Tout ce que nous avons brisé

23 : 11

— Je me sens con de ne pas avoir remarqué ce que tu ressentais... mais tu avais l'air d'être heureuse. Tu étais tellement souriante tous les jours. Pourquoi tu ne m'en as jamais parlé? Tu savais que tu pouvais tout me dire.

— Tu me voyais toujours comme ce torrent de vie. Tu m'avais même dit que c'était ce qui t'avait plu chez moi quand on s'était rencontré. Le problème avec les torrents c'est que dès qu'il y a trop de pluie, ils débordent de leur lit et entraînent tout ce qu'il y a autour d'eux. Je n'avais pas envie que t'aies à subir ce que je traversais. Je ne voulais que ton bonheur.

— J'ai l'impression d'avoir abandonné trop vite tout ce qu'on avait, de ne pas avoir assez cherché à te recontacter. Je t'ai juste laissé filer...

— Et pourtant sans le savoir, tu m'as offert la plus belle preuve d'amour en ne t'obstinant pas à me chercher. Tu m'as laissé m'en aller pour me redécouvrir et c'est tout ce que je souhaitais.

— J'ai essayé de te retrouver pendant des mois. C'est ton frère qui a fini par me dire que tu étais partie à New-York. Et la première idée qui m'est venue c'était d'acheter un billet d'avion et de te rejoindre. Quand je suis arrivé là-bas, je me suis juste posé sur un banc de Central Park et j'ai réalisé que ce que je faisais ne servait à rien, qu'il n'y avait aucune chance que je te croise dans cette ville gigantesque. J'ai pris conscience que si tu avais décidé de tout quitter c'était pour une certaine raison. Je suis donc reparti en espérant que tu réapparaîtrais dans ma vie, mais tu n'es jamais revenue avant aujourd'hui.

— Il ne me restait plus rien dans cette ville mis à part toi, Jonah. Et j'avais peur que tu me déteste après t'avoir quitté sans rien dire.

— J'ai essayé de t'en vouloir, de tout mon être, mais j'ai préféré souffrir et désespérer... Je t'aimais trop pour te détester Rose.