A la poursuite de nos rêves

Chapitre 3

Noah

–Salut, je m'appelle Talia.

–Emily, répond-elle simplement.

–Je sais, j'ai entendu.

–Talia, ne l'agresse pas comme ça, elle va prendre peur, lui dit Cody.

Emily se retourne et semble amusée tandis que Talia nous tire la langue comme une enfant. La professeure continue son cours mais cela importe peu mon amie qui n'arrête pas de questionner Emily.

–Où habites-tu Emily ?

–En fait, je suis la voisine de Noah.

–Ah, c'est donc de toi qu'il nous parlait hier soir ?

Je fais les gros yeux à Talia et souffle, excédé par son attitude de gamine. Elle se reprend vite auprès de sa voisine de classe.

–Je plaisante. Tu pourrais manger avec nous à midi, pour faire connaissance.

–Je ne voudrais pas vous déranger. Je pense que je vais aller retrouver mes frères pour voir comment ils s'en sont sortis pour cette première matinée de cours. Ils ont eu rendez-vous avec le coach pour l'entraînement de cette après-midi et je sais que ça leur tenait à cœur.

–Dans ces cas-là, propose leur de venir déjeuner avec nous, propose-t-elle un peu trop fort en se tournant vers nous.

–Vous avez un commentaire à faire part à la classe mademoiselle Smith ?

– Pas du tout madame, excusez-moi.

Talia se renfrogne et baisse les yeux sur son cahier ce qui arrache un petit rire à Emily.

Le cours semble durer une éternité. Cette prof est la pire qu'il puisse exister. Ses cours sont ennuyants à mourir et sa voix est tellement aiguë qu'on pourrait croire qu'elle a un problème de cordes vocales. Quand la sonnerie retentit enfin, tous les élèves se lèvent rapidement avant de prendre la sortie, s'empressant de retrouver leur liberté et d'aller manger. J'attends Cody, qui parle à Talia. Quand mon meilleur ami s'avance vers moi, les filles le suivent. Talia s'adresse à Emily, cette dernière l'écoute attentivement en hochant la tête de temps à autre.

–On va manger chez Lugio's ? propose Cody.

Talia et moi échangeons un regard et nous hochons vivement la tête. Ce restaurant italien est le meilleur de la côte Ouest, sans aucun doute. Puis le responsable, Lugio est le frère d'un bon ami à nous, ce qui nous permet de pouvoir aller manger là-bas régulièrement à petits frais.

–C'est bon pour toi aussi Emily ?

–Oui pourquoi pas. Laissez-moi justes deux petites secondes pour prévenir mes frères que je viens avec vous.

Cody lui adresse un sourire et nous attendons quelques instants qu'elle finisse de taper son message. Elle s'avance vers nous et marche à mes côtés, abordant un sourire. Cody passe un bras sur les épaules de Talia. Emily reçoit un message, elle le lit et elle fait une petite grimace avant de nous annoncer qu'ils ne se joindront pas à nous pour le déjeuner.

–Tu as deux frères, c'est bien ça ?

–Oui, des jumeaux. Jason et Aaron.

–Ils sont tous les deux dans une équipe de sport ?

–Oui, ils sont aussi inscrits dans l'équipe de football américain.

–Ah, ce sont donc eux les nouvelles recrues ? Tu sais quels postes ils jouent ?

–Ce sont des quaterbacks, dit-elle simplement.

Nous arrivons devant l'enseigne du restaurant et Talia pousse la porte alors que Cody et Emily restent en retrait pour terminer leur discussion que j'écoute d'une oreille.

–Mes amis !

Lugio s'avance vers nous et nous salut d'une accolade tandis qu'il embrasse Talia sur la joue.

–Une petite nouvelle je suppose ? demande-il à l'intention de ma voisine.

–Emily, dit-elle en lui tendent la main, un sourire aux lèvres.

–Pas de ça avec moi, je t'en prie.

Il s'avance vers elle et la prend dans ses bras, ce qui semble la surprendre mais elle se laisse faire sans dire mot.

–Bon, asseyez-vous avant qu'il n'y ait plus de place. Mettez-vous où vous voulez, j'arrive.

Nous avançons dans l'arrière partie du restaurant et prenons place à une table de quatre dans un coin au calme. Les filles s'assoient côte à côte sur la banquette tandis que Cody et moi prenons place sur des chaises en face des filles.

–Alors vous êtes la bonne bande d'ami de cette classe ?

–C'est ça, confirme Talia. On se connaît depuis notre enfance. Cody et moi habitions dans le même petit quartier de fonctionnaire et nos pères travaillaient dans la même boîte. Puis un jour Noah a débarqué dans nos vies. C'est comme ça qu'on est vite devenus inséparables.

Emily nous pose des questions pour en savoir un peu plus sur les gens avec qui elle partage son repas. Lugio arrive et nous donne les cartes. Personne ne l'ouvre sauf Emily, qui ne connaît pas les plats servis ici. Ses yeux balayent rapidement la carte pendant que nous commandons.

–Et toi Emily ? Qu'est-ce que tu prends ?

–Je vais prendre comme vous.

–Quatre raviolis au fromage arrivent.

Lugio s'en va et nous reprenons notre discussion.

–L'italien. Ma nourriture préférée après la nourriture française. C'est tellement bon. Je crois que je pourrais partir vivre en Italie seulement pour ce qu'ils servent à manger.

Son ton nous fait rire. Lorsque Talia s'approche de Cody pour l'embrasser, Emy affiche des yeux ronds. Je pouffe en voyant son expression.

–Ils sont ensemble depuis trois ans, j'explique.

Son attitude se relâche, elle semble se rendre compte que rien de grave ne se passe et elle affiche un sourire.

–Je croyais que vous étiez frères et sœurs, vous vous ressemblez tellement.

–La consanguinité, ce n'est pas trop notre genre, s'exclame Cody au bord du fou rire. Hein Talia ?

Emy devient tout à coup rouge et ne peut s'empêcher de rire. Quant à Talia, elle n'arrive pas à répondre à son copain tant elle est occupée à essayer de reprendre son souffle. La discussion se poursuit, sur des sujets plus sérieux et nos plats arrivent rapidement.

–Oh mon Dieu. C'est délicieux !

–Je te l'avais dit, répond Talia avec un clin d'œil.

Nos assiettes se vident rapidement et nous nous levons pour aller payer. Emily farfouille dans son sac et se met à souffler en balançant sa tête en arrière.

–Dites-moi que c'est une blague. Je vais les tuer.

–Qu'est-ce qui se passe ?

–J'ai toujours de l'argent dans mon sac au cas où j'irais manger avec des amis comme aujourd'hui. Mes frères ont dû me le prendre. Je ne trouve plus rien.

–Ce n'est pas un problème, je t'offre le repas.

–Non, vraiment, ça me met mal à l'aise. Je vais me débrouiller.

–Et comment ? Tu n'as pas un brin d'argent sur toi, dis-je dans un petit rire. Je t'assure, ça me fait plaisir. Tu me remercieras en me présentant les petits prodiges de notre sport favori.

–Merci beaucoup, dit-elle en rougissant.

Je paye l'addition pour tout le monde et nous reprenons la route jusqu'au lycée dans la bonne humeur.