Chapitre II - Une ombre au tableau

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Bonjour bonsoir~

Nous nous retrouvons pour le chapitre 2, en espérant qu'il vous plaise ;)


Chapitre II - Une ombre au tableau

Une ombre me fait face. Elle me surplombe d'au moins la moitié de ma taille. Je ne sais pas pourquoi, mais malgré la pénombre, cette silhouette me semble chaleureuse.

Alors j'essaie de m'en approcher. Mais à chacune de mes avancées, elle ne cesse de reculer. Mes petits pas ne me permettent pas de l'atteindre, peu importe combien je peux en faire. Alors je me mets à courir. Mais même comme ça, rien n'y fait.

L'ombre, petit à petit, s'évapore dans l'air, comme une poignée de sable jetée en plein vent. J'ai beau tenter de l'attraper, mes doigts ne se saisissent que de vide. Alors je hurle.

-NE PARS PAS !

J'ouvre violemment les yeux et me redresse d'un coup, en sueur. Je sens que mes yeux me piquent tandis ce que des larmes dévalent mes joues sans que je ne puisse les contrôler. Je sais d'ores et déjà que j'ai fais un cauchemar, je sais également de quoi il en retourne. Ce même songe, je le fais depuis des années. Sa fréquence diffère en fonction de l'atmosphère de ma vie, je ne l'avais d'ailleurs pas fait depuis longtemps, mais il faut croire que revenir ici ne pouvait pas se passer sans que je ne me rappelle moi-même à l'ordre.

Qu'est-ce qu'il m'a pris au juste de revenir ? J'aurais dû dire non, j'aurais dû repousser cette demande.

Je m'assois au bord de mon lit en passant mes mains sur mon visage avant de soupirer. J'allume l'écran de mon portable pour apercevoir qu'il n'est que 2h du matin.

Évidemment, mes problèmes de sommeils ont décidés de se manifester de nouveau la nuit juste avant mon premier jour ici. Le destin s'acharne ça ne peut être que ça.

Comprenant que je ne me pourrais pas me rendormir, je décide de me changer et d'aller courir. Je jette quelques affaires dans un sac que je place sur mon dos, sors le plus discrètement possible de la chambre, et commence mes premières foulées sur le bitume.

Je les enchaîne à un rythme régulier. Le temps défile mais je n'y fais pas attention. Je tente de me concentrer seulement sur le bruit de mes baskets et de ma respiration.

Je ne m'arrête enfin que lorsque, malgré la pénombre à laquelle mes yeux se sont habitués, je distingue une silhouette en train de s'étirer contre un banc. Je me rapproche pour la détailler plus amplement. Ce n'est que lorsqu'elle me remarque que je peux apercevoir deux billes aux couleurs de la nature. C'est elle. Ma partenaire.

Je me questionne vivement. Pourquoi est-elle dehors alors qu'il n'est que...3h30 du matin ? Je dévisage brièvement mon téléphone comme s'il s'agissait d'un monstre. J'ai tant couru ?

Je n'ai pas le temps de plus amplement m'interroger qu'une voix le fait à ma place.

-Que fais-tu debout à cette heure ?

-Je suppose la même chose que toi. Je lui réponds sans trop réfléchir

Elle me détaille de la tête au pied avant d'acquiescer brièvement. Me retrouver en face d'elle de la sorte ne me rends pas très à l'aise. Je déteste cette sensation de perdre pied quand je me plonge dans ses yeux. Ils sont d'une telle intensité que j'en perds jusqu'à ma capacité à communiquer. J'ai rarement aperçu de tels iris, une seule fois en réalité, et rien que d'y penser, mon cœur se serre.

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