Chapitre 2

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Noah

Je me lève ce matin de mauvaise humeur. J'ai mal dormi et mon réveil n'a pas sonné. Les cours ont commencé il y a maintenant une heure et je viens à peine de réussir à m'extirper du lit par je ne sais quel miracle. Je rentre dans la salle de bain, retire mes habits et me faufile sous la douche. Les gouttes d'eau froide se baladent et dévalent mon corps. Cela fait du bien de sentir cette soudaine froideur contre ma peau mouillée et cela aide à mon réveil. Je baisse la tête et mes cheveux forment une sorte de barrière qui évite que l'eau ne s'immisce sur mon visage. En sortant, j'enfile un jean et un tee-shirt gris en vitesse. Je m'essuie les cheveux à l'aide de la grande serviette blanche posée sur le porte-serviette. Je prends la boîte ronde placée sur le rebord du lavabo et j'ouvre le couvercle puis j'attrape la matière du bout des doigts. J'amène le gel à mes cheveux et me coiffe face au miroir embué par l'humidité. J'ouvre la fenêtre et une vague d'air tempéré s'engouffre dans la pièce. J'essuie la glace de la paume des mains, en faisant de grands gestes de droite à gauche, de haut en bas. J'attrape mon parfum et en mets une touche. Si je dois arriver en retard, autant que je sois présentable. Je descends les escaliers et me dirige vers la cuisine. Je prends une pomme verte et l'observe avant de la croquer, y laissant l'empreinte de mes dents autour du gros trou que je viens d'y former. Je sors de la maison et ferme la porte à clé en prenant soin de les déposer sous le paillasson à l'entrée. Je cours jusqu'à ma voiture, manquant de tomber en dévalant les trois malheureux petits escaliers qui mènent au garage. J'ouvre la portière de ma voiture et y monte. Je la ferme et mets le contact avant que la radio ne se mette en route et que je démarre au quart de tour. Je serai bien resté au lit aujourd'hui mais j'ai besoin de voir le coach pour l'entraînement et je ne peux pas abandonner l'équipe.

Je roule prudemment jusqu'au lycée qui n'est pas très loin de chez moi. Je ne veux pas risquer un accident. Je trouve difficilement une place sur le parking du lycée et me dirige enfin à l'intérieur du bâtiment. Mes pas me guident dans cet endroit maintenant familier, quand soudain je l'aperçois.

La raison de mes nombreuses interrogations depuis que je l'ai vue hier après-midi : Emily.

Elle porte une chemise en jean clair rentrée dans une jupe noire évasée à mi-cuisses. Elle a aux pieds une paire de bottines noires à talons qui doivent lui tenir chaud, en ce beau temps. Son visage, bien que baissé, semble naturel. Seuls ses yeux sont ornés d'une touche de noir qui fait ressortir ses beaux iris bleus. Ses cheveux sont relevés en une queue-de-cheval qui lui va à ravir et elle porte des boucles d'oreilles en forme de perles, de couleur blanche. Elle ne va pas passer inaperçue pour son premier jour ici. Les regards seront tournés vers elle, et chaque détail de son physique et de sa personnalité sera passé au peigne fin. C'est ce qui se passe lorsqu'on est nouveau.

Elle est plongée dans son emploi du temps, je dirais qu'elle vient de sortir de l'administration. Elle se tient maintenant à trois mètres de moi et ne m'a pas encore vu, je décide alors de me racler la gorge. Elle sursaute, elle semblait vraiment concentrée dans la lecture de son document. Cela me fait rire mais à en croire le regard noir qu'elle m'adresse, elle doit penser que je me moque d'elle.

–Tu vas bien ?

–Euh, oui un peu perdue mais ça va. Et toi ?

–Tout va bien. C'est normal que tu sois déboussolée, c'est ton premier jour dans un nouveau lycée. Quel est ton premier cours ?

Elle regarde son emploi du temps une nouvelle fois et ses yeux remontent vers les miens pour me répondre.

–Littérature française.

–Viens avec moi, je t'y emmène. En B209 je suppose ?

–C'est bien ça.

–Accroche-toi, ça risque d'être difficile. La prof est ennuyante à en mourir. Puis tu arrives le mauvais jour. Trois heures de cours intensif avec elle, ce n'est pas du gâteau.

A la poursuite de nos rêvesOù les histoires vivent. Découvrez maintenant