FENICE

Chapitre 6

[EMMA]
Chambre d'Emma.19h32.

Je ne pense qu'à cette femme. Je ne pense qu'à mes amies, qu'à la souffrance qui m'entoure, si proche, mais qui ne me touche pas. Je pense à ce halo de protection et de chance qui m'entoure et à cette culpabilité omniprésente à l'intérieur de moi.

Je suis une égoïste. Je pense à moi alors que d'autres meurent. Je parle sans savoir, console sans rien connaître de leur sentiments. Am et Jade le savent. Elles se comprennent, se parlent car elles ressentent les mêmes sentiments. Moi je n'ai personne. Je n'ai que les regards de ces gens, me dévisageant, me haïssant sans me connaître et...

Je n'ai personne. Je suis seule. Cette carapace avec laquelle je me protège n'est là que pour me protéger de ma solitude. On pourra toujours me dire que j'ai des amis, ce vide dans ma poitrine me convaincra du contraire.

Justin. Il était mon ami. Il ne l'ai plus. À trop être heureuse, j'en suis devenue naïve, à comprendre à 16 ans seulement que le monde n'est que le bal de la fourberie.

[JUSTIN]
Chambre de Justin. 19h45.

Emma me manque. La sœur que je n'ai jamais eu. Mais elle m'a détruit. M'a espéré mort. Du moins, d'après ce que j'ai compris. Demain sera un jour banal, pourtant, je suis pressé d'y être. De la voir et de lui parler. Elle m'ignora certe, mais je la verrai. Elle me manque, je ne saurai l'expliquer.

---------------LENDEMAIN-------------

Salle commune du lycée. 10h23.

Depuis ce matin, je cherche Emma mais impossible de la trouver. Je décide de l'attendre sur sa table habituel, où elles s'installent souvent avec ses amies. Je la vois arriver, seule, sans Jade ni Amandine. Temps mieux, je voulais lui parler seul à seule.

MOI : Salut ! Elles sont où tes potes ?

EMMA : Là-bas.

Elle pointe du doigt ses deux amies, discutant près des casiers.

EMMA : Tu m'avais dit de venir seule alors...

MOI : T'as bien fait. Je voulais m'excuser de t'avoir mal parlé...

EMMA : Tu n'as pas à t'excuser, c'est moi la salope dans l'histoire. J'aurai pu être heureuse pour toi, je suis stupide...pardon.

MOI : Tu as la chance de ne pas vivre ce moment... l'identification... Mais...

EMMA : Je sais, je ne comprends pas ce que vous ressentez, et c'est pour ça que personne ne se confie à moi...

Je ne réponds rien. Je n'allais pas dire ça, mais elle venait de crier à haute-voix mes pensées les plus cachée. Une idée surgit alors de mon esprit.

MOI : Emma, tu aimerais... passer le test ? Enfin histoire de comprendre un peu mieux.

Elle ne s'attendait sûrement pas à une telle question. Elle reste quelques secondes bouche bée, l'air remplis d'incompréhension.

EMMA : Mais tu sais très bien que c'est...

MOI : Impossible !? Eh bien, pas tant que ça.

EMMA : Oui pourquoi pas, mais on ne peut pas, je ne suis pas inscrite. Et même si je le pouvais, je connais déjà le verdict alors...

MOI : Mais il y a le test, la porte de bois... Même si je savais, enfin été certain de ce qui m'attendait, la peur était pourtant là.

EMMA : L'idée me plairait mais...

MOI : C'est beaucoup plus probable que tu peux l'imaginer.

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