Chapitre 1

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Les chats. Des créatures sataniques, pourvues de poils, de griffes et de dents, qu'ils prenaient plaisir à planter là où il ne fallait pas. Surtout, là où il ne fallait pas. En plus d'être capricieux, hautain, supérieur, désobéissant et tous autres termes se rapportant à un chat, ils vous prenaient pour des êtres inférieurs devant les servir. Sortir dehors en plein milieu de la nuit, aucun problème, mais il fallait ensuite venir leur ouvrir à trois heures du matin, que cela vous plaise ou non. Il fallait le nourrir dès qu'il le réclame, le caresser quand il était assis sur vous, mais ne surtout pas le toucher si son humeur n'y était pas. En somme, de véritables animaux maléfiques venus sur terre pour dominer le monde et réduire la race humaine à l'esclavage.

Et, actuellement, l'une de ses créatures démoniaques se trouvait dans une caisse à chat, miaulant de tout ses petits poumons, réclamant à son humain de le sortir de là avant de lui lancer un sort fatal. Néanmoins, son humain ne semblait pas trop perturber par cela, se contentant de lire un magazine qu'il avait trouvé dans la salle d'attente.

« Miaou ! Miaou ! Miaou » répétait inlassablement le démon dans sa boite.

- Ballonnet, tu vas arrêter de miauler s'il te plait ? soupira alors le jeune homme qui baissa son magazine avec un petit sourire fatigué. Je n'avais pas d'autres choix que de t'emmener chez le vétérinaire, tu ne me parais pas très en forme ces dernier temps.

Le chat lui lança un regard furibond, puis fit demi-tour dans sa caisse pour se coucher et lui montrer son sublime fessier. Cela arracha un petit rire au jeune homme, qui portait un bandeau orange pour retenir ses cheveux bruns.

- Que tu es susceptible Ballonnet dit donc.

Soufflant légèrement, il se remit à lire. Au moins, il n'avait plus à supporter les miaulements incessants de son animal de compagnie.

- Endou-san ? appela alors une voix douce et féminine, c'est à vous.

- J'arrive !

Le concerné se leva et reposa son magazine, avant de prendre la caisse de son chat et suivre la jeune femme. Ils marchèrent quelques instants dans le couloir, et elle s'arrêta devant une porte crème.

- Je vous en prie, le vétérinaire vous attend.

Elle lui ouvrit la porte et l'invita à entrer, ce qu'il fit en la remerciant rapidement avec un petit sourire dont lui seul avait le secret.

Il entra dans la petite pièce lumineuse, qui aurait pu être accueillante s'il n'y avait pas eu une table métallique au centre et de nombreux ustensiles de tous les côtés pour examiner les animaux.

- Bonjour, Endou-san c'est bien cela ?

Un homme en blouse blanche approcha, affichant un léger sourire sur un visage légèrement basané.

- En effet, vous êtes le vétérinaire Gouenji-sensei ?

- C'est bien moi, alors, vous avez pris rendez-vous pour votre chat ?

Endou hocha la tête et déposa la caisse de son démon sur la table centrale, pour laisser le vétérinaire faire son travail. Ce dernier alla enfiler des gants en latex blanc, prit une feuille et un stylo rangé dans sa blouse, et revint vers la caisse.

- Alors, voyons donc cela...

Il ouvrit la petite porte métallique et essaya d'attraper l'animal à l'intérieur. Le chat le fixa de ses yeux maléfiques, et fêla en le voyant approcher.

- Allez, ne fais pas ton timide, ça va bien se passer.

Habitué à rencontrer des animaux aux sales caractères, Gouenji attrapa rapidement le chat et le déposa sur la table, le maintenant fermement pour qu'il ne tente pas une évasion furtive et rapide.

- Il a présenté des symptômes particuliers ? demanda le médecin en examinant le chat.

- J'ai l'impression qu'il éternue, et il mange moins qu'avant aussi.

- Je vois.

Il palpa le ventre du chat, qui lâcha un miaulement de protestation et tenta d'asséner un coup de griffe par la même occasion.

- Ballonnet ! le réprimanda Endou, sois gentil s'il te plait.

Le vétérinaire arqua les sourcils, et ses gestes vinrent se figer à l'entente de ce nom assez atypique.

- Ballonnet ? répéta-t-il avec une pointe d'humour dans la voix.

- Euh...oui... ? tenta Endou qui sentit ses joues prendre une couleur tomate devant l'étincelle de moquerie dans les yeux sombres du vétérinaire.

- Si vous me dites qu'il a des ballonnements je ne pourrais pas me retenir de rire.

Endou aurait pu exploser de honte, et il cacha son visage entre ses mains tellement il ne savait plus où se mettre. N'y avait-il pas un trou de souris quelque part pour s'y cacher ?

- Désolé, je ne voulais pas vous mettre mal à l'aise, mais je dois avouer qu'on ne me l'avait encore jamais fait ce coup là. Et pourtant, j'en vois passer des prénoms originaux.

Un sourire taquin passa sur ses lèvres, et il se remit à ausculter Ballonnet, qui miaulait de protestations dès qu'il en avait la possibilité.

- Alors, je pense que ce n'est rien de grave, ne vous en faites pas. Il doit avoir un léger rhume, ça coupe son odorat et il perd un peu d'appétit. Je vais vous prescrire un médicament et ça devrait aller mieux d'ici quelques jours.

Il laissa Endou remettre le chat dans sa caisse et alla retirer ses gants. Il prit son stylo et commença à rédiger une petite ordonnance et quelques consignes à respecter pour que Ballonnet se remette vite sur pattes.

- Et voila, ça devrait aller.

Il lui tendit le papier, qu'Endou prit et plia soigneusement avant de le ranger dans une poche de son manteau, pour ne pas le perdre.

- Si jamais Ballonnet rencontre encore des soucis, n'hésitez pas à revenir me voir. Je pense que je n'aurais aucun mal à m'en souvenir.

Endou sentit de nouveau la honte colorer ses joues, et le remercia en bégayant légèrement, avant de quitter la salle et retourner à l'accueil pour régler la consultation.

- Cela vous fera 4000 yens monsieur.

Endou hocha la tête et sortit son portefeuille pour prendre sa carte de crédit et payer le montant demandé.

- Je vous remercie, passez une bonne journée.

- Merci, vous aussi.

Il reprit la caisse et se dirigea ensuite vers la pharmacie pour acheter le nécessaire, et du débourser encore 5000 yens supplémentaires pour le traitement.

- Cette journée m'aura coûtée chers dit donc, marmonna-t-il en retournant chez lui.

Une fois dans son petit appartement, il laissa son chat sortir en toute liberté, qui bondit avec joie pour se précipiter sur son coussin.

- J'aurais vraiment mieux fait de t'appeler autrement ! Ballonnet, quelle idée franchement.

Il s'était sentit ridicule face au vétérinaire, et rien que d'y repenser le rouge revint sur ses joues.

- Rah ! Mon prochain chat s'appellera Félix ! 

Les chats, créatures démoniaques (ou pas) ! [Fanfiction IE] [BxB]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant