Chapitre 4

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Je me suis endormie presque immédiatement après avoir posé la tête sur mon oreiller, la douleur et mes pleurs m'ont complètement épuisée.

Je suis réveillée par ma sonnerie de téléphone. Le générique de Game of Throne m'agresse les tympans, faut vraiment que je change cette sonnerie. Je me tourne vers mon portable et gémis, surprise par la douleur qui accompagne mon mouvement. J'essaye d'ouvrir les yeux, mais je sens qu'ils sont gonflés et je n'ai vraiment pas la force de lutter avec eux. Je tâtonne pour trouver mon téléphone et décroche en priant de toute mon âme pour ne pas tomber sur mes parents.

- Allo ?

- Coraline ? C'est Jimin, je te réveille ?

Oh non, pas toi, t'es bien la dernière personne avec qui je voulais parler...

Je grogne un non, qui peut être facilement traduit par un "Oui tu me réveilles connard"

- Ahh, euh tu es disponible aujourd'hui ? Je voudrais m'excuser pour hier soir et m'expliquer...

Ça dépend, tu comptes encore me lâcher au bout de trente minutes après m'avoir fait poireauter pendant deux heures ? Je pose mon bras libre sur mes yeux.

- Euh écoute, je sais pas si j'ai envie de sortir dehors aujourd'hui.

- En fait, je voulais te faire venir chez moi pour discuter calmement, car je ne pourrais pas te dire certaines choses en extérieur.

- Mais c'est quoi ta vie ? Alors je ne voulais absolument pas le dire à voix haute, mais au diable les bonnes manières, il ne les mérite pas !

À l'autre bout du fil, je l'entends éclater de rire.

- Je t'expliquerais tout quand tu seras là, répondit Jimin. Je peux passer te chercher en voiture dans une petite heure ?

- ...désolée, mais je ne veux vraiment pas bouger aujourd'hui, peut-être une autre fois. J'espère surtout ne jamais te revoir. À chaque fois que je suis avec toi mon frère, il m'arrive une merde.

- S'il te plaît, je me doute que je t'ai énervé, insiste Jimin. Mais laisse-moi juste une chance de m'expliquer et après, si tu veux plus me voir, je t'embêterais plus.

Il a raison sur le fait que je ne veux pas le voir. Mais hors de question que je le laisse partir sans lui avoir dit le fond de ma pensée ! Et la réparation de mon portable bien sûr !

- OK, dis-je sans enthousiasme, mais ça ne semble pas le déranger, satisfait de m'avoir fait plier.

- Parfait, donne-moi ton adresse je viens te chercher en voiture.

Je lui donne mon adresse. Il me dit qu'il vient me chercher dans une heure puis raccroche.

Je laisse tomber le portable sur mon matelas et moment pour achever mon réveil. J'enlève mon bras de mon visage pour venir appuyer sur mes yeux avec mes paumes. Je finis par ouvrir les yeux, difficilement à cause du gonflement. Putain je dois ressembler à un crapaud...

J'attrape mon portable pour regarder l'heure.

9h08... SÉRIEUSEMENT !? Mais qui réveille les gens à 9h du mat un...on est quel jour ? Dimanche...d'où il réveille les gens à 9H du mat un dimanche ?? Mais t'es qui pour avoir autant d'audace ?

Je m'extrais de mon lit et file à la douche. Sous l'eau, j'en profite pour regarder l'état de mes blessures. J'ai des hématomes sur la poitrine et les jambes, finalement le ventre est plutôt bien épargné. Mes avant-bras ont bien pris aussi et j'ai pas encore osé regarder mon visage. Je finis par quitter l'habitacle et je me plante encore toute mouillée devant le miroir. Je repousse derrière mes oreilles les mèches noires qui se sont échappées de mon chignon. Ma lèvre est bien entaillée et ma pommette est gonflée et violacée. Je porte la main à cette dernière et l'effleure du bout des doigts puis j'appuie suffisamment pour ressentir une douleur. J'en conclus que ce n'est pas cassé, mais ça fait hyper mal et se maquiller pour cacher la marque ne va pas être simple. Je regarde mes yeux, j'ai dit crapaud ? Plutôt un hamster avec une conjonctivite ! Je mouille deux cotons, et les pose sur mes yeux. J'attends quelques minutes assises sur les toilettes que le froid les fasse dégonfler. Je sais qu'ils ne vont pas dégonfler si facilement, mais j'espère leur faire un peu de bien. j'en profite pour me sécher aussi, doucement, pour ne pas me faire mal.

Chantilly à l'arsenicOù les histoires vivent. Découvrez maintenant