Temptation

Chapitre 14

C'est le weekend. Les derniers jours de la semaine se sont passés dans la plus normalité qui soit. Les cours étaient intéressants, nous avons rigolé avec tout le monde, et j'ai continué à ignore Will, même si j'ai dû le voir que deux ou trois fois, ce qui n'est pas énorme du tout. Peut-être qu'il m'ignorait aussi, en fait... Ou alors il séchait. Ou bien les deux.

Il est temps de rentrer chez moi. Je pourrai rester à la fac mais Kayla va chez ses parents aussi, puis il faut vraiment que je revois ma famille, et Tom... En ce qui le concerne, je dois lui dire aujourd'hui, disons que c'est maintenant ou jamais. Je sais qu'il m'en voudra, et je ne sais même pas pourquoi j'ai fais ça, mais il doit le savoir... Je suis triste à l'idée qu'il ait une surprise pour moi... Je n'aurai jamais le courage de lui dire, c'est tellement dur. 

Je suis dans le train, les écouteurs aux oreilles. Pour bien convenir à l'ambiance, j'écoute actuellement une musique triste, et j'ai de plus en plus chaud, le stress monte. Je suis arrivée, la petite sonnerie se fait entendre, elle signifie que les portes s'ouvrent, puis je descends.

Il n'y a que quelques mètres de la gare jusqu'à ma maison. Je marche assez vite, discrètement, puis arrive enfin devant chez moi. Je m'avance rapidement puis toque. La porte s'ouvre et je vois directement le regard excité de Joyce, je la prends dans mes bras.

Joyce : Salut l'étudiante !! 

Je rentre et elle ferme la porte, puis aperçois ma mère, et Tom... Tom s'avance en premier vers moi, puis me prends dans ses bras, la gêne monte, et autant dire qu'il faudrait être aveugle pour ne pas le voir.

Tom : Tu m'as manqué !

Moi : Toi aussi... dis-je en souriant.

Ma mère en fait de même puis nous nous installons tous dans le salon, des crêpes sont disposées au centre de la petite table, ma mère sait que j'adore ça.

Moi : Oh, des crêpes !

Maman : Il me restait de quoi en faire, je me suis dis que ça allait te faire plaisir !

Moi : Pas loupé.

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Nous mangeons nos crêpes, puis je raconte un peu toutes les choses concernant la fac. Il est temps pour moi et Tom de monter dans ma chambre, comme à notre habitude. Depuis tout à l'heure un sourire enfantin et excité se lit sur son visage, je pense qu'il a hâte de m'offrir sa "surprise". Pour ma part, je n'ai pas du tout hâte car c'est vraiment l'élément qui m'empêche de lui dire...

Nous arrivons dans ma chambre, je n'ose pas trop être bavarde comme à mon habitude, surtout que là je devrai avoir beaucoup de choses à lui raconter, mais rien n'ose sortir de ma bouche et il s'en est bien rendu compte.

Il s'assoit sur mon lit et je reste debout, puis dit :

Tom : T'es bizarre depuis la fac, c'est le stress ?

Il n'ose pas vraiment me vexer, il prend cet air gentil qu'il a l'habitude d'avoir.

Moi : Nan... C'est pas ça. 

J'enchaîne ensuite sans le laisser reprendre la parole.

Moi : Tom, écoutes... Je sais que t'as une surprise pour moi et que t'as sûrement hâte de me l'offrir, mais je dois te dire quelque chose.

Mes mains tremblent, mon regard se détourne beaucoup trop.

Il fronce les sourcils, d'un air interrogateur, puis me laisse parler.

Moi : Tu sais, je vais à des fêtes avec des amis, enfin c'est la fac quoi.

Tom : Oui ?

Moi : Bon, en gros, j'ai rencontré un garçon et...

Un long silence pesant prend place, je n'ose pas continuer, j'attends surtout une réaction de sa part, je me sens seule.

Je suis si honteuse, il a l'air triste mais énervé à la fois, je sais qu'il a compris.

Tom : Bianca...

Je percute désormais que je viens de lui dire, il a compris. Je n'ose même pas continuer, une larme coule de mon oeil droit, je ne le regarde pas, j'ai la tête baissée tandis que lui me fixe d'une totale incompréhension.

Je lève la tête et le regarde, les yeux rouges, je m'en veux vraiment...

Tom : C'est ce que je pense ?

J'ai du mal à lui dire, je me contente d'hocher la tête. Je vois dans son regard qu'il espère vraiment que ma réponse soit non, mais je ne peux pas mentir.

Moi : Tom, je suis désolée... Je sais pas ce qu'il m'a pris, j'ai aucune excuse je sais bien...

Je pleure doucement, les larmes coulent facilement et rapidement. Si il savait comme je m'en veux... Il ne détourne pas le regard de moi, puis se lève en se dirigeant vers ma commode pour y sortir une petite boîte en velours, ressemblant à une boîte à bijoux. Il la jette au sol, puis dit :

Tom : Tiens, ton cadeau.

Je ne peux plus retenir mes larmes, je suis tellement conne. Je savais qu'il allait réagir comme ça. Malgré sa gentillesse énorme et sa zénitude, il déteste l'infidélité. Je viens de rompre une relation de plusieurs longues années, je suis la pire. Ma gorge se noue, mon coeur se serre et la chaleur de ma tristesse s'empare de mon corps.

Il part sans regarder en arrière, et avant qu'il passe ma porte, je murmure avec difficulté, submergée par la tristesse :

Moi : Tom... Je suis désolée...

Il se tourne, et me regarde, d'un air déçu. Je n'ai jamais vu cet air chez lui, n'importe quelle erreur que je pouvais faire, il était toujours derrière moi, de mon côté. Il m'a toujours soutenu, dans n'importe quelle situation. C'était mon meilleur ami, mon copain...

Il part et je fonds en larmes, je ne peux plus me retenir encore plus. Tous nos souvenirs reviennent en boucle dans ma tête, chaque souvenir me fait pleurer encore plus, mon visage est noyé de larmes, et je me lève pour aller dans mon lit, et pleurer en silence, dans mon coussin.

Je me sens vide, j'ai l'impression d'avoir perdu un pilier dans ma vie, c'est tellement horrible cette sensation.

Tout ça est de ma faute.

-Suite dans le prochain chapitre-