Invisible

Le déclencheur

Je me réveillai le lendemain avec un torticolis douloureux.

Je fis quelques étirements pour le chasser et m'habillai en vitesse.

Je ne sais pas pourquoi mais je choisis des vêtements voyant que je n'avais jamais portés et me fis même une tresse.

J'étais d'humeur joyeuse sans le vouloir et pour une raison qui m'échappais.

Je descendis donc pour déjeuner.

« Tu as fais le travail demandé, me demande mon père d'une voix que je ne lui reconnaissais pas.
-Oui...
-Malgré tes lectures impossibles ?
-...
-Je ne te fais pas travailler pour que tu passe ton temps sur un écran à lire des livres fantastiques qui ne t'apporteront rien dans la vie ! »

Sur ce, il se leva et m'assena une claque.

Je reculai, chancelante, une main sur ma joue.

Mais je ne dis rien. Me contentant d'hocher la tête et de m'assoir en serrant les dents.

Je ne voulais pas le blesser, ou être méchante avec lui mais je trouvais qu'il avait tord de frapper.

Je déjeunai en vitesse puis partie vers le collège.

Sur le chemin, je repensai à ce que m'avait dit Lina.

« Fallen ? Le beau garçon qui est arrivé cette année ? Je te préviens, il est à moi. »

Elle l'aimait, ça ne faisait aucuns doutes.
Mais comment supporter l'idée de voir ma meilleure amie avec le seule garçon dont je suis amoureuse ?

Je me trouvais stupide, ignorante et naïve.

Mais aussi égoïste.

Comment pouvais-je priver mon amie de l'amour ?
Parce qu'elle était sortie avec presque tous les gars du collège ?

J'étais égoïste et méchante.

Si elle le voulait, elle pouvait même se marier avec lui.
Avec son accord bien sûr.

Mais j'étais sûr que je n'allais pas le supporter.

Un trou étranger s'était formé dans mon cœur au moment où Lina avait dit ça.

Un trou douloureux et inconnu.
Un vide que je voulais à tout prix combler.

J'entrai dans le collège et cherchai Lina des yeux, bien qu'il était probable qu'elle soit avec d'autres filles.

Mais non.
Quand je la vis, elle n'était pas avec des filles, mais un garçon.

Je sentis le sol se dérober sous mes pieds tandis que je reconnaissais le garçon.

Le trou dans ma poitrine me plia en deux, et je hurla face à la douleur.
Pourtant, le cri n'attira personne dans ma direction.

Mais je m'en fichais.

La douleur était insupportable et je crus mourir de l'intérieur.
J'appelais « à l'aide » mais un son strident sortis de mes lèvres.

Il m'avaient trahis, ils m'avaient tués.
Lina et.... Fallen.

Puis le décor se brouilla devant mes yeux et se fut le noir.