Prologue

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Je me trouvai là, immobile et impuissante à contempler la scène qui se déroulait sous mes yeux. Les sirènes hurlaient, des gens accouraient de tous les côtés. Du haut de mes neuf années, il était difficile de comprendre ce qui nous était arrivés. Une femme m'avait enrobé d'une couverture au couleur argenté et avait essuyé le liquide rouge qui s'écoulait de mes plaies, pour ensuite m'assoir à l'arrière d'un camion. A cet instant je me demandais où se trouvait ma mère et ma petite sœur, je ne les avais toujours pas vu. Je m'approchais de notre voiture où se trouvait une autre voiture de face du côté gauche de la notre, il me semblait qu'elle nous ai percutée. C'est lorsque que je m'approchai plus près de la porte conducteur, voulant voir si maman et Jenny était toujours là, que je comprenais ce qu'il venait de ce passer. Ma gorge se serra instantanément, les larmes se mirent à ruisseler sur mes joues rosies par la fraicheur de cette soirée d'hiver, je ne pus retenir un cri de douleur. Je me trouvais là, devant leurs corps inanimés à hurler, pleurer, mes jambes étaient devenu coton et je tomba à genoux. Aucun mot ne pouvait exprimer ce que je ressentais à cet instant là. J'entendis alors une voix familière, c'était celle de mon père. Quelques secondes plus tard, j'étais dans ses bras, je pouvais l'entendre sangloter lui aussi. Un homme était venu le chercher et il m'avait laissé seule avec une inconnue. Je fixais de mes yeux bleus la carcasse de notre voiture, je vis deux chariots passer devant moi sur lesquelles se trouvaient deux grandes housses noires. Je pus apercevoir le visage de ma petite sœur. Papa les avait vu lui aussi mais il ne dit rien, il me prit alors dans ses bras et me dit d'une voix meurtri et empli de souffrance.

« - Aller princesse, on rentre à la maison.

- Où sont maman et Jenny maintenant ?

- Dans un monde meilleur Kimmy. »

J'ai désormais 16 ans et je me rappelle de cette nuit comme si c'était hier. On m'a souvent répété qu'avec le temps les souvenirs s'effacent pour ne laisser que le meilleur apparaître. Mais c'est faux, les pires souvenirs ne disparaissent pas complètement, à la place ils vous laissent des blessures profondes qui sont encrées en vous, ils vous arrachent le cœur laissant un trou béant dans votre poitrine.

Certaines cicatrices ne se referment jamais.

Kimberly Sélène Collins

ScarsOù les histoires vivent. Découvrez maintenant