Chapitre 5

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Chapitre 5

Chamallow s'était endormi sous le bureau de Kira et la jeune fille composa sur son téléphone le numéro de sa cousine Lisa qui vivait à Miami.

— Hé, Kira ! Comment vas-tu ? lui répondit aussitôt une voix joyeuse.

— Je vais bien et toi ? Je prends l'avion tout à l'heure. Je serai à Miami en fin d'après-midi pour récupérer une fugueuse.

— Mais c'est fantastique ! J'espère qu'on va avoir le temps de se voir,

Kira jeta un coup d'œil vers le chiot.

— J'y compte bien !

Assis derrière son bureau, Brian eut un petit rire.

— Tu vas essayer de lui refiler Chamallow, c'est cela ?

Kira fronça les sourcils en masquant le micro de son téléphone.

Lisa et Kira étaient restées inséparables pendant toute leur enfance. À l'adolescence, leur besoin d'évasion et d'expériences nouvelles leur avaient généré des ennuis en cascades, péripéties diverses et autres déboires. Aussi, quand l'une s'était installée sur la côte est pour créer sa propre ligne de vêtements et l'autre sur la côte ouest pour enquêter, toute leur famille s'en était réjouie. Mais c'était sans compter sur les compagnies aériennes.

— Tu vas rester combien de temps, demanda la jeune styliste. Tu sais que ma maison est à ta disposition.

— En fait, on a réservé deux chambres au Royal Beach Hôtel, Brian m'accompagne !

— Miam !

Kira eut un petit rire. Lisa avait toujours trouvé le jeune homme à son goût.

— Mais si tu veux venir nous accueillir à l'aéroport, ce serait sympa ! dit-elle en jetant un nouveau regard vers le chiot.

— Mais bien sûr ! Dis-moi à quelle heure vous arrivez.

Kira entendit Brian ricaner dans son dos et se retourna.

— Quoi, qu'est ce qui te fait rire ?

Kira se jeta dans les bras de sa cousine dès qu'elle eut passé les contrôles d'identité de l'aéroport.

—Ah ! Que ça fait plaisir de te voir !

Vêtue d'une légère robe à fleurs, chaussée d'escarpins à hauts talons, légèrement maquillée, ses longs cheveux châtain flottant librement dans son dos, Lisa resplendissait de santé et de joie.

— Heureusement, la famille ne sait pas que tu es venue me voir ! dit-elle moqueuse.

Kira rit en mettant la petite cage contenant Chamallow sous le nez de Lisa.

— Regarde ! Toi qui as toujours rêvé d'avoir un chien, j'ai pensé à toi.

Comme elle s'y attendait, sa cousine fondit devant la petite boule de poils.

— Oh ! Qu'il est beau ! s'exclama-t-elle. Mais pourquoi tu te promènes avec un chien ?

Le chiot grattait la porte d'un air implorant.

— C'est une longue histoire, ce bébé cherche une nouvelle maman alors j'ai pensé à toi.

Lisa passa un doigt à travers la porte de la petite cage, ce qui fit frétiller le chiot d'excitation.

— C'est vrai qu'il est craquant mais, un chien, c'est beaucoup de responsabilités, hésita-t-elle.

Brian, qui venait de passer lui aussi les contrôles d'identité, s'était arrêté et suivait la scène des yeux avec amusement.

Lisa ne put résister, elle ouvrit la porte et prit le chien dans ses bras. Alors Kira sut qu'elle avait gagné.

— En plus, il ne fait presque pas de bêtises, dit-elle en riant.

Brian les rejoignit enfin et Lisa vint l'enlacer tendrement.

— Pourquoi ai-je l'impression d'être en train de me faire avoir ? lui demanda-t-elle.

— No comment ! répondit sommairement Brian en lui souriant.

Les deux cousines, toutes à leur joie de se revoir, s'installèrent avec le chien sur la banquette arrière de la voiture de Lisa et Brian, amusé, les écouta se chicaner tandis qu'adroitement, il immisçait le véhicule dans la circulation.

Ils burent un verre dans un des bars de l'hôtel puis Lisa les abandonna pour rejoindre sa boutique, emmenant avec elle le jeune chien.

Les chambres de Kira et Brian avaient vue sur la mer. Brian dans un geste familier, tata le matelas pour en tester le confort tandis que Kira téléphonait à Max.

— On est installés à l'hôtel, dit-elle. As-tu trouvé quelque chose sur Dracula ?

— J'ai visionné les images des caméras de surveillance de l'aéroport. Addison a bien pris l'avion avec ses deux copains. Elle a voyagé sous le nom de Sally Riverside. Une Addison méconnaissable avec une perruque noire coupée au carré. Richard Sanderson a utilisé son vrai nom pour passer les contrôles et Dracula avait des papiers au nom de Philip Bowie. On reconnaît bien sa bouille sur les images prises dans le hall de l'aéroport mais pour le moment ni sa photo, ni son nom, si toutefois c'est le sien, ne m'ont mené nulle part.

— On finit de s'installer et on loue une voiture. Brian vaut qu'on fasse un tour de reconnaissance de leur quartier. 

Blue noteOù les histoires vivent. Découvrez maintenant