu es malade, n'est-ce pas ? C'est pour ça que tes parents t'ont inscrit dans ce centre, où des gens comme moi, comme monsieur Jang, œuvrent pour ta guérison. Mais cela ne se fera jamais si tu refuses de coopérer. »

Il du se mordre la langue pour ne pas répondre.

« - Mais avant les activités ou quoique ce soit, la première étape vers cette guérison est d'admettre que tu as un problème. Il faut que tu l'acceptes, que tu puisses le dire à voix haute : "je suis-"

- Non, vous avez un problème. »

La psychologue ne cilla même pas à cette remarque, se contentant de noter Dieu-sait-quoi avant de répondre :

« - Jisung, penses tu vraiment que le problème vienne de moi ? De tout les gens qui cherchent à t'aider ? »

Marre, marre, marre.

Il se leva brusquement, envoyant balader sa chaise d'un coup de jambes et le cadre photo devant lui d'un coup de main. Elle en resta bouche bée pendant que les deux objets se fracassèrent au sol.

« - Oui, exactement. Vous tous, c'est vous le problème. »

Il sortit sans attendre de réponse.