Chapitre 1

65 8 6
                                    

[EMMA]

Maison.8h14.

Ce matin, c'est la rentrée. Je rentre en 2ème année de lycée. Mon test d'identification aurait eu lieu dans une semaine si je n'avais pas eu la chance d'être une Âme Pure de longue génération. La chance... Un trop grand mot, utilisé la plupart du temps de manière inappropriés. Si un jour, il vous arrive de passer par Fenice, vous pourrez voir à chaque coin de rue, cette phrase gravée éternellement dans la pierre :

« Une seconde chance de vivre»

Une simple idéologie, du vent. Toujours en rapport à cette guerre, comme si le fait de persécuter les Spiritis était le rêve de chacun. Pendant ce massacre, nous avons été totalement détruit. Cette population, cette secte dira-t-on, mystérieuse et interdite, nous font peur. À moi également. Je me sens coupable parfois, de penser de manière raciste, d'avoir peur d'une chose que je ne connais pas. Mais un mythe entier c'est crée sur ces personnes, diabolique et sanguinaire. Le fait de les persécuter annule entièrement le terme «vivre», car lorsque quelqu'un tue, il détruit 2 vies, celle de la victime, et la sienne, le meurtrier. Et le fait de survivre pendant que d'autres meurt nous enferme dans une culpabilité sans fin.

Je ne sais pas pourquoi, mais depuis quelque temps, l'histoire de notre ville m'intéresse de plus en plus. Sûrement par peur de découvrir la véritable identité que peuvent cacher de proches connaissances. Sûrement par peur de se sentir trahis. Par peur et peut-être par curiosité, tous simplement. La culpabilité, le stress, mon étrange sérénité vis-à-vis de la nature de mon âme. Tous.

Histoire. 8h33.

Mon esprit vagabonde, comme toujours, entre les interlignes de mon cahier, dessinant sans cesse des courbes abstraites, pendant que le professeur entame, comme à son habitude, son monologue quotidien. La routine. Celle que j'aime et que je n'échangerais pour rien au monde. Toujours dans mes rêves, la réalité me rattrape, non pas par hasard, mais parce que Amandine m'en voit un morceau de papier :

[ C kan ton test d'identification ? ]

Tiens, à ce que je vois, je ne suis pas la seule préoccupée par ça. J'attrape une feuille de papier et écrit rapidement.

[ Ch'uis immunisée : 11gs de APures ! ]

J'envoie rapidement mon mot, sous forme de boulette, à travers la classe. Am le lit et me sourit d'un air envieux. Chacun stresse, même si la plupart de nous savent déjà qui ils sont. Mais les pensées sont les mêmes pour tous : «Et si j'étais différent de ma famille ?», «Et si on m'avait menti...». Car nous pouvons naître de parents AP, et s'avérer être des Spiritis. Ou inversement, même si généralement, on tient de nos alleux.

Depuis quelques minutes, un silence de mort règne sur la classe, ce que je trouve étonnement suspect. Je lève la tête et chacun d'entre-nous sommes rêveur, perdu et anxieux.

LE PROF : Je sais que la période des tests sont bientôt terminés. La plupart d'entre vous ont déjà reçu leur confirmation d'identité, et je les félicite. Malheureusement, déjà l'année dernière, nous avons eu affaire à un grand nombre de départs tragiques, et j'en suis encore retourné. Alors s'il vous plaît, concentrez-vous, il et temps de penser à autre chose et de libérer votre esprit sur un tout autre sujet. Allez, au travail !

La classe souffle mais on obéis. C'est le meilleur moyen d'affronter nos angoisses : les ignorer et vivre avec.

_________________________

Alors, l'histoire vous plait ?

FENICEOù les histoires vivent. Découvrez maintenant