Incantations

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Des incantations amères
Coulent de tes lèvres sèches.
Tu maquilles de boue ta peau de pêche.
Tu veux oublier de plaîre.

Tes yeux sont de cendres,
Transpercés par une rivière
Dont le goût est salé de misère.
C'était leur devise : tout prendre.

Le murmure de la vengeance
Secoue ton coeur ralenti
Par la destruction du lit
De ton bonheur et de ta romance.

Sur ton corps tu peinds
Les malédictions des poussières,
Qui s'élèvent dans les airs.
Ensanglantées sont tes mains.

La mélopée appelle les corbeaux
Qui fuient l'apaisante paix,
Cherchant des cadavres à ronger,
Mais ils ne trouvèrent nul boyaux

Offerts sur un autel de terre,
Nul oeil depuis une tombe luisant
D'un éclat éteint et malfaisant,
Fuyant son orbite-propriétaire.

Ils ne virent qu'une femme
Poussant des gémissements,
Et le visage se déchirant,
Cette vue est infâme.

Mais les cris cessèrent,
L'ombre se leva, iradiant
De ténèbres, d'un calme effrayant,
Les oiseaux s'envolèrent.

Pour elle nul manichéisme,
La vérité crue, sans partage,
Sous un ciel empli de nuages,
Elle ouvrirait un nouveau schisme.

Le temps éprouvait ses sentiments.

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Poème sans le comptage des vers
Commencé le 28 mars, terminé le 1er avril 2020

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