Chapitre 5

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[JADE]

Salle d'attente. 8h08.
Nous sommes enfin, réunies, toutes les 3, pour la première fois depuis le départ d'Alice. Les larmes brillent encore dans le creux de mes paupières, mais le soulagement d'une telle bonne nouvelle les empêche de s'échapper. Je prends Am dans mes bras, sentant son cœur battre, et ses épaules remuer au rythme de ses sanglots. Emma nous regarde, souriant, d'un air bienveillant. Mais elle ne comprend pas. Elle, ainsi que sa famille, anobli par Fenice, ne comprennent pas. La souffrance de l'attente, la peur de la trahison, la libération ou la destruction de ce qu'on fut pendant 16 ans. Emma sait depuis la naissance qui elle ait, nous que depuis peu.

Amandine relève la tête et souris. Elle regarde derrière moi une silhouette dont je voir l'ombre sur le mur. Elliot.

Elle se détache et court rapidement vers lui, lui sautant dans les bras en riant, lui, la faisant tournoyer autour de lui, pendant que la robe en soie bleue de celle-ci fouette l'air de son tissus léger. Jamais on avait vu de pareil amour. Un amour unique, qui nous éblouit depuis bientôt 3 ans. Je m'assied à côté d'Emma, pleurant silencieusement de joie devant le couple remplis de bonheur.

MOI : On pleure ?

EMMA : Évidemment !

MOI : Tu as de la chance tu sais !

EMMA : Oui, j'en ai conscience. Et je trouve ça injuste que vous soyez obligée de faire ça alors que moi non.

MOI : Tu es une Pûre que veux-tu. Au moins, tu n'a pas à te plaindre.

EMMA : Oui, je remercie chaque jour Dieu de m'avoir épargner. Mais ce genre de situation rapproche les gens, qui se soutiennent et s'encouragent. C'est même grâce à ça que certaines personnes se rencontrent et s'aiment.

Elle regarde de nouveau Amandine et Elliot, s'embrassant et riant de bonheur.

MOI : Tu ne pourras pas sourire éternellement. Un moment, tu vas devoir te confronter à tes sentiments.

EMMA : L'Amour naît de la peur et de la souffrance. Du courage réciproquement échangé entre deux personnes. Regarde autour de toi. Tous est basé sur l'entraide et le partage de sentiments ressentis par 2 personnes en même temps. Ce qui fait que les gens se comprennent. Et pour ce qui est de mon sourire, il est pour Amandine et uniquement pour elle.

Je la prends dans mes bras et je lui souffle à l'oreille.

MOI : On n'aurait pas pu continuer sans elle.

Elle acquiesce en souriant. Je sais que le départ d'Alice la fortement affecté. Elle qui était une sœur pour elle. Mais elle a su se relever sans plaintes. Mais sa carapace ne restera pas indestructible éternellement.

[EMMA]

J'adore Jade. J'adore Amandine. Mais j'ai cru un instant que j'allais la perdre. De la même manière que j'ai perdu Alice. Sur un mystère, un néant. Ma mère m'a toujours dit «Ne t'attache jamais au gens. Tu finiras de toute manière par souffrir». Pourtant, d'après un grand auteur, dont j'ai lu tous les ouvrages «On ne peut sortir du labyrinthe de la souffrance. C'est un cercle vicieux infini et interminable car la souffrance est omniprésente. Le tous, c'est de choisir qui nous fait souffrir». J'avais choisi Alice, Am, Jade et Justin. J'avais envie de souffrir de la bonne manière, par les bonnes personnes.

Le cœur battant, les larmes maintenant sèches sur mes joues, je rentre à la maison. Je passe par la rue principale, la tête baissée. Je repense à ce que m'a dit Jade, à mon visage sans cesse illuminé, qui camoufle en réalité une souffrance inaudible. «Seul les gens malheureux écrivent des histoires». Un cri me sort alors de mes pensées. Une femme, dans son salon, la fenêtre grande ouverte, hurle de douleur. Ce n'est pas une blessure physique, je le sais. C'est une blessure du cœur, de l'esprit, de l'âme...

«Mon bébé, pourquoi mon bébé ?!»

«Jonathan, mon fils, tu aurais eu 17 ans aujourd'hui !»

«Foutue dictateur, ils vont me le payer»

Les voisins et le mari accourent, les mains sur ses épaules pleurant avec elle. J'hésite, mais fait demi-tour et me dirige vers la maison. Les larmes, qui étaient jusque là sèches, sont réapparut. Le vent me fouette le visage, le froid me glace le sang.

Je ne frappe pas à la porte grande ouvert, je ne dis rien, j'arrive près de la femme, et m'agenouille auprès d'elle.

LA FEMME : Qui...êtes-v...vous ?

MOI : Peu importe qui je suis. L'important, c'est qui vous êtes. Vous êtes une femme incroyable, qui a toujours travaillé dure pour le bonheur de son fils et de son mari. Vous avez fait de votre mieux pour l'éduquer à devenir un véritable homme, brave et respectueux. Jonathan était quelqu'un de bien. Et peu importe où il est, et peu importe ce qu'il aurait dû être, il a vécu une vie remplie d'amour, de bonheur et de soutien. Il est parti en homme bien, la tête haute, toujours pour vous. Ses dernières pensées étaient certainement destinée à sa mère chérie. La difficulté du deuil n'est qu'élevée, pourtant, c'est ce qu'il aurait aimer. Vous êtes courageuse. Je le sais.

La femme me regarde d'abord d'une air perplexe et sans que je puisse m'y attendre, elle me prend dans les bras, me serrant tellement fort que ma respiration en est coupée. Mais je m'en fiche. Elle se détache, au bout de quelque secondes, et me dis.

LA FEMME : Vous êtes une jeune fille bien, Emma. Ne l'oubliez jamais. Je vous remercie sincèrement pour tous. Il est temps maintenant de se rappeler de lui comme l'homme qu'il était, et non comme l'homme qu'il aurait du être. Reprenons un nouveau départ.

Je reprends alors mon chemin, déterminée à me tracer une toute nouvelle route, une toute nouvelle destinée.

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