Chapitre 5

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- Que buvez-vous ? demanda finalement Endou pour briser le silence et la glace.

- Je suis plutôt Pina Colada, mais peut-on mettre rapidement quelque chose au clair ?

Endou fronça les sourcils, craignant pour la suite.

- Euh...oui ? fit-il avec une forte hésitation.

- Est-ce possible de se tutoyer ? Je n'aime pas vraiment le vouvoiement. Ni les suffixes pour être honnêtes.

Nouvelle surprise, qui prit le pauvre Endou au dépourvu. Première rencontre hors du cabinet, et déjà il voulait passer au tutoiement et retirer les suffixes ? Il ne savait pas s'il en serait capable, cela le dérangeait fortement.

- Tu ne veux pas ?

Son ventre se tordit, le « tu » semblant souffler à ses oreilles comme une douce tentation. Etait ce lui qui se faisait toute sorte d'idées ou était ce médecin qui avait la capacité de le rendre fou de la sorte ?

- Disons que...nous nous connaissons à peine et...

- Hum, je sais que pour les japonais c'est quelque chose d'important, mais je trouve cela assez lourd de mon point de vue.

- Tu n'es pas japonais ?

Il eu un sursaut, plaquant une main surprise devant sa bouche. Ca lui avait échappé sans même qu'il ne s'en rende compte, et le sourire qui étira les lèvres du vétérinaire en face de lui ne l'aida pas. C'était sortit naturellement, sans qu'il n'ait besoin de réfléchir.

- On dirait que tu prends vite le pli dit donc, se moqua gentiment Gouenji.

- Je...n'ai pas réfléchi...mais ça ne répond pas à ma question !

- Certes, certes, reconnu le médecin, je suis européen, Allemand pour être plus précis, et chez nous il n'y a pas toutes ces marques de respect, ces suffixes et autres. Donc, c'est plus naturel pour moi de ne pas les utiliser.

Endou était un peu surpris, mais heureux de pouvoir découvrir une petite information personnelle sur cette homme.

- Très bien, je vais faire un effort pour te faire plaisir, Gouenji.

Il s'était un peu forcé, mais le nom avait coulé tout seul, comme s'il avait toujours eu envie de le dire ainsi.

- C'est très gentil de ta part, maintenant passons à la commande dans ce cas.

Endou se contenta de prendre une bière, qu'il but petit à petit. Au départ, ils n'avaient pas réussi à trouver tout de suite de quoi parler, mais au fur et à mesure les barrières étaient tombées. Ils apprenaient à se connaitre, se dévoilant l'un à l'autre petit à petit. Bien sur, il n'y avait pas de gros secrets, c'était la première fois qu'ils se rencontraient ainsi, mais le courant passait bien, vraiment très bien. Endou se sentait serein et à l'aise, même si parfois il essuyait des petites remarques qui le faisait rougir ou perdre ses moyens. Mais à chaque fois, cela le faisait vibrer, il se sentait attiré comme un papillon par la lumière. L'après midi s'écoula en un battement de cil, sans qu'ils ne s'en rendent compte, et la fraicheur du soir commença doucement à tomber. Endou n'avait pas fait attention, et rigola légèrement de sa propre perception du temps.

- On dirait que nous n'avons pas vu le temps passer.

- Ni les verres.

Endou rougit une nouvelle fois, en effet il avait fini par boire trois bières. Cela n'était clairement pas suffisant pour le rendre ivre, mais juste assez pour qu'il se sente bien. C'était ce sentiment qu'il appréciait avec l'alcool. Ce moment où il se sentait libre, sans entrave, où les masques et filtres tombaient sans problèmes.

- Je pense qu'il serait temps de rentrer, avant que les bus arrêtent de passer, fit remarquer Gouenji. Je dois prendre la ligne 5, et toi ?

- Euh...eh bien moi aussi, remarqua Endou en souriant, on peut faire un bout de chemin ensemble.

- Bonne idée !

Après avoir payés les consommations, ils allèrent à l'arrêt, et se retrouvèrent à devoir se frayer un chemin dans un bus bondés. Endou joua des coudes pour finalement venir se caler dans un coin, Gouenji quasiment collé à lui, conséquences de la foule.

- Quel monde..., souffla-t-il.

- Oui, c'est sur, ne pu que confirmer Gouenji, on dirait que beaucoup ont voulu profiter de cette belle journée.

Endou hocha la tête, et se surprit à détailler avec plus d'attention le visage de son voisin. Il avait l'air d'avoir une peau si douce, des yeux si sombres et profonds qu'il aurait pu s'y perdre et s'y noyer. Dans sa nuque, quelques petits cheveux blonds rebiquaient légèrement, rebelle et échappant au gel qui maintenait le reste dressés sur sa tête. Il avait aussi un parfum plutôt fruité, presque enivrant, qui aurait pu lui faire tourner la tête. A moins que ça ne soit l'alcool qui provoque cela ? En tout cas, il aurait voulu lover sa tête dans sa nuque, embrasser chaque parcelle de peau visible, prendre possession de ses lèvres qui ne cessaient de rire et le provoquer. Il voulait voir autre chose dans ses yeux, sur son visage. Et il voulait voir bien plus que ce qu'il avait sous les yeux actuellement.

Sa pensée fut brutalement interrompue quand le bus freina un peu trop fort, et qu'ils furent propulsés en arrière. Endou était dos à une paroi, il n'y avait aucun souci, par contre Gouenji se retrouva collé à lui. Il n'y avait plus aucune distance entre eux, et cela emballa Endou. Il espérait, par pitié, que le vétérinaire ne se rende pas compte de ce que son corps fabriquait. Sinon, il pourrait plonger dans un lac avec une pierre attaché au pied.

- Oups, désolé, s'excusa Gouenji qui essaya de se remettre le plus droit possible, je ne t'ai pas fais mal ?

- N-non ! Aucun problème ! bafouilla Endou avec difficulté.

- Tant mieux.

Il sourit légèrement, avant qu'une pointe de malice ne naisse dans son regard. Endou déglutit en s'en rendant compte, mais espérait encore un tout petit peu que ce n'était pas à cause de ce qu'il pensait.

- Dit moi, Endou...

Gouenji se rapprocha dangereusement, venant se placer devant lui, le bloquant dans son petit coin de bus.

- Quoi ? couina-t-il en sentant qu'il était totalement à sa merci.

Le vétérinaire se pencha pour venir à son oreille, chuchoter des mots que lui seul pourrait entendre.

- Est-ce que c'est à cause de moi que tu bandes ?

Endou s'empourpra, avec encore plus de force que d'habitude. Il l'avait sentit. Et surtout, il avait compris. Complètement dénué de paroles, il ne pu rien dire, les joues en feu, le cœur battant. La proximité était trop grande. Et, même s'ils étaient dans un bus pleins de monde, son excitation était palpable. Il sentait clairement son érection dans son pantalon, son souffle était lourd, son désir ardent. Tout au long de l'après midi, Gouenji n'avait eu de cesse de jouer avec lui, de faire grimper cette envie qui tiraillait chaque parcelle de son corps. Et maintenant, il avait la sensation de pouvoir exploser, que rien ne pourrait le retenir. Lieu public ou non, monde ou pas, il voulait cet homme ici et maintenant. 

Les chats, créatures démoniaques (ou pas) ! [Fanfiction IE] [BxB]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant