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  Felix se retrouvait devant la maison de Samuel. Il n'avait pas osé aller frapper, sachant qu'il n'aurait fait que de rendre la situation encore plus compliquée. Pourtant il était décidé à ne pas partir avant d'avoir pu parler au brun.

Il lui avait donc envoyé plusieurs messages restés sans réponses, avant de le harceler d'appels dans l'espoir qu'il décroche. Car il n'y avait aucune chance pour qu'il ne parte, il devait parler avec Samuel, peu importait le prix ou bien l'inconfort. Il était prêt à rester toute la nuit dehors en attendant que le brun sorte de chez lui.

Le garçon se sentait démuni, ravagé par la tristesse. Il pouvait encore voir la haine sur le visage de Sam, cette expression étant si claire qu'elle pouvait encore blesser Felix plus d'une heure plus tard.

Il se détestait tellement. Il n'avait qu'un souhait, revenir en arrière et ne jamais peindre Samuel. Il avait été si égoïste, n'avait même pas pris la décision de son amant en compte. Il avait voulu quelque chose et avait ignoré tout le reste pour l'obtenir.

Et maintenant il ne pouvait s'en prendre qu'à lui-même.

Felix se frotta le visage, sentant ses larmes rouler encore et encore sur ses joues, semblant inépuisables. Il avait les yeux rivés vers la maison de Samuel, il pouvait voir la silhouette du brun et celle de sa femme, les deux bougeaient de façon énergique, signe qu'une dispute avait lieu.

Pourtant cela n'arrêta pas le jeune homme de continuer d'appeler Samuel. Il devait faire sortir le brun de chez lui, pour essayer de s'expliquer et de sauver la relation qu'il avait tous les deux. Cette dernière ne tenait plus qu'à un fil, et ça Felix en avait clairement conscience.

Il vit une des silhouettes disparaître soudainement, puis tout à coup une voix répondit finalement à son appel.

- Arrête de m'appeler Felix. Je ne veux pas te voir.

- Je suis devant chez toi.

- Quoi ?

La voix de Samuel était pleine de colère, il y avait même du dégoût qui toucha le garçon en plein cœur. Mais il essaya d'en faire abstraction, sachant tout de même d'un sens qu'il méritait amplement la haine de son amant.

Il y eu un court silence, puis tout à coup Felix vit Samuel ouvrir le rideau du salon. Il rencontra le regard du garçon, mais ne maintint pas le regard longtemps. Au contraire il referma le rideau mais en prenant une nouvelle fois la parole.

- Rentre chez toi.

- Non je dois te parler.

- Pas maintenant, pas ce soir. Prends ta moto et rentre chez toi, oublie-moi pendant un certain temps. Je ne peux pas avoir affaire à toi pour l'instant.

- Samuel, je t'en prie.

La voix de Felix trembla brutalement alors que le jeune homme explosait en sanglot. Il ne voulait pas pleurer pour attendrir l'homme marié, mais simplement parce que son esprit n'en pouvait plus, il ne savait pas quoi faire pour que le brun puisse lui accorder un peu de temps et une dernière chance.

- Ma femme est là, je ne peux pas sortir pour te voir. Tu ne vas faire que d'aggraver la situation. Tu en es conscient ?

Felix n'avait pas l'habitude de pleurer, que ce soit pour lui ou pour les autres. Mais il était beaucoup trop amoureux de Samuel, le simple fait de penser à la possibilité d'avoir tout gâché lui donnait envie de vomir. Il pourrait vendre son âme pour pouvoir revenir en arrière pour que rien de tout ça n'arrive.

Le goût du plaisirOù les histoires vivent. Découvrez maintenant