Chapitre 5

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Kayla : On se réveille chérie !

Je n'ai même pas entendu mon réveil. Je suis assez fatiguée, mais le stress de cette première journée me réveille instantanément. Je me lève et remarque que Kayla est déjà lavée et habillée.

Comment elle peut déjà être prête alors qu'elle s'est couchée beaucoup plus tard que moi ?!

Moi : Tu es déjà prête ? lui demandai-je.

Kayla : Bah oui, les cours commencent dans 30 minutes.

Quoi ?! 30 minutes ?!

Je me lève soudainement d'une rapidité extrême, et file à la douche. Kayla rigole, je me disais bien que ce n'était pas normal...

Lorsque je sors de la douche,  je constate qu'il me reste 20 minutes pour être prête, ce qui est vraiment compliqué. Je me maquille un peu : mascara, blush et gloss, puis enfile un jean noir légèrement craqué et un haut en laine blanc assez court pour apercevoir ma peau bronzée.

Nous sortons de la résidence et nous nous dirigeons vers un petit chemin en pierre qui mène jusqu'à l'université. L'avantage des chambres universitaires, c'est que c'est à quelques mètres uniquement de nos cours. Nous marchons assez rapidement puis parlons de la soirée, Kayla m'explique qu'elle est rentrée à 4 heures du matin, et qu'Olivia a beaucoup parlé de moi négativement : le contraire m'aurait étonné...

Nous sommes arrivées, c'est immense. Comment je vais me retrouver entre toutes ces grandes salles, les longs couloirs et surtout, la foule d'élèves !!

Kayla : Bon, c'est ici que nos chemins se séparent bichette, m'informa-t-elle avec son grand sourire habituel.

Moi : Je ne sais même pas où est ma salle, répondis-je, perdue.

Kayla : Oh oui j'avais oublié de te dire, il y a des affiches là-bas qui indiquent dans quelle salle tu es par rapport à la spécialité que t'as choisi, m'informa-t-elle.

Elle me montre du doigt un grand mur avec un tas d'affiches collées dessus, situé derrière un grand groupe d'élèves qui se bousculent, je suppose qu'ils sont tous aussi perdus que moi.

J'acquiesce et elle me fait signe en partant, je m'avance vers le mur d'affiches. Je passe difficilement entre les élèves puis cherche mon nom, ou plutôt ma spécialité. Mes yeux défilent sur chaque fiche une par une puis je finis par trouver ma salle, la 18.

Je prends le grand couloir principal et entre dans ma salle : elle est très grande, il y a un grand tableau et des grandes rangées de chaises qui m'ont l'air très confortables. La salle est déjà presque remplie. Je peine à trouver une place, sachant que je ne connais personne. Je trouve une place vers la droite de la salle, légèrement au fond, et le cours commence. Une femme visiblement assez jeune mais affirmée, se tient debout et attend que tous les élèves s'installent, puis elle se présente :

Professeur : Bonjour, je m'appelle Madame Joviernau et je suis votre prof de littérature cette année. J'ai l'habitude d'avoir un contact important avec mes élèves, cela vous aide à assimiler correctement les éléments importants. C'est pour cela que mon cours se repose principalement sur l'oral, nous allons beaucoup dialoguer et débattre ensemble de différentes oeuvres, avec un thème par cours. Vous avez tous compris ?

Les élèves confirment, puis le cours commence.

Professeur : Très bien. Aujourd'hui, nous allons parler des rêves, avec l'oeuvre très intéressante nommée Aurélia, écrite par Gérard de Nerval.

La professeur nous explique que c'est un roman concernant un jeune homme tombé amoureux d'une femme qui ne l'aime pas en retour, ou du moins pas de la même manière. Elle était habituée à plaire et à éblouir et avait beaucoup d'admirateurs. Il l'avait rencontré lors d'une soirée conviviale, puis commença à lui écrire de nombreuses lettres tel ses nombreux admirateurs, pour lui avouer son désir qu'il lui éprouvait. Celui-ci rêvait constamment d'elle sous une forme assez étrange : elle volait, puis retombait au sol, vêtue d'une robe antique. Cette femme ne l'a jamais aimé malgré tous ses efforts.

Quelques élèves interrogés donnent leur avis sur l'oeuvre, ainsi que sur le rêve, et les désirs que le personnage éprouvait envers cette femme. Puis la professeur regarde soudain derrière moi, et déclara :

Professeur : Et vous, Monsieur Will Collins, que pensez-vous des rêves ?

Will?

Je me retourne furtivement et, effectivement, comme je peux le voir, ce blaireau est assis derrière moi. Vous allez me faire croire qu'il a choisi littérature ?!

Il détourne le regard, l'air de chercher une réponse, puis dit :

Will : Le rêve ? Selon moi, c'est en quelques sortes un désir inespéré, mis en scène de façon insolite, ou extravagante. D'autres rêves sont juste considérés comme "étranges", mais moi je pense qu'il y a toujours une forme de désir derrière tout ça.

Tout le monde a l'air assez surpris de sa remarque. N'empêche, ça m'ennuie de dire ça mais, elle est plutôt intéressante. C'est qu'il est pas si bête...

Professeur : Très bien. Remarque intéressante. Quelqu'un d'autre ?

Je me désigne, sans vraiment réfléchir. Elle m'interroge à mon tour.

Moi : Je pense plutôt que le rêve peut également être une pensée constante de la personne, pas forcément un désir ou une envie profonde. Juste une préoccupation, parfois même désagréable et totalement involontaire.

Cette fois, les regards sont posés sur moi.

Professeur : Très bien également. Nous avons là deux théories différentes, mais qui ont toutes les deux beaucoup de sens.

De ma vision périphérique, j'aperçois Will se désigner à son tour.

Will : Alors dans ce cas nous parlons de cauchemar, si cela est si désagréable. Un rêve reste positif, et le désir est présent, même si on ne se l'avoue pas toujours.

Il joue à quoi là ? J'ai l'impression que sa remarque est clairement visée sur moi, il fait exprès, c'est sûr. 

À la fin de sa remarque, il tourne sa tête vers moi, puis esquisse un sourire provocateur.

Moi : Il ne s'agit pas de l'avouer ou non, puisqu'il n'est pas présent. On peut très bien rêver sans le vouloir, sans aucun désir ! m'exclamai-je.

Je le regarde à mon tour, lui rendant son air provocateur. Il me dévisage puis sourit froidement, comme si il n'avait pas apprécié ma remarque. C'est bien fait pour lui.

Professeur : Bien, arrêtons-nous là, ce débat était en revanche très intéressant.

Nous finissons l'heure de cours et la sonnerie retentit, je range mes affaires puis sors de la salle, avant de me faire interpeller par une tape sur le bras.


-Suite dans le prochain chapitre-

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