La tenue

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Doc me mena hors de la salle.

« Tu as besoin de repos. Vraiment. C'est déjà un miracle que tu ne nous prennes pas pour des fous. On continuera les questions demain. »

Je n'avais pas objecté, me laissant guider à travers les couloirs sombres.

Doc ouvrit une porte et me demanda d'entrer en me disant qu'il s'agissait de ma chambre.

Je n'y croyais pas. Je faisais désormais partie d'un club. Du jour au lendemain.
Et j'avais eus beaucoup de révélations.

Je ne réalisais pas ce que ça impliquait.

J'entrai dans la pièce.

Elle était petite et sombre, comme dans une cellule de prison.

Pourtant, je tombai instantanément amoureuse de cette chambre qui me correspondait.

Avec juste une table pour mettre les choses importantes.

Je n'aimais pas lorsqu'il y avait trop d'espace et cet endroit était parfait.

La pièce se divisait en deux.
Il y avait de l'autre côté une salle d'eau petite et magnifique.

Une fois visité toute la chambre et que Doc soit parti, je m'effondrais sur mon lit.

J'avais dormi longtemps (trois jours) mais j'étais quand même épuisée par le flot de révélations qui venaient de m'être révélées.

Et soudain je pensais à un rêve.

Après tout, j'avais une imagination débordante et j'aurais très bien pu imaginer tout ça.

C'était la seule solution que j'avais trouvé.

Une échappatoire à mon destin.

Mais comment pouvais-je ne pas me réveiller ?

Je me pinçais plusieurs fois sans attendre grand chose, juste pour vérifier, mais rien n'y fit.

Non ! Je ne pouvais pas être.... magique !

Je le voulais mais ne le pouvait pas. Pour mon père, pour ma mère. Pour Lina.

Que pouvaient-ils penser ?
Avaient-ils prévenu la police ?

Je ne savais plus. Je ne savais plus rien.

Toc toc

Quelqu'un frappait à ma porte mais je n'avais pas envie de lui répondre.

Pourtant, je murmurais un: « Entrez » pour ne pas décevoir.

J'entendis la porte grincer en s'ouvrant et des pas réguliers entrer dans la pièce puis s'arrêter près de moi.

Mais je ne voulais pas regarder qui c'était.

« Eliona... »

Une voix connue qui me fis l'effet d'une décharge électrique.

Je me retournai et le vis, penché sur moi, l'air inquiet.

Fallen.

« Eliona, comment te sens-tu ? »

Il portait une pile de vêtements gris et noirs.

Pour moi ?

Je ne lui répondis pas.

« Eliona. Je.... je suis venu t'amener les vêtements dont... tu as besoin pour l'initiation. Tu dois te dire.... que ce qui se passe est un rêve, non ? »

Il était embarrassé.
Comme s'il avait été obligé de venir et que cela ne lui plaisait pas.

Évidemment !

« Comment peux-tu m'adresser la parole après ce que tu m'as fais ? »

J'avais sorti ces mots comme ça, tranchants comme des couteaux.

Fallen parut surpris.

Qu'avais-je fait ?

Je marmonnais des excuses alors que la culpabilité me faisait trembler et pris brutalement les vêtements de ces mains pour me diriger vers la pièce d'à côté.

Il me suivit des yeux et resta là, sans dire un mot, tandis que je me changeais à côté.

Il ne fallait pas que je pense à lui.
Sinon j'allais pleurer.
Et je ne voulais pas paraître faible devant lui.

Les vêtements étaient pile à ma taille. Mais lorsque je me regardais dans la miroir, j'eus un hoquet de surprise.

Il s'agissait de la même tenue que les autres mais en gris et les gants étaient plus petits.

Cela voulait dire que je faisais partie de leur club.

Invi...

Je cherchais une broche des yeux mais n'en vis pas.

Lorsque je revins dans la pièce principale, Fallen observait les murs, l'air surpris.

Je ne comprenais pas pourquoi mais ne posait aucune question.

Il me vit et s'approcha de moi.

Je baissais instinctivement le regard.

Il dégagea des cheveux de mon visage et m'accrocha quelque chose pour les retenir.

Je ne cessais de rougir.

Puis il s'éloigna et déclara :

« Invi est enfin parmi nous ! »

Je me regardai dans le reflet d'un meuble.

Il m'avait accroché une broche en forme d'étoile.

« Maintenant, je vais te laisser te reposer. Demain sera une longue journée. »

Il s'approcha, me déposa un baiser sur le front et sortit, me laissant immobile comme une idiote.

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