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12 :34 A.M- 1er avril 1994

             La pluie tombait du ciel à un rythme alarmant, les gouttes irisées éclaboussaient inlassablement les rues obscures de Londres. Personne ne marchait dans les rues de la ville cette nuit, car elles étaient trop humides et froides pour faire une balade de minuit. Le violent son du tonnerre grondait en fond, semant la terreur à n'importe qui osant sortir avec ce temps. La seule personne assez brave pour courir à travers ça est une femme. La pluie trempait ses cheveux auburn et les faisait tomber sur sa figure, faisant ressortir ses traits fatigués. Autrefois, elle était belle, et sans défauts, mais le stress constant avait crée des plis dans sa peau et un froncement de sourcil presque permanent. Elle ne portait rien d'autre qu'un jean skinny, un sweet, un imperméable et des bottes en caoutchouc. C'était tout ce qu'elle pouvait s'offrir.

Fissurant le ciel comme un fouet dans certains films d'aventure, le coup de tonnerre surprit tellement la femme qu'elle faillit faire tomber la couverture qui reposait sagement dans ses bras. Après s'être remise de sa frayeur, elle secoua obstinément la tête, ne laissant pas la tempête gagner. Elle continua de courir dans les rues trempées de Londres, les joues brûlées par la pluie froide – bien que ses joues soient déjà usées pour avoir pleurer comme elle l'avait fait. Pour une femme de son âge, elle pleurait beaucoup trop. C'était un défaut qu'elle espérait ne pas faire passer à l'enfant qu'elle portait dans ses bras, blottit loin du monde extérieur dans sa fine couverture. Mais elle savait que les troubles émotionnelles qu'elle causait en ce moment étaient assez pour lui passer ce trait de caractère.

Même avec la lumière que diffusaient les lampadaires dans les rues piétonnes vides, elle trouvait dur de voir où elle allait. Sa vision était bloquée par une sorte de liquide salé que le ciel ne créait pas, mais plutôt produit par son propre corps. Ses doigts étaient probablement les seules parties sèches de son corps. Ils étaient cramponnés à sa poitrine, seulement recouvert par la couverture. Bien que ce soit un mensonge. Il y avait bien plus qu'une simple couverture. Ce qui était à l'intérieur de la couverture : c'était ce qui était vraiment important.

Elle était allée chercher le bébé dans sa nouvelle chambre et était partie avec sans faire de bruit. C'était la nuit parfaite pour faire cette escapade. Si elle avait décidé que cet enfant était trop pour elle n'importe quel autre jour de sa vie, elle se serait fait prendre. Mais entre le grondement de la tempête, la pluie torrentielle et les fortes éclaboussures de flaque d'eau que faisaient les voitures dehors, c'était une nuit infaillible pour s'enfuir. Personne n'était dehors.

Rapidement, la jeune adolescente était devant les portes de l'orphelinat. Il semblait briller d'un mélange de pluie et d'ivoire, ainsi éclairé par les lampadaires, le faisant luire et rayonner. Cela donna du réconfort à la jeune femme, cet endroit semblait parfait. Son bébé sera en sécurité ici, elle le savait.

Plus bas dans la rue, courant le plus rapidement que ses pieds pouvaient le permettre, un jeune homme criait le prénom de la femme, sa voix désespérée et tremblante, craignant qu'elle ai fait la pire chose pour elle et pour l'enfant de deux mois. Quand il entrevit enfin son corps trempé par la pluie, il se précipita à ses cotés, poussant ses épaisses boucles brunes de son visage pour qu'il puisse la voir correctement.

« Anne... qu'est-ce que tu fais ? » Il questionna avec un ton anxieux et confus.

« Je lui donne une meilleure maison, » Elle répondit précipitamment, sans lui jeter un regard. Ses yeux restaient braqués sur le bâtiment en face d'elle.

« Je pensais que nous étions d'accord pour lui donner une meilleure maison ?» son regard vacilla sur elle, désorienté par son soudain changement d'avis.

Orphan-FrOù les histoires vivent. Découvrez maintenant