Chapitre 2 : Sirius et Regulus

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20 Août

Annoncer la nouvelle aux garçons fut un crève-cœur pour la fillette, qui n'avait trouvé le courage nécessaire que deux jours après la réception de sa lettre provenant de Beauxbatons. Elle avait attendu que la nouvelle soit officialisée par ce maigre bout de parchemin, qui sentait la lavande, et le sud de la France. Pour alléger sa peine, et se persuader que cette école lui conviendrait mieux, Andromeda lui avait passé un bouquin sur l'Académie magique Française, et son histoire. Elle avait dévoré ce livre massif de 600 pages en moins d'une journée. Et les conclusions n'étaient pas aussi évidentes que cela...L'école lui paraissait trop raffinée, la langue trop difficile à apprendre, l'uniforme trop léger, les coutumes trop étranges...Et la distance beaucoup trop longue.

Si elle prenait mal la nouvelle, dire la même chose pour les garçons serait un doux euphémisme.

Asteria avait attendu que ses parents décident, comme à leur habitude, d'aller déjeuner un dimanche midi chez la sœur de son père : Walburga Black, elle-même mariée à son cousin du second-degré. Ces repas traditionnels étaient une source de bonheur pour la jeune fille, puisqu'elle pouvait ainsi retrouver Sirius et Regulus et les soustraire à la pression constante de leur terrible mère, qui surpassait dans bien des domaines, Druella.

Elle écrivit une lettre pour chacun de ses cousins, la vieille du déjeuner, pour amorcer la bombe.

Elle ne fut donc pas surprise, quand Sirius fut le premier à l'accueillir, le jour suivant, avec une mine que l'on dirait sortie d'outre-tombe.

« Tu plaisantais j'espère, siffla-t-il lorsque les parents les eurent laissé gagner l'étage où demeuraient les chambres des deux garçons. »

Elle s'assit sur le lit, alors qu'il la détaillait avec une profonde tristesse, à peine masquée derrière son masque de colère.

« J'aimerais que ce soit le cas, mais tu sais que mon humour n'est pas aussi noir... »

Il le savait, il la connaissait mieux que quiconque. Depuis leur plus jeune âge, ils étaient un trio. Regulus l'enfant modèle, Sirius l'aventurier, et Astéria leur princesse. Un mois auparavant, ils avaient joué jusqu'à ce que le soleil se couche, dans le vaste domaine de Cygnus, leurs rires ricochant sur les murs, et le bonheur inscrit sur leur visage. Ils avaient longuement évoqué leur futur à Poudlard, persuadés qu'ils seraient dans la même maison.

« J'avais tout prévu...marmonna Sirius en s'asseyant à ses côtés.

― Moi aussi...

― Nous aurions été à Serpentard, sinon nos mères nous auraient déshérités, grâce au choixpeau ou par négociation avec le directeur...Et puis nous aurions été les meilleurs amis au monde. Tu m'aurais aidé à faire mes devoirs, et je t'aurais entrainé dans mes farces ! Et puis Reg serait arrivé l'année prochaine, et il n'aurait pas eu de difficultés à se faire des amis, puisqu'il n'aurait retrouvé ! C'était un plan génial !

― Je sais...Je suis...je suis désolée Siri... »

Elle ne voulait pas pleurer, parce que sa mère avait toujours dit que les larmes étaient une marque de faiblesse. Mais devant Sirius, c'était toujours plus facile. Il avait toujours compris son besoin d'exprimer.

« Hey...Ce n'est pas de ta faute..., murmura-t-il peiné. »

Il posa une main réconfortante sur la sienne.

« Si...Mère dit que je n'ai pas assez de caractère, et que j'aurais fini à Poufsouffle.

― Et bien je ne suis pas d'accord avec elle !

AsteriaWhere stories live. Discover now