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 Le soleil était revenu depuis quelques jours, depuis que Felix avait passé une journée entière avec Samuel. Le garçon se doutait que les deux informations n'étaient pas liées, mais il aimait voir que le destin n'était pas contre sa relation avec l'homme marié, que les beaux jours accompagnaient ses espoirs.

Il communiquait beaucoup avec Samuel même s'ils ne se voyaient pas tous les jours. Le jeune homme savait que les choses étaient compliquées entre le brun et sa femme, que même si son amant n'avait pas encore la détermination pour parler à sa compagne, il ne faisait plus semblant que tout allait pour le mieux.

Leur relation était dans une période assez flou. Même si les deux avaient conscience que les sentiments étaient de la partie, que ce qu'ils vivaient n'était plus aussi détaché qu'au début, ils continuaient de se rapprocher de plus en plus. Ça avait été difficile pour Felix de se laisser aller à ce genre de lien qu'il ne connaissait pas, il laissait Samuel le guider à son tour avec bienveillance. Et pour le moment tout allait bien.

Felix était fatigué. Il avait passé la journée du samedi à travailler au restaurant, ses pieds le faisant souffrir à cause des allers et retours constant, son dos étant en miette à force de rester des heures debout. Heureusement pour lui le dimanche annonçait bientôt le début de la semaine, et donc un peu de repos loin du métier de serveur-plongeur.

La journée du dimanche était plus facile, la majorité des clients à cette période de l'année n'étant que des familles sortant pour le repas du dimanche midi, la soirée étant généralement assez calme, la population voulant rester chez elle avant la reprise du travail. En plus de ça le patron de Felix était absent ce jour-là pour cause de maladie, ce qui rendait l'atmosphère un peu plus tranquille.

Le garçon à la chevelure colorée prit une commande d'un groupe de trois filles, puis partit en cuisine. Il s'accouda sur le bar puis se mit à sourire en voyant Yazid s'approcher de lui, ce dernier prenant soudainement la parole.

- Tu as l'air de meilleure humeur aujourd'hui. Comment ça se fait ?

- Je ne sais pas, je me sens bien. C'est bientôt lundi, donc je n'ai pas à revenir ici avant le week-end prochain.

- Tu n'es même pas triste de ne pas me voir pendant une semaine entière ?

- Désolé Yaz, mais je préfère être loin de ce restaurant et ne pas te voir que de rester ici une journée de plus.

L'algérien se mit à rire doucement, puis il se pencha vers son collègue, comme s'il voulait lui confier un secret. Alors Felix se rapprocha de lui et tendit l'oreille.

- Tu ne risques de ne plus me voir beaucoup de toute façon.

- Pourquoi ça ?

- J'ai trouvé un autre restaurant, enfin je vais ouvrir un restaurant avec ma propre équipe. Je n'ai pas encore donné ma démission, je préfère être sûr de moi avant de tout quitter.

- Quoi !

Felix était heureux pour Yazid, mais d'un sens il avait un goût amer dans la bouche. Le typé étant le seul collègue avec qui le garçon s'entendait bien.

Le jeune aux cheveux rouges poussa un soupir, puis reprit la parole.

- Pourquoi est-ce que tu m'abandonnes comme ça ?

- Tu peux toujours me suivre si tu veux. Mais je ne te garantis pas que mon restaurant va marcher. Je ne veux pas t'emmener dans un plan foireux tu vois ?

- Oui je comprends. Je ne peux pas me permettre de perdre ce job. Même si je suis sûr que tu vas réussir. Tu es quelqu'un de chanceux, je le sais.

Le goût du plaisirOù les histoires vivent. Découvrez maintenant