Chapitre 11

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- « Bon, Granger, ouvre bien tes oreilles car tu l'entendras aujourd'hui pour la seule et unique fois, je regrette les propos que j'ai tenu ce matin à ton encontre, j'ai été inutilement agressif ».

Ces phrases ne semblèrent pas calmer Granger qui continua à pleurer la tête enfouie dans son coussin.

- « Granger, ce n'est pas pour moi que tu pleures ? ».

- « Non », dit-elle en relevant légèrement le visage.

Malefoy poussa un soupir, s'assit près d'Hermione et commença à lui caresser le dos. Ce geste sembla l'apaiser.

Elle finit par se redresser.

- « C'est l'anniversaire de Ron aujourd'hui. Je m'en fiche de ce que tu penses de moi ».

- « Tant mieux alors. Et arrête de pleurer, tu es encore plus laide que d'habitude ».

- « Va-t-en, tu n'as vraiment pas de cœur ! Tu n'as donc jamais éprouvé aucun sentiment, tu sembles toujours si distant de tout. L'amour, le véritable amour, je pense qu'effectivement tu es incapable de ressentir un tel sentiment. Laisse-moi. Tu crois que c'est une faiblesse, que tu as de la chance car tu ne ressentiras jamais une peine comme la mienne, mais tu as tort. Je souffre peut-être, mais c'est cela la vie, aimer, souffrir, rire, pleurer, ressentir, regretter, avoir des remords, car crois-moi, je pense souvent à tous ceux que j'ai blessé, ou même pire pendant la guerre, c'est pour cela que je veux devenir Auror, pour éviter une nouvelle guerre. Mais toi, tu ne penses qu'à ta petite personne, tu n'auras jamais personne pour qui pleurer, et je le regrette sincèrement pour toi », dit-elle avant de replonger son visage dans son coussin et de laisser ses larmes redoubler d'intensité.

- « Tu as tort. J'ai déjà aimé et j'ai perdu, mais tout le monde n'est pas comme toi à s'apitoyer sur son sort. Tu dois apprendre à maîtriser tes émotions ».

- « Drago, j'espères qu'un jour tu comprendras que ces émotions, dont tu parles avec dédain, font de toi une meilleure personne, tu peux ressentir de l'empathie, je suis sûr que tu n'étais pas comme cela avant, je ne sais pas ce qu'il s'est passé.

Hermione enregistra la phrase qu'il venait de prononcer :

Qui as-tu perdu ? »

- « Ma mère », dit-il s'en même savoir pourquoi il avait répondu, en temps normal, il se serait énervé, il aurait refusé de se dévoiler, mais sa voix pouvait être si douce, si amicale, si bienveillante, elle faisait céder ses barrières.

- « Je suis désolée, je ne savais pas. Quand cela est-il arrivé ? ».

- « Deux jours avant que vous veniez me récupérer au Manoir ».

Hermione ne savait quoi répondre, sa mère était morte juste avant sa libération. Elle était sûrement morte pendant leur captivité, elle avait pu être tuée par leurs ravisseurs.

- « Je suis vraiment désolée ».

- « C'est bon, je n'ai pas besoin de ta pitié, je vais très... », dit Malefoy en se relevant pour quitter la chambre. Malefoy n'eut pas le temps de tourner la poignée de la porte qu'il sentit les bras d'Hermione entourer son torse.

Il n'osait plus bouger, il trouvait agréable la chaleur du corps d'Hermione contre le sien jusqu'à ce qu'il sente des soubresauts, elle avait recommencé à pleurer.

- « C'est comme ça que tu me réconforte en trempant ma chemise avec tes larmes ? ».

Hermione desserra légèrement son étreinte, elle releva la tête vers Malefoy qui essuya ses larmes d'un revers de sa main. Il laissa sa main sur la joue d'Hermione et la descendit le long de son visage, jusqu'à son cou, puis son épaule.

Apprends-moi à revivreOù les histoires vivent. Découvrez maintenant