« Oh non... »
Elle se leva, et martela ses deux derniers mots des dizaines de fois en faisant les cents pas.
« Hermione, écoute-moi !
- Il m'a quittée ! Cet... cette effroyable plaisanterie d'homme a eu l'audace de me quitter ! Dis-moi que je l'ai frappé Charlie ! Dis-moi qu'il ne tenait plus debout quand il est reparti ! »
Elle s'était retournée vers lui, le regard plein de colère, comme si elle le défiait de la contredire.
« Effectivement, tu l'as frappé, je me demande si tu ne lui as pas cassé le nez. Alors que tu piquais ta crise de rage et que Ron ne savait pas quoi faire, Luna est rentrée pour venir chercher de l'aide : j'étais le seul qu'elle connaissait à peu près et qui n'était pas sur la piste, elle est donc venue me voir et m'a expliqué rapidement la situation... Je suis sorti, et tu martelais encore mon frère quand je t'ai ceinturée. Il en a profité pour transplaner Merlin sait où, tandis que tu mettais encore des coups dans le vide et que tu m'as hurlé - et je cite - de "te laisser finir cet immonde salaud". »
Hermione ne comprenait pas ce qu'elle ressentait à cet instant : une suite illogique d'émotions la traversaient de façon complètement anarchique et elle ne pouvait plus réfléchir assez pour parler correctement.
« Après ? Que ?...
- Lorsque tu as été un peu plus calme, je t'ai lâchée puis j'ai chargé Luna d'aller à l'intérieur prévenir les mariés et leur dire que je m'occupais de la situation. Après, je t'ai emmenée marcher avec moi, puis tu as réclamé de l'alcool... Je sais que tu n'es pas du tout amatrice et j'ai essayé de te raisonner, mais tu m'as menacé d'aller écumer seule les bars de toute façon. Il n'était pas vraiment prudent de te laisser livrée à toi-même, alors je nous ai fait transplaner dans Londres où on a atterri dans un pub un peu louche, et j'ai perdu les comptes après ton sixième verre de whisky. Tu as... tu as beaucoup pleuré, beaucoup ri, et puis sur les coups de cinq heures du matin le patron nous a fait sortir. »
Le visage d'Hermione se décomposait au fur et à mesure du récit. Elle n'avait absolument aucun souvenir de leur épopée londonienne, et se demandait jusqu'où elle avait poussé l'humiliation.
« Après ça, tu voulais te promener au bord de la Tamise... on l'a donc longée, et... »
Il s'arrêta, un sourire aux lèvres, plus amusé que moqueur.
« ... et tu as décidé qu'il était l'heure de faire un petit plongeon.
- Non !
- ... si. Avant que j'aie pu faire quoi que ce soit tu avais sauté dans l'eau en riant comme une baleine, et tu as crié que tu étais sûr que - et je cite une nouvelle fois - "même bourrée, tu savais mieux nager que cette patate de Ron". »
En d'autres circonstances, elle aurait sans doute éclaté de rire.
« J'ai donc sauté pour te rattraper, et dès que j'aie pu mettre la main sur toi je nous ai sorti de l'eau et t'ai proposé de te ramener chez toi, ce que tu as refusé catégoriquement. J'ai donc fait la première chose qui m'est venue à l'esprit : j'ai transplané jusqu'ici. Chez moi. Je t'ai aidée à te changer, tu gloussais beaucoup en traitant mon frère de tous les noms, et puis tu t'es endormie comme un bébé à peine la tête sur l'oreiller. Enfin, j'ai envoyé un hibou à Harry et Ginny pour ne pas qu'ils s'inquiètent, et je me suis effondré sur le canapé. Tu as dormi ensuite jusqu'à maintenant, c'est à dire pendant environ une douzaine d'heures.»
Trop d'informations. C'était beaucoup trop d'informations à digérer d'un coup, au réveil, avec une gueule de bois épouvantable : en l'espace d'une nuit, elle s'était retrouvée célibataire, avait pris sa première cuite, s'était ridiculisée devant le frère de son ex qu'elle ne connaissait pratiquement pas et avait dormi dans un autre lit que le sien. Presque toute la journée.
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La Dragonothérapie - Charmione
FanfictionPour planter le décor, on est post-Poudlard, quatre ou cinq ans après la fin du 7ème tome (pas de l'épilogue, ça va de soi). Par rapport au transplanage, il est parfois utilisé sur de très longues distances, même si le Portoloin est plus adapté pour...