Les chats, créatures démoniaques (ou pas) ! [Fanfiction IE] [BxB]

Chapitre 4

Allez, ce n'était pas difficile, il avait bien fait des choses plus compliquées dans sa vie. Le BAC par exemple, ça avait été un véritable, il aurait pu se liquéfier sur place tellement son corps tremblait et perdait d'eau en suant. Pourtant, là, il n'avait pas grand-chose à faire. Son téléphone dans une main, le petit bout de papier dans l'autre, il ne restait qu'à fusionner les deux gestes et laisser couler. En plus, si le vétérinaire lui avait glissé ce numéro dans l'ordonnance, ce n'était pas pour rien quand même. A moins que cela ne soit une mauvaise blague ? Peut être qu'il s'agissait du numéro de sa grand-mère ou une autre bêtise dans le même genre.

- Miaou !

Endou baissa les yeux vers Ballonnet, qui le regardait en se léchant les babines, sa petite queue balayant le sol. Il devrait mettre une serpillière au bout de cette queue un jour, il pourrait faire le ménage tout seul en se promenant.

- Miaooouu !

- Oui bon, je sais, soupira son maitre avec un air las, si je n'essaye pas je ne pourrais pas savoir, mais tu peux comprendre que je stresse non ?

Ballonnet miaula une nouvelle fois, avec plus d'insistance, et Endou s'avoua vaincu. Il alla lui mettre une poignée de croquette dans sa gamelle et revint s'asseoir.

- Allez Endou, quand tu commences à trop parler avec ton chat ce n'est pas bon signe.

La solitude était en train de le rendre fou. Prenant alors son courage à deux mains, et surtout son portable, il composa le fameux numéro. Ensuite, il posa le mobile contre son oreille gauche, et écouta les tonalités défiler. Une...deux...trois... Est-ce qu'il allait décrocher au moins ? Ils étaient le weekend, Endou avait fait exprès de l'appeler justement en période hors semaine.

La quatrième tonalité sonna à son tympan, le faisant vibrer de crainte et d'anxiété. Il se préparait mentalement à laisser un message, mais que pourrait-il dire ?

« Oui bonjour, je suis Endou Mamoru, le patient ayant un chat nommé Ballonnet, il se trouve que vous m'avez donné discrètement votre numéro de portable donc je trouvais ça sympa de vous appeler pour se faire une bouffe ou boire un verre. »

- Allo ?

Cette voix grave et sérieuse le fit sursauter, et il faillit en lâcher son portable tellement il pensait ne pas avoir de réponse.

- Allo ? répéta la voix à l'autre bout, il y a quelqu'un ?

Endou sentit sa gorge se nouer, et quand il arriva à prononcer ses premiers mots, ils étaient balbutiants, tremblants et incertain.

- Euh oui...bon-bonjour, dé-désolé de vous déranger, je..je suis...euh...Ballonnet !

Alors que les mots sortaient de sa bouche, il se fit un facepalm, mais qu'il était stupide ! Il avait voulu dire qu'il était le propriétaire de Ballonnet, et non pas Ballonnet en lui-même. Il allait vraiment passer pour le plus grand des crétins.

Un rire le tira alors de sa torture mentale, et répandit une chaleur agréable dans tout son corps. C'était ce rire doux et moqueur qui le faisait se sentir bien et étrange à la fois. Qui créait un mélange d'émotions dans son corps et chassait la douleur de son esprit.

- Vous êtes Endou-san, n'est ce pas ?

- Euh oui, c'est ça..., marmonna-t-il en se sentant gêné.

- Comment avez-vous eu mon numéro personnel ?

Endou se stoppa net, et sa machoire aurait pu se décrocher tellement la question était inconvenante. Est-ce qu'il se moquait ouvertement de lui là ?

- Vous...vous me l'avez donné avec l'ordonnance ! tenta-t-il pour se justifier.

- Il a peut être glissé par erreur, c'est étrange.

Endou sentit la honte sur ses joues, heureusement que le vétérinaire ne pouvait pas le voir. Là, il était en train de s'enfoncer dans son fauteuil, se faisant avaler par le tissu.

- Endou-san ? Êtes-vous rouge comme une pivoine par le plus grand des hasards ?

- Qu-quoi ??

Il se sentait totalement manipulé, ne faisant qu'augmenter sa honte et sa gêne, qui étaient pourtant à un stade bien élevés dans son corps à l'heure actuelle.

- Sinon, pourquoi avoir voulu me joindre ?

Il y avait toujours de la taquinerie dans sa voix, mais il semblait avoir repris un timbre plus sérieux et mature. Cette tonalité fit frissonner Endou, il avait l'impression d'être un petit jouet, d'avoir les réactions qu'il désirait. Pourtant, cela ne lui déplaisait pas, et tordait délicieusement son ventre en une chaleur qu'il voulait propager et voir grandir un peu plus.

- Je voulais tester le numéro qui avait glissé par mégarde dans mes papiers, j'aurais pu tomber sur l'adresse d'un bon restaurant, ou quelque chose dans le genre, feignit-il en essayant de garder son calme.

- Si cela vous intéresse, je connais un excellent bar pas cher et qui fais de très bonnes boissons.

Endou sentait qu'il pouvait disparaitre à chaque instant, mais il s'accrochait fermement pour ne pas perdre cette bataille et tenir bon. Cependant, cela se révélait compliqué, chaque mot glissait sur sa peau avec délice, le faisant frissonner et le frustrant un peu plus.

- Pourquoi pas, mais s'y rendre seul ce n'est pas très intéressant. Et puis, je n'y connais rien en boisson, il faudrait m'aider à choisir.

- Cela peut s'arranger...vous avez de la chance, je pourrais éventuellement me libérer une petite heure...

Endou le sentait, cet appât énorme comme un éléphant dans un couloir. Il était définitivement en train de jouer avec lui et ses émotions, et le brun se jetait dedans sans réfléchir. Ce jeu lui plaisait et l'excitait de plus en plus.

- Pourquoi pas, je prends.

Il nota l'adresse du bar et raccrocha ensuite, une fois un horaire fixé. Il l'avait fait ! Il avait réussi ! Pas sans mal, c'est sur, mais il avait une sorte de rencard.

- Je dois me préparer.

Quittant son fauteuil, il alla enfiler une tenue correcte pour ne pas passer une fois de plus pour un idiot. Il n'allait pas se laisser ridiculiser à chaque fois tout de même.

- Bon, souhaite-moi bon courage, Ballonnet !

Le chat le regarda sans comprendre, et laissa juste échapper un petit « miaou » avant de se rendre dans son panier et dormir. Merci le soutien dit donc.

Il souffla, prit ses clés, et quitta l'appartement. Il devait prendre le bus pour rejoindre l'adresse que lui avait donné le vétérinaire. Il espérait juste que ce n'était pas une blague, avec cet homme il avait l'impression de pouvoir s'attendre à tout. Et donc, il fonçait. On aurait pu le croire naïf presque.

- Ouf, c'est vraiment un bar.

Son soulagement ne fut pas masqué quand il arriva à destination, et il commença à chercher le médecin du regard.

- Endou-san, vous ne vous êtes pas perdu, quel soulagement !

Endou fit volte face, se retrouvant nez à nez avec celui qui prenait grand plaisir à le faire rougir dès que l'occasion se présentait.

- Gouenji-sensei, je suis content de voir que vous êtes vraiment venu.

- Vous pensiez que j'allais poser un lapin ? s'étonna-t-il en haussant les sourcils, peut être aurais je pu, et me cacher dans un coin pour observer votre réaction ensuite.

Endou fut incapable de répondre, les mots se bloquaient dans sa gorge, et il savait pertinemment qu'il était en train de se payer sa tête.

- Allons donc nous asseoir, il fait beau, autant profiter de la terrasse.

- Oui, vous avez raison.

Retrouvant sa langue, il le suivit et s'assit à une petite table, un parasol les recouvrant pour camoufler une partie de l'astre lumineux qui répandait ses rayons sur la terre. Et maintenant, Endou se posait une question fatidique, comment est ce que tout ça allait se passer ?